ASSEMBLéELe gouvernement se défend d’avoir moqué l’accent d’un député ultramarin

« Il n’y a aucun mépris de classe »... Le gouvernement se défend d’avoir moqué l’accent d’un député ultramarin

ASSEMBLéEL’intervention très critique du député de Polynésie française, Tematai Le Gayic a été accueillie par des rires de certains ministres et députés de la majorité
Le député français du parti indépendantiste de Le Tavini, Tematai Le Gayic, s'exprime au Parlement français de Paris, le 2 août 2022.
Le député français du parti indépendantiste de Le Tavini, Tematai Le Gayic, s'exprime au Parlement français de Paris, le 2 août 2022. - JULIEN DE ROSA / AFP
Thibaut Le Gal

T.L.G.

«Derrière les discours et les invectives, on connaît les raisons pour lesquelles le 49.3 a été utilisé. C’est parce que vous n’avez pas réussi à avoir une majorité. » Lors des débats sur les motions de censure, vendredi soir, Tematai Le Gayic a rappelé la faiblesse de l’exécutif à l’Assemblée nationale, obligé de passer en force pour faire adopter le premier volet du budget 2024. Mais l’intervention du député de Polynésie française du groupe GDR (Gauche démocrate et républicaine) a été accueillie… par des sourires sur les bancs du gouvernement et de la majorité.

Du « mépris de classe » pour la Nupes

« C’est assez cocasse, parce que vous n’avez pas la majorité pour faire passer un texte donc vous êtes obligés d’utiliser le 49.3 (…) mais on n’arrive pas non plus à avoir une majorité sur une motion de censure. Donc personne n’arrive à avoir de majorité », a ironisé l’élu polynésien de 23 ans, orateur du groupe communiste, déclenchant l’amusement d’Elisabeth Borne et de certains parlementaires. « La raison est simple, ceux qui peuvent faire la bascule ne veulent pas retourner aux urnes, car ils ont peur de ne pas repasser », a ajouté Tematai Le Gayic. « Il y a une démobilisation de la majorité […] Tout se décide dans les ministères et j’espère qu’un jour dans cette mandature, on puisse voter une loi de finances dans ce Parlement. Voilà, c’est la fin, j’espère qu’on pourra débattre, alors allons-y jusqu’au bout un jour ou l’autre », a-t-il ajouté. « Merci beaucoup mon cher collègue », s’est alors amusée la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet.

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Plusieurs élus de la Nupes ont dénoncé l’attitude du gouvernement et du camp présidentiel sur le réseau social X (ex-Twitter). « La petite caste politique qui dirige la France a fait du mépris et de l’arrogance sa marque de fabrique. Tout mon soutien à mon collègue », a réagi Manuel Bompard, patron de la France insoumise. « Il est constant ce mépris de classe à l’Assemblée. Si on parvenait à le montrer davantage, on comprendrait bien mieux le ressort du macronisme », a également dénoncé l’élue écologiste Sandrine Rousseau.

« Simplement des rires soulagés »

Des critiques balayées par Prisca Thévenot, secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse et du SNU. « Il n’y a aucun mépris de classe. Simplement des sourires soulagés car enfin nous avons entendu un propos clair, franc et sans polémique après une heure de propos théâtralisés. Mais ça vous ne pouvez pas le savoir car vous n’étiez pas là dans l’hémicycle ! », a-t-elle répliqué, alors que les débats se sont déroulés dans un hémicycle quasiment vide.

Par ailleurs, les motions du Rassemblement national et de La France insoumise ont été rejetées par les (rares) députés présents. Le volet recettes du projet de loi de finances (PLF), a donc été adopté en première lecture, avant d’être transmis au Sénat.

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