récap'Alertes à la bombe, évacuation… Folle journée dans les aéroports français

Alertes à la bombe, vols annulés, évacuations… Le point sur la folle journée dans les aéroports français

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Aéroports, écoles, monuments... Le fléau des alertes à la bombe
Marion Pignot

M.P. avec AFP

Vols annulés ou déroutés, terminaux évacués, passagers bloqués… La plupart des grands aéroports français, à l’exception de Paris, ont été secoués ce mercredi par des menaces d’attentats ou des colis abandonnés, provoquant des heures de retard. 20 Minutes fait le point.

Des menaces par courriel

Les aéroports de Lille, Lyon (Bron), Nantes, Nice, Toulouse et Beauvais ont reçu des menaces par courriel, selon une source policière. La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a ensuite indiqué que des « faits similaires » avaient eu lieu à Pau et Biarritz, qui ont fait l’objet de procédures d’évacuation préventive et de levée de doute « à la suite d’une alerte à la bombe ». Une porte-parole de l’aéroport de Strasbourg a aussi fait part à l’AFP de la réception « d’un mail malveillant », tandis que le directeur général de l’aéroport de Carcassonne, Cyril Dall’Ava, a évoqué un mail de menaces.

L’aéroport de Brest qui, comme une quinzaine d’établissements des environs, a reçu un courriel de menace à des adresses génériques, a été évacué en raison de la présence d’un colis suspect, finalement anodin, a indiqué la préfecture. A Nice, selon la communication de l’aéroport, il « y a eu juste une alerte au colis suspect, quelque chose de fréquent, qui a nécessité la mise en place d’un périmètre de sécurité. Mais tout est rentré dans l’ordre ». Les deux aéroports parisiens, Orly et Charles-de-Gaulle, n’ont en revanche pas été touchés.

Des perturbations plus ou moins marquées

Le trafic a été un temps complètement interrompu au moins à Toulouse, Beauvais, Bordeaux et Pau. Mais des évacuations de plus ou moins grande ampleur ont perturbé dans la journée les aéroports de Bordeaux, Lille, Toulouse, Lyon (Bron), Nice, Nantes, Beauvais, Pau, Brest, Biarritz et Carcassonne. Selon le tableau de bord en ligne de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), l’aéroport de Toulouse-Blagnac concentrait vers 18 heures l’essentiel des retards : 40 minutes à l’arrivée, plus de trois heures au décollage. A 15h35, les passagers avaient pu y commencer à regagner l’aérogare après une inspection des démineurs.

A Bordeaux, l’aéroport a repris progressivement son activité vers 17 heures. Au total, « une douzaine de vols ont été annulés et autant vont être retardés », a précisé le service de communication du huitième aéroport français. A Biarritz et à Pau « aucune menace n’a été détectée » lors des opérations de levée de doute, permettant leur réouverture en début d’après-midi, selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Une porte-parole de l’aéroport de Lille avait souligné de son côté qu’il ne s’agissait « pas d’un jour de grande affluence ».

Vers 18 heures, plus aucun aéroport n’était complètement arrêté, selon l’organisme de surveillance du trafic aérien Eurocontrol. L’activité a généralement repris après l’intervention d’équipes de démineurs.

Des vols déroutés ou annulés

Les vols en provenance de Marrakech, Genève et Constantine, qui devaient atterrir à Lille entre 11h05 et 11h40, ont été déroutés, est-il précisé sur le site Internet. Durant l’évacuation de l’aéroport de Nantes, un vol de la compagnie Volotea en provenance d’Espagne a été dérouté à Poitiers. A Carcassonne, seul un vol Ryanair en direction de Londres était prévu cet après-midi. Il a été dérouté et l’aéroport s’est efforcé de trouver une solution de remplacement pour les passagers, a indiqué Cyril Dall’Ava.

Des auteurs « retrouvés » et « punis »

Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a averti ce mercredi que « les petits guignols » auteurs de fausses alertes, notamment à la bombe, qui se sont multipliées ces derniers jours, seraient « retrouvés » et « punis ». « Ils seront retrouvés, ils seront punis et leurs parents seront tenus de rembourser les dommages et intérêts qu’ils ont causés » s’ils sont mineurs, a déclaré le garde des Sceaux à l’issue d’une visite d’inauguration d’un centre de détention rénové à Fleury-Mérogis (Essonne).

Le ministre a également fustigé des « plaisanteries qui font naître la psychose ». « On ne laissera rien passer, a-t-il répété, dans un triple message de fermeté. Je demande aux procureurs d’être très réactifs, fermes, et de systématiquement poursuivre les actes d’apologie du terrorisme ou les expressions antisémites. »

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Un total de 194 enquêtes ont été ouvertes pour ces faits dont 42 pour apologie du terrorisme depuis le 7 octobre, a indiqué le ministre. Et « 33 personnes ont déjà fait l’objet de condamnations et certaines à de l’emprisonnement ferme » pour ces deux types de faits. A noter que le musée du Louvre a été évacué samedi, ainsi que le château de Versailles samedi et mardi après des fausses alertes. Le lycée-collège Gambetta d’Arras où le professeur a été tué a lui été évacué après une alerte à la bombe lundi.