polémiqueLe torchon brûle entre Mélenchon et Braun-Pivet sur la guerre Hamas-Israël

Guerre Hamas – Israël : Le torchon brûle entre Mélenchon et Braun-Pivet

polémiqueLe chef de la France insoumise et la présidente de l’Assemblée nationale s’écharpent via médias interposés
« J'ai été très choquée » : Yaël Braun-Pivet réagit aux propos de Jean-Luc Mélenchon #shorts
Cécile De Sèze

C.d.S

Le débat sur le conflit entre le Hamas et Israël s’annonce houleux lundi. Deux personnalités politiques opposées ont déjà lancé les hostilités par médias interposés. Depuis la visite de Yaël Braun-Pivet à Tel-Aviv et son soutien exprimé au droit d’Israël « à se défendre », les critiques fusent. Notamment de la part de Jean-Luc Mélenchon qui l’accuse d'« encourager les massacres » à Gaza. Retour sur la polémique du début de semaine qui promet un débat public animé sur la question de la guerre en cours.

Le quatrième personnage de l’Etat à Tel-Aviv

Après la ministre des Affaires étrangères la semaine passée, c’est la présidente de l’Assemblée nationale qui s’est rendue samedi soir à Tel-Aviv pour montrer le soutien de la France envers Israël. Yaël Braun-Pivet était accompagnée du président de LR et député Eric Ciotti, du député LR des Français de l’étranger Meyer Habib, et du député Renaissance Mathieu Lefèvre, président du groupe d’amitié France-Israël.

Ce déplacement s’est effectué « par solidarité avec Israël et les victimes françaises » et « dans l’espoir que la diplomatie permettra d’éviter l’escalade et la régionalisation du conflit », avait fait valoir l’entourage de Yaël Braun-Pivet. Il visait également à « encourager les convois humanitaires pour les populations civiles », alors que l’aide a commencé à entrer samedi à Gaza, venant d’Egypte.

Le « droit d’Israël à se défendre »

Sur place, la présidente de l’Assemblée nationale a donc rappelé le soutien de la France aux côtés du pays meurtri par l’attaque la plus sanglante jamais perpétrée sur son sol par le Hamas le 7 octobre dernier. « La France soutient pleinement Israël, seule démocratie du Moyen-Orient, démocratie qui a été attaquée d’une façon terrible. Donc il ne faut pas se tromper, ni de combat, ni de mots », a-t-elle déclaré.

« Ce qui importe, c’est que les populations civiles qui se trouvent à Gaza soient le moins possible victimes de ce conflit. Mais on sait aussi qu’elles servent souvent de bouclier humain. Il faut les préserver bien sûr, mais rien ne doit empêcher Israël de se défendre », a-t-elle ajouté. « Il y a un attaquant et des attaqués », a-t-elle dit à propos du conflit. En plus du déplacement, c’est cette dernière déclaration qui a déclenché une vague d’indignation dans la classe politique française de gauche, à l’heure où les bombardements israéliens sur Gaza ont fait plus de 4.600 morts.

Indignation à gauche et tweet de Mélenchon

Cette visite a déclenché une série de critiques virulentes à gauche, qui reproche à la présidente de l’Assemblée nationale son « soutien inconditionnel » à Israël. Manuel Bompard a ainsi dénoncé une « faute politique majeure » : « la présidente de l’Assemblée nationale de la France s’affiche aux côtés d’une armée qui commet en ce moment des crimes de guerre », s’est indigné l’Insoumis en amont du rassemblement à Paris pour un « cessez-le-feu immédiat à Gaza ».

Mais c’est le tweet de Jean-Luc Mélenchon, accompagné d’une vidéo de rassemblement en soutien à la population palestinienne, qui a vraiment enflammé la polémique : « Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! »

Vague d’indignation

Les termes cinglants employés par le leader de La France insoumise ont à leur tour immédiatement provoqué la controverse, les ministres Marc Fesneau et Olivier Dussopt évoquant à l’unisson « un tweet de la honte ». « Voici le message subliminal de Jean-Luc Mélenchon : désigner les Juifs comme le parti de l’étranger et de la guerre », s’est indigné le président du Crif Yonathan Arfi, dénonçant « une rhétorique antisémite », quand la Licra a épinglé « un antisémitisme électoral ». Le malaise a également gagné les rangs socialistes, la députée Valérie Rabault ciblant des « accusations […] abjectes ».

« Cible dans le dos »

La principale intéressée a également fait part de son indignation. Invitée sur France Inter lundi matin, Yaël Braun-Pivet a accusé Jean-Luc Mélenchon de lui avoir mis « une nouvelle cible dans le dos », se disant « très choquée ». Elle a estimé qu’il n’avait pas « choisi » ses mots « par hasard », en particulier le terme « camper », référence selon elle aux camps de concentration. « Connaissant un peu Jean-Luc Mélenchon, je suis convaincue qu’effectivement le mot camper n’a pas été choisi par hasard et que le fait que je favorise les massacres, c’est à nouveau une nouvelle cible qu’on me met dans le dos », a-t-elle expliqué. « C’est très grave ».

« Je ne comprends pas pourquoi c’est l’identité juive qui ressort : je suis Française, je ne suis pas pratiquante, je ne suis pas croyante mais certains ne voient plus que ça », a-t-elle déploré. « Quand je lis certains tweets, que je reçois directement des lettres de menace, bien sûr que je me sens en danger, quand je ne peux pas sortir de chez moi sans protection policière », a détaillé la présidente de l’Assemblée.

La réponse de Mélenchon

Aura-t-il le dernier mot ? Jean-Luc Mélenchon n’a pas manqué de répondre à Yaël Braun-Pivet dénonçant une « police des mots ».

« Elle attribue au mot "camper" un contenu antisémite. Cette absurde police des mots est une pitoyable diversion pour détourner l’attention de sa grave faute politique », a-t-il réagi sur X.

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