game of thronesLa farce républicaine continue au Congrès, Trump torpille une candidature

Crise du Speaker aux Etats-Unis : La farce républicaine continue, Trump torpille une nouvelle candidature

game of thronesUn troisième candidat désigné par le parti républicain a jeté l’éponge après quelques heures et un tir de barrage de Donald Trump, et le 4e désigné dans la soirée risque d'avoir du mal à faire l'unanimité
Le Capitole des Etats-Unis, le 24 octobre à Washington.
Le Capitole des Etats-Unis, le 24 octobre à Washington. - Getty Images via AFP / GETTY IMAGES NORTH AMERICA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il n’aura tenu que quelques heures. Désigné plus tôt mardi par ses pairs comme candidat pour devenir Speaker à la Chambre américaine des représentants, le républicain Tom Emmer a jeté l’éponge quasi immédiatement, le Congrès des Etats-Unis s’enfonçant encore davantage dans la crise. Un nouveau vote dans la soirée a désigné un 4e candidat: Mike Johson, un élu de Louisiane fidèle de Donald Trump. Mais il risque d'avoir du mal à séduire ses collègues modérés, et l'impasse pourrait continuer. A moins que Kevin McCarthy, destitué il y a trois semaines, ne fasse son retour avec le trumpiste Jim Jordan comme adjoint, selon des spéculations désespérées.

Après avoir tenté pendant des semaines de trouver un nouveau président pour la chambre basse, les républicains se sont entendus à la mi-journée sur le nom de Tom Emmer, numéro trois du parti à la Chambre, après une série de scrutins internes. Mais la candidature de cet élu du Minnesota, voix de l’establishment du parti, a très vite paru vouée à l’échec.

« Il est fini, je l’ai tué »

Plus d’une vingtaine d’élus de son propre camp avaient très vite indiqué qu’ils ne le soutiendraient jamais lors du vote en séance plénière, alors même que les républicains ne disposent que d’une très mince majorité à la Chambre des représentants.

Les alliés de Donald Trump lui sont en effet opposés, car il faisait partie des élus ayant voté en faveur de la certification de la victoire de Joe Biden à l’élection de 2020. Ils considèrent donc Tom Emmer comme manquant de loyauté envers l’ex-président. Ce dernier a d’ailleurs torpillé Emmer sur Truth Social, avant, selon Politico, de décrocher son téléphone pour s’assurer que les élus trumpistes serrent les rangs. « Il est fini, je l’ai tué », aurait dit Donald Trump à un proche. Dans la foulée, Emmer annonce qu’il se retire.

Un Speaker temporaire, ou un duo McCarthy-Jordan ?

Près de trois semaines après la destitution de l’ancien président de la chambre basse Kevin McCarthy, les luttes intestines des républicains continuent de s’afficher au grand jour.

Les enjeux pour trouver un nouveau « speaker » sont pourtant grands. Sans lui, impossible de tenir un vote sur un projet de loi ; et faute de vote sur le budget, la menace d’une paralysie de l’administration fédérale à la mi-novembre est réelle. Sans « speaker », la Chambre est également dans l’incapacité d’accéder à la demande du président Joe Biden d’envoyer une aide d’urgence à Israël et à l’Ukraine.

Quelle solution pour sortir de la crise ? Toutes les tentatives pour trouver un candidat du rassemblement semblent vouées à l’échec : une vingtaine de modérés refusent de voter pour un candidat trumpiste ayant voté contre la certification de la victoire de Joe Biden, et des dizaines d’élus proche de l’ancien président rejettent tout candidat de l’establishment du parti.

Des centristes espèrent séduire des démocrates pour faire du Speaker temporaire désigné, Patrick McHenry, un président par intérim de la Chambre, avec des quasi-pleins pouvoirs. Selon NBC, d’autres ont mis sur la table une double candidature, avec le retour de Kevin McCarthy comme Speaker et l’arrivée de Jim Jordan comme Speaker-adjoint. Ce qui est sûr, c’est que l’heure tourne : à moins que les élus n’approuvent le budget fédéral pour 2024 d’ici le 17 novembre, l’administration fédérale sera paralysée, avec des centaines de milliers de travailleurs renvoyés temporairement chez eux sans salaire.