OM – AEK Athènes : Encore un record d’affluence pour l’Olympique de Marseille, et ça ne doit rien au hasard

Plus de 64.500 spectateurs pour un match de Ligue Europa, en pleine semaine et à un horaire inhabituel, 18h45. C’est la prouesse que va réaliser l’Olympique de Marseille pour la réception de l’AEK Athènes ce jeudi, de quoi établir un nouveau record d’affluence au stade Vélodrome pour un match de Coupe d’Europe. Il suit celui contre Brighton, il y a trois semaines avec ses 63.465 supporteurs, et s’inscrit dans l’incroyable série de 26 matchs consécutifs à guichets fermés, pour la réception de l’Olympique Lyonnais dimanche (20h45).

Si le « contexte » du match, « en pleines vacances scolaires » et « dans une période charnière sportivement avec la réception de Lyon après la défaite de Nice », est l’une des explications à ce record pour l’économiste du sport Lionel Maltese, celui historique du nombre de matchs consécutifs à guichets fermés est d’abord le fruit d’une politique tarifaire basse en comparaison à d’autres clubs de Ligue 1, ou en Europe. Avec certains matchs de Ligue 1 pour 20 euros.

Politique tarifaire et prise de conscience des supporteurs

« C’est une volonté du club et du président de permettre à l’ensemble des supporteurs, quels qu’ils soient et de tous les horizons, d’assister au match », rappelle l'OM. La « stratégie commerciale de l’Olympique de Marseille, dictée par la LFP avec la commercialisation de pack de plusieurs matchs », comme celui de l’AEK avec celui de l’OL, ou le prochain avec l’Ajax Amsterdam et Clermont, « est très maline, très intéressante puisqu’elle crée de la rareté », rappelle aussi Lionel Maltese.

D’un point de vue sportif, la refonte de l’équipe insufflée par Pablo Longoria ces dernières années avec l’arrivée de joueurs comme Alexis Sanchez la saison dernière, attirent également du monde. Mais « la prise de conscience de la nouvelle génération de supporteurs que le niveau de leur équipe se situe plus autour de la Ligue Europa que de la Ligue des champions, avec de moins en moins de supporteurs qui ont vécu des titres », n’y est pas non plus étrangère selon l’économiste.

Un argument pour attirer les joueurs

Résultat, l’OM culmine cette saison à la 6e place en termes d’affluence moyenne avec 63.608 spectateurs par matchs, devant des clubs comme l’AS Roma, Tottenham ou encore l’Atlético Madrid. Ce qui se traduit en résultats sportifs par une troisième place au classement à domicile en Ligue 1, avec trois victoires pour un match nul. « Jouer au Vélodrome, c’est énorme, confiait Ismaïla Sarr en conférence de presse avant ce match contre l’AEK. De voir les supporteurs venir à tous les matchs à domicile, le stade toujours plein, ça me donne envie de courir partout, je ne me sens jamais fatigué quand ils nous poussent. Ça fait plaisir à toute l’équipe. »

Gennaro Gattuso, qui a pourtant connu les chaudes ambiances européennes de San Siro, ne cesse de s’extasier devant celle du Vélodrome depuis son arrivée. Et ce soutien populaire pèse lorsqu’il est question de recruter un nouveau joueur, qui préférera toujours jouer dans devant 65.000 spectateurs que dans un stade à moitié rempli.

L’OM s’attaque au « no show »

Pour continuer de remplir son stade, l’Olympique de Marseille s’attaque depuis cette saison au « no show », avec la création d’une plateforme de revente. « Nous avons énormément de demandes, beaucoup de matchs sont à guichets fermés. Donc si des personnes ne peuvent pas assister à la rencontre, on offre la possibilité à d’autres de remplir le stade », avance le club.

Mais pour Lionel Maltese, l’enjeu est aussi économique. « Une personne qui n’est pas assise dans le stade a une valeur diminuée en matière d'économie, même si elle a acheté le billet. Ça impacte les revenus sur la restauration et le snacking, mais ça impacte aussi le revenu sponsoring. Les sponsors veulent de la quantité, mais aussi de la qualité ».

Mieux connaître ses fans

Et si l’OM, « qui a toujours été un club qui réussit à faire du volume » selon Lionel Maltese, avec une belle progression « d’une moyenne de 50.000 à l’inauguration du nouveau stade Vélodrome à une moyenne de plus de 63.000 aujourd’hui », comme le souligne le club, il reste un axe de développement : celui de la « qualité », explique l’économiste.

« L’Olympique de Marseille a encore du mal à connaître sa base de fan, dit-il. J’ai acheté deux places pour l’AEK pour moi et un ami qui vient de Paris qui est un ancien Marseillais, et l’OM a beaucoup de mal à savoir ça. Or, c’est ce que les partenaires veulent. Pour Parions Sports, plus il y a de majeurs et mieux c’est, pour Uber Eats qui cherche à recruter des livreurs, plus il y a de personnes en recherche d’emploi ou d’étudiants, et mieux c’est. »

Un axe de développement qui permettrait d’accentuer encore un peu plus les recettes liées à la billetterie, dont la part dans les revenus de l’OM augmente depuis le Covid. Ce qui offre plus de latitude au club pour recruter. Un cercle vertueux permis grâce à ce soutien populaire, ce qu’il faut aussi souligner quand on connaît les relations parfois tumultueuses entre les supporteurs et le club.