turboVoici Centaure, le nouveau véhicule blindé de la gendarmerie

Polyvalent, ultramoderne… Voici Centaure, le nouveau véhicule blindé de la gendarmerie

turboLa gendarmerie a présenté jeudi son Centaure, un véhicule blindé ultramoderne destiné à succéder au VBRG, le Véhicule blindé à roues de la gendarmerie, en service depuis 1974.
Qu'est-ce que le Centaure, le nouveau blindé de la gendarmerie nationale ?
Thibaut Chevillard

Thibaut Chevillard

L'essentiel

  • La gendarmerie a présenté jeudi son Centaure, un véhicule blindé ultramoderne destiné à succéder au VBRG (Véhicule blindé à roues de la gendarmerie), en service depuis 1974.
  • L’engin, polyvalent, est doté d’équipements à la pointe de la technologie, qui lui permettent d’être utilisé lors de crises comme la recherche d’une personne armée, des catastrophes naturelles ou de graves troubles à l’ordre public.
  • D’ici à 2025, 90 véhicules Centaure auront été livrés à la gendarmerie. Un tiers sera positionné en Ile-de-France, un autre en province, et le dernier en Outremer.

Dans la mythologie grecque, un centaure est une créature mi-homme, mi-cheval. C’est aussi le nom donné, par la gendarmerie nationale, à son nouveau 4x4 blindé, destiné à succéder progressivement au VBRG (véhicule blindé à roues de la gendarmerie), en service depuis 1974. Fabriqués en Alsace par la société Soframe, les premiers exemplaires de cet engin ultramoderne ont été livrés en 2022. Mais ils n’ont été utilisés qu’en juin et juillet derniers, au moment des violences urbaines qui ont suivi la mort de Nahel, à Nanterre (Hauts-de-Seine).

« C’est un engin très polyvalent, adapté à différents terrains », explique la colonelle Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie, lors de la présentation à la presse du véhicule, à la caserne Satory, à Versailles (Yvelines). Il peut être utilisé pour « rechercher un individu armé », lors de « catastrophes naturelles », de « graves troubles à l’ordre public », d' « incidents industriels », d'« opérations extérieures » ou de « menaces sur les institutions », détaille-t-elle.

« Une vision périphérique tout autour de l’engin »

Passons rapidement en revue la fiche technique du mastodonte. Poids : 14,5 tonnes. Longueur : 7,5 m. Largeur : 2,94 m. Hauteur : 3,82 m. Vitesse maximum : 100 km/h. Autonomie : 500 km. Puissance : 300 chevaux. Son prix ? 800.000 euros, stockage et maintenance compris. Fabriqué en France, le centaure est doté « de grandes capacités de mobilité », assure le major François Simon, commandant du centre d’instruction blindé. Il est équipé de nombreuses caméras permettant à son pilote d’avoir « une vision périphérique tout autour de l’engin ». Les outils qu’il embarque permettent à ses occupants de voir loin – jusqu’à 9 km – même de nuit. Il peut aisément franchir des zones peu praticables, pousser ou tirer tout type d’obstacles.

Son épais blindage le protège « contre les munitions d’AK 47 [kalachnikov] perforantes ». Il est même capable de repérer la position d’un tireur qui le cible. Le Centaure est équipé d’un lance-grenades et peut être armé avec une mitrailleuse si la situation le nécessite. Il peut transporter trois opérateurs, dont le pilote, à l’avant, et sept personnes – gendarmes, civils ou équipe médicale – à l’arrière. Le blindé est « climatisé », « étanche et pressurisé » et « peut pénétrer en zone de risque NRBC [nucléaire, radiologique, biologique ou chimique] », souligne le major Simon.

90 engins d’ici à 2025

Pour le conduire, les gendarmes doivent être titulaires du permis poids lourd. Ses utilisateurs sont formés sur des simulateurs de pilotage dynamiques durant sept heures. « Ils se rendent compte ainsi de la manœuvrabilité de l’engin et découvrent les systèmes d’aide à la conduite. Il faut apprendre à conduire aux caméras », poursuit le major Simon. Les gendarmes peuvent simuler différents scénarios : conduite de nuit, conditions climatiques difficiles, pannes, incidents mécaniques, crevaisons…

« Le Centaure offre, dans un contexte d’enchaînement de crises que nous connaissons, de nouvelles capacités », explique le général Christophe Daniel, commandant du groupement blindé de la gendarmerie. « Ce renouvellement était imposé par le vieillissement de l’ancien parc de blindés, qui a plus de 50 ans », poursuit-il. Le programme, dont le coût total est de 70 millions d’euros, prévoit le déploiement, d’ici à 2025, de 90 engins qui seront répartis par tiers : un tiers en région parisienne, un autre en province, le dernier en Outremer.