INTEMPERIESEpisode méditerranéen intense dans les Alpes-Maritimes, frappées à nouveau

Cumuls de pluie importants, écoles fermées… Episode méditerranéen intense dans les Alpes-Maritimes, frappées à nouveau

INTEMPERIESJusqu’à 180 mm de précipitations sont tombés dans les vallées déjà meurtries en octobre 2020 et où des installations ont cédé ce vendredi matin. Christian Estrosi demande la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle
Les Alpes-Maritimes frappées par la tempête Aline #shorts
Fabien Binacchi

Fabien Binacchi

L'essentiel

  • Alors que les établissements scolaires resteront fermés toute la journée et que les centres commerciaux ont dû baisser le rideau par précaution dans les Alpes-Maritimes, en alerte rouge pluie inondation ce vendredi, d’importants cumuls de pluie sont attendus, accompagnés de fortes rafales de vent.
  • Selon Météo-France, jusqu’à 180 mm de précipitation sont tombés à Saint-Martin-Vésubie, où des installations ont cédé.
  • Au total, 1.033 pompiers du département, mais aussi des Bouches-du-Rhône et du Var, appelés en renfort, ont été mobilisés pour intervenir le plus rapidement possible si nécessaire et plus de 530 gendarmes étaient en alerte.

Un épisode méditerranéen intense, causé par le passage de la tempête Aline, s'est concentré dans les Alpes-Maritimes ce vendredi, le département ayant été placé en alerte rouge entre 4 heures et 10 heures du matin par Météo-France. Alors que les établissements scolaires étaient fermés toute la journée et que les centres commerciaux ont dû baisser le rideau par précaution, d’importants cumuls de pluie et de fortes rafales de vent ont été enregistrés, causant de nouveaux dégâts importants trois ans après la tempête Alex.

Dans son point de situation de 6 heures, la préfecture des Alpes-Maritimes prévoyait, sur l’ensemble de l’épisode, des précipitations de 50 à 60 mm sur le littoral et de 130 à 150 mm sur le Mercantour en moyenne, avec des pics à 200 mm, voire jusqu’à 300 mm, localement, dans les vallées de la Tinée, de la Vésubie et de la Roya, meurtries en octobre 2020 par des inondations monstres. Selon Météo-France, à 14h30, les cumuls avaient finalement atteint 30 à 50 mm sur le littoral, 100 à 130 mm dans une grande partie de l’intérieur des Alpes-Maritimes et jusqu’à 180 mm à Saint-Martin-Vésubie, déjà largement touché il y a trois ans.

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« C’est un peu comme au jeu de l’oie, on repart à la case départ »

Dans ce village, des installations, un pont et un pan de route, ont cédé, coupant certains accès, et des évacuations ont été ordonnées dans la matinée, comme l’a indiqué Christian Estrosi, le président de la métropole niçoise, qui a d’ores et déjà demandé la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. « Je me suis entretenu avec le président Emmanuel Macron et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin », a-t-il expliqué sur X, précisant qu’il réclamait également « le rétablissement du régime d’urgence pour la conduite des travaux de reconstruction » entamés après la tempête Alex.

Un pont provisoire justement mis en place après les inondations d’octobre 2020 a été submergé et 30 m de chaussée ont été arrachés par la Vésubie, dont le débit a bondi de 60 à 200 m2/sec. Deux autobus vides, garés à proximité, ont été emportés. Et le village de Venanson, qui compte 170 habitants, est coupé du monde. « C’est un peu comme au jeu de l’oie, on repart à la case départ, c’est désolant », soupire Ivan Mottet, le maire de Saint-Martin-Vésubie, commune de 1.500 habitants.

Selon le préfet, les dégâts restent néanmoins « sans commune mesure » avec le passage de la tempête Alex, quand les pluies avaient atteint 500 mm et ravagé les vallées de l’arrière-pays de Nice et de Menton, faisant dix-huit morts, et les dégâts les plus importants en France métropolitaine depuis la Seconde Guerre mondiale.

Plus de 1.000 pompiers et 500 gendarmes en alerte

Avec cette nouvelle alerte rouge, trois ans après, d’importants moyens avaient été mobilisés. Plus de 530 gendarmes étaient en alerte. Et, au total, 1.033 pompiers du département, mais aussi des Bouches-du-Rhône et du Var, appelés en renfort, appuyés par deux hélicoptères, ont été mobilisés, indiquait la préfecture. Entre 1h30 et 11 heures, ils avaient réalisé « une cinquantaine d’interventions non majeures en lien avec l’aléa, essentiellement pour des inondations de sous-sol, chutes de matériaux et toitures abîmées dans les vallées de l’arrière-pays grassois, niçois et mentonnais », selon le Service départemental d’incendie et de secours des Alpes-Maritimes. Des éboulements ont également été observés dans la vallée du Cian, à la Turbie et à Breil-sur-Roya. A 8 heures, au plus fort de l’événement, environ 5.500 foyers des Alpes-Maritimes étaient aussi concernés par des coupures d’électricité causées par le vent mais surtout par les « pluies violentes » qui ont provoqué des défauts sur des installations, selon Enedis.

A Tende, dans la vallée de la Roya, des évacuations ont également eu lieu dans la matinée pour 80 habitants, leurs logements étant menacés par des crues. Certaines avaient déjà été organisées jeudi soir, par précaution. Au total, 311 personnes ont été mises à l’abri, dont 128 dans des habitations des vallées qui ne devraient plus être habitées car situées en zone dangereuse, a insisté le préfet. Des campings situés dans des zones inondables ont aussi été vidés. Ça a été notamment le cas dans un établissement d’Antibes, avec 85 locataires pris en charge, et à Mandelieu-la-Napoule, où une cinquantaine d’autres ont été accueillies dans un centre de loisirs.

Phénomène de vagues-submersion

La préfecture indiquait en début de matinée que « le vent, avec des rafales de 80 à 100 km/h sur le littoral et jusqu’à 120 km/h sur les crêtes, est fort et se maintiendra jusqu’en début de matinée » dans les Alpes-Maritimes. Selon Météo-France, des rafales à 150 km/h ont même été enregistrées à Levens. Le département était aussi en vigilance orange vague-submersion, comme l’ensemble du littoral méditerranéen en métropole et le sud de la Corse, le phénomène s’intensifiant dans l’après-midi. Des vagues de 3 à 4 m étaient attendues. A Nice, où une séance du conseil municipal a été reportée, la chaussée sud de la Promenade des Anglais et le quai des Etats-Unis ont été coupés à la circulation. « Nous venons, avec la police municipale, d’évacuer un baigneur, un joggeur », expliquait en début de matinée le premier adjoint Anthony Borré, appelant à « la vigilance, de mise pour tous ». A Cannes, « en raison de l’intensification de la houle et des vents violents », le boulevard du Midi a aussi été fermé, a indiqué la cité des festivals.

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Selon Météo-France, il pourrait s’agir de l’épisode le plus intense dans les Alpes-Maritimes depuis la tempête Alex, qui avait fait dix-huit morts et des dégâts considérables le 2 octobre 2020. Les cumuls avaient alors atteint par endroits les 500 mm. Les messages se sont multipliés pour appeler les habitants du département, prévenus dans la soirée de jeudi par un message d'« alerte extrêmement grave » envoyé sur tous les téléphones portables par le système FR-Alert, à rester chez eux.

Six autres départements au total étaient parallèlement encore en vigilance orange : les Bouches-du-Rhône, le Var et la Corse-du-Sud pour vagues-submersion, les Hautes-Alpes pour pluie inondation, avec les Alpes-de-Haute-Provence, également en orange pour les crues, tout comme l’Ardèche, où le Doux a également débordé.