VOTRE VIE, VOTRE AVIS« L’habitude est prise »… Nos lecteurs vont-ils se chauffer à 19 °C ?

Energie : « On se couvrira avec des plaids »… Nos lecteurs vont-ils limiter le chauffage à 19 °C cet hiver ?

VOTRE VIE, VOTRE AVISL’an dernier, le plan de sobriété énergétique du gouvernement appelait tous les Français à ne pas se chauffer à plus de 19 °C
Des lecteurs évoquent des raisons économiques et écologiques, quand d'autres ne veulent pas se limiter à 19 °C.
Des lecteurs évoquent des raisons économiques et écologiques, quand d'autres ne veulent pas se limiter à 19 °C.  - Romain Doucelin / Sipa
Célia Mamoghli

Célia Mamoghli

L'essentiel

  • En 2022, face à la crise énergétique, le gouvernement a rappelé la règle, pour les entreprises et les particuliers, de se chauffer à 19 °C maximum dans les intérieurs.
  • Lors d’un récent colloque sur la sobriété énergétique, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a dit vouloir faire de cette directive une « habitude » pour les Français alors que l’hiver arrive.
  • Est-ce en réflexe pour nos lecteurs et lectrices ? Nous leur avons posé la question.

Confronté l’an dernier à de fortes inquiétudes concernant nos approvisionnements en énergie, notamment à cause de la guerre en Ukraine, le gouvernement avait mis en avant le principe de sobriété. Parmi les mesures présentées : ne pas chauffer son intérieur à plus de 19 °C, une limite en réalité inscrite dans le Code de l’énergie depuis 1978. Le gouvernement voulait « la faire connaître et l’appliquer », aussi bien par les entreprises que par les particuliers.

Lors d’un récent colloque, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition Écologique, a fait de nouvelles recommandations aux Français pour l’hiver qui vient. Elle a souligné la nécessité de faire de cette sobriété une « habitude » pour tout le monde, notamment via le chauffage. Nos lecteurs et lectrices appliquent-ils cette règle chez eux ? On leur a posé la question.

« Je ne mettrai pas de chauffage car mon budget ne me le permet pas »

Si les hausses ont été moins sensibles que dans d'autres pays, en raison de la mise en place de boucliers tarifaires, les prix du gaz et de l’électricité ont tout de même augmenté depuis la guerre en Ukraine. C’est ce qui pousse une partie des personnes qui ont répondu à notre appel à témoins à respecter une température à 19 °C chez eux. « Je dois chauffer ma maison à 19 °C, non pas pour limiter l’impact écologique, mais pour une raison évidente : ma facture », explique ainsi Nicole. Tony fait le même constat. « Je ne mettrai pas de chauffage cet hiver, on se couvrira avec des plaids, couvertures avec mon fils… L’année dernière, j’ai chauffé à l’électrique et j’ai ressenti une forte augmentation sur ma facture à la fin du mois, raconte ce père d’un garçon de 6 ans. Cet hiver, je ne veux pas consommer plus, car mon budget ne me le permet tout simplement pas ».

Coralie déplore le fait que le coût de l’énergie « dévore » son budget. « Je ne sais pas si je pourrais arriver à me chauffer d’une façon décente, si je pourrais même arriver jusqu’au 19 °C », s’inquiète-t-elle.

« Ces efforts-là pour la planète sont très importants »

D’autres n’en oublient pas l’enjeu climatique. C’est le cas de Mona et Isabelle, toutes deux mères de famille. « L’habitude est prise : 19 °C dans les pièces principales, 17 °C dans les chambres, lance Mona. C’est important de faire des efforts, donc on va continuer ».

Quant à Isabelle, elle prévoit même de baisser son chauffage à 18 °C pour protéger la planète. « Pour nous, c’est plein de petits gestes toute l’année, pas seulement l’hiver. Il est normal que chacun y mette du sien ». « En plus, on dort mieux », renchérit Hervé.

« Que l’Etat montre l’exemple, après on verra bien »

Reste certains qui sont bien décidés à chauffer leur maison à leur guise. « Ce n’est pas à l’État de me dire à combien je dois chauffer ou climatiser » estime Bertrand, « Je ne vais pas mettre un pull et des gants pour regarder la télévision dans mon salon », proteste-t-il. Michelle, elle, a respecté les 19 °C l’année dernière. Mais cette année, hors de question de faire des concessions. « On a joué le jeu du sacrifice une fois et nous avons récolté une hausse de 30 % après l’hiver. Je ne me ferai plus avoir et je ferai comme je veux », confie-t-elle.

Le mot de la fin revient à Luc, qui relativise à fond : « il y a un siècle, on se chauffait à la bougie et au poêle alors que les maisons étaient humides et non isolées. Alors à ces températures, on devrait survivre avec des couettes ».