FOOTBALL« Une équipe différente »… Comment Paris s’est transformé après la mi-temps

PSG – AC Milan : « Une équipe différente en seconde période »… Comment Paris s'est transformé après les citrons

FOOTBALLLe PSG a battu sèchement l’AC Milan (3-0) mercredi soir, grâce notamment à une seconde période entamée merveilleusement. Le fruit d’ajustements concoctés à la mi-temps.
« Chute, chute à l'arrière, Thierry sur la moto 2 »
« Chute, chute à l'arrière, Thierry sur la moto 2 » - Thibault Camus/AP/SIPA / SIPA
Antoine Huot de Saint Albin

Antoine Huot de Saint Albin

L'essentiel

  • Lors de la troisième journée de la phase de poules de la Ligue des champions, le PSG a battu l’AC Milan, mercredi soir, au Parc des Princes (3-0).
  • Accrochés pendant la première période, les Parisiens ont montré un tout autre visage après le repos.
  • Le fruit de discussions et d’ajustements réalisés à la mi-temps.

Au Parc des Princes,

On en a entendu, dans les tribunes, des « Roooh », des « Raaah » de frustration, de déception, de colère, même. Des mots crus, aussi, évidemment, quand les pertes de balles se sont succédé, dans la propre moitié de terrain parisienne, laissant les Italiens se rapprocher dangereusement, et facilement, des buts de Gianluigi Donnarumma. On a vu, aussi, Luis Enrique maugréer à certaines reprises devant son banc en début de match.

Car, si le score final face à l’AC Milan (3-0) est sec pour le Paris Saint-Germain, il n’en demeure pas moins que le club de la capitale a connu une première période compliquée, notamment les vingt-cinq premières minutes. Pertes de balles dans l’axe, débordements infructueux, passes mal assurées, mésentente entre les trois de devant – Mbappé, Dembélé et Kolo Muani –, rien, ou presque, ne fonctionnait, comme l’a souligné le coach espagnol, en conférence de presse après match :

« Les premières vingt-cinq minutes étaient pour l’AC Milan, ils étaient impressionnants. Ils nous ont bien pressés, nous avons fait beaucoup d’erreurs en défense et dans nos sorties de balle. Ça a généré un manque de confiance qui nous a handicapés en début de match. » »

« Ils ont été plus incisifs »

Heureusement pour Paris, les coéquipiers d’Olivier Giroud, trop neutre mercredi soir, ne se sont pas foncièrement montrés dangereux, hormis une frappe enroulée à ras de terre de Rafael Leao (26e), ce que déplorait, d’ailleurs, Pierre Kalulu, le défenseur rossonero : « On a bien entamé ce match, on arrive à presser et à récupérer le ballon haut, ce qui a fait la différence, c’est le manque d’efficacité, les occasions dans les deux surfaces, ils ont été plus incisifs que nous. » Incisif, oui, dès la première opportunité.

Après une remontée de balle stratosphérique de Warren Zaïre-Emery, qui a embarqué sur son dos le pauvre Tijjani Reijnders, Kylian Mbappé a fait danser Fikayo Tomori : passement de jambes, sur le but je flambe. 1-0, merci au revoir, le match a changé à la 32e minute d’une rencontre qui était pourtant mal engagée. « Le but de Kylian nous a tranquillisés et nous avons mieux géré la suite de la première période, mais pas mieux que Milan », a insisté Luis Enrique.

Quelle recette à la mi-temps ?

Non, pour attendre que le PSG devienne la machine de guerre qu’elle n’est que par intermittence, il a fallu attendre la seconde période. A croire que, à l’image d’une pause pipi de Novak Djokovic lorsqu’il est mené en Grand Chelem, le retour aux vestiaires a permis aux Parisiens de retrouver un nouvel élan. Et ce n’est pas les citrons, les oranges ou autres boissons énergisantes qui ont permis ce revirement de situation, mais bien un plan en trois étapes, savamment détaillé par les acteurs en personne.

  • Une meilleure communication : « On communique tous ensemble, on se dit les choses qui ne se passent pas bien et on est mieux revenus. C’est la force d’un groupe de savoir se dire les choses quand ça ne va pas. C’est quelque chose que toutes les équipes n’ont pas, et ça montre toute la solidarité qu’on a [dans cette équipe] », a sobrement expliqué Warren Zaïre-Emery, désigné homme du match.
  • Un meilleur contrôle du match : « On essaie toujours d’avoir le ballon, on veut toujours dominer, toujours gagner les duels. Le coach insiste toujours sur le fait de dominer l’adversaire et que le plus important, c’est d’avoir le ballon. Et grâce à ça, on a pu être très bien [sur le terrain] et remporter les trois points », a détaillé le Coréen Kang-in Lee, auteur du troisième but.
  • De meilleurs ajustements : « Nous avons été une équipe différente en seconde période. Avec plus de confiance, plus de pression et de projection. Nous avons été meilleurs, avec plus d’occasions et de buts marqués », a simplement indiqué Luis Enrique.

Un plan d’action vite réalisé

Le retour des vestiaires a été brutal pour les Italiens. En cinq minutes, Paris est revenu le couteau entre les dents, à l’image de Manuel Ugarte, auteur d’une charge monstrueuse que ne renierait aucun joueur présent samedi au Stade de France pour la finale de la Coupe du monde de rugby. Malheureusement pour l’Uruguayen, le ballon, ici, est rond, et cela a empêché la validation du but inscrit, dans la foulée, par Ousmane Dembélé (48e).

Mais ce n’était que partie remise. Milan, sous assistance respiratoire, voyait Maignan sauver les siens une première fois sur une frappe de Mbappé, avant que, sur le corner suivant, le portier international français ne repousse une frappe de Dembélé directement dans les pieds de Kolo Muani, qui n’avait plus qu’à ajuster, plat du pied sécurité. On jouait la 53e minute de jeu, et Paris avait mis son plan d’attaque à exécution.

La suite n’a été qu’une longue promenade d’une quarantaine de minutes pour le PSG, seulement inquiété par une frappe de Rafael Leao (77e) sur l’une des rares incursions milanaises. Paris, de son côté, a géré, avec quelques fulgurances du Coréen Kang-in Lee, auteur d’une superbe entrée, Théo Hernandez pourra en dire quelque chose, conclue par un but en fin de match (88e). Satisfait, Luis Enrique ? « Nous avons fait notre match. » On a compris, on repassera.