Cybersécurité : Le gouvernement encourage à poursuivre la lutte contre les arnaques en ligne
Argent•Malgré l’omniprésence des piratages, phishings et arnaques sur le Web, on constate un relâchement de vigilance de la part des internautesJulie Polizzi pour 20 Minutes
Si la période d’octobre est traditionnellement associée à la prévention contre le cancer du sein (campagne Octobre rose), on sait moins que c’est également le mois de la cybersécurité en Europe, baptisé « Cybermoi/s ».
Alors que les acteurs institutionnels profitent de l’occasion pour rappeler les gestes élémentaires de vigilance en la matière, le gouvernement a justement choisi cette date pour lancer de nouvelles mesures visant à lutter contre les arnaques numériques.
Trop de mauvais réflexes
Identité, coordonnées bancaires, comptes personnels, téléphone et autre adresse, toutes nos données sont éminemment sensibles sur la Toile. Or, si les utilisateurs semblent conscients des enjeux, ils ne se montrent pas toujours assez vigilants, d’après une étude de la Fédération bancaire française parue début octobre.
En effet, bien que 9 répondants sur 10 jugent leurs données bancaires sensibles (87 %) et que la grande majorité craint des attaques possibles (usurpation d’identité, arnaques, piratage, etc.), ils ne sont plus que 71 % à vérifier les éléments de sécurisation des sites internet qu’ils consultent (cadenas, adresse URL), soit 5 points de moins par rapport à 2022.
De même, 68 % se renseignent sur la fiabilité d’une plateforme avant d’y effectuer un achat, soit une baisse de 6 points ; quand seulement 51 % prennent la peine de lire les conditions générales de vente, garanties de livraison et autres conditions de remboursement (-7 points).
Tout aussi inquiétant, 79 % des personnes interrogées utilisent un mot de passe spécifique pour accéder à leur compte bancaire à distance (-5 points).
Les bons réflexes contre la fraude semblent, en outre, encore trop méconnus. Ainsi, 49 % des internautes consultent les messages SMS ou e-mails qui leur paraissent pourtant suspects, au lieu de les détruire directement sans les ouvrir, tandis que 24 % déclarent répondre positivement lorsqu’ils reçoivent un appel de leur conseiller bancaire les invitant à réaliser des opérations à distance, ce qui relève à coup sûr d’une arnaque !
Dans la même veine, 20 % cliquent sur un lien provenant d’un e-mail ou d’un SMS de leur banque, alors qu’il s’agit là aussi d’une méthode frauduleuse.
Des outils de lutte
Alors que le Cybermoi/s donne lieu à une campagne de sensibilisation nationale menée, entre autres, par la Fédération bancaire française, afin d’alerter les Français sur la protection de leurs données personnelles, de nouveaux outils de prévention visent à sécuriser davantage la navigation des internautes.
Après le Nutriscore et le Digiscore, voici venu le temps du Cyberscore. Annoncé fin 2021 et intégré à la loi du 3 mars 2022 sur la cybersécurité, ce dispositif a été lancé le 1er octobre 2023.
Désormais, les sites internet et les réseaux sociaux devront donc afficher cette notation associée à un code couleur, allant du vert au rouge, indiquant aux utilisateurs le degré de sécurisation des données hébergées par les plateformes consultées.
Bémol : fin septembre, les textes d’application détaillant les modalités de cette mesure n’étaient toujours pas parus.
En parallèle, les services de l’État travaillent à un filtre anti-arnaques qui s’afficherait sur ordinateur et smartphone lors de l’ouverture d’un site suspect, afin d’avertir l’internaute des risques et de le laisser décider s’il veut ou non poursuivre sa navigation.
Notre dossier « Cybersécurité »Basé sur un système de liste noire mise à jour régulièrement, ce filtre serait facultatif (on aurait le choix de l’activer ou non). D’abord proposé en test cet automne, il devrait être déployé auprès du grand public en 2024.
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