SANTESanofi se sépare de son pôle de santé et prépare un plan d’économies

Sanofi se sépare de son pôle de santé Grand Public et prépare un plan d’économies

SANTEEn parallèle, Sanofi vise des économies pouvant aller jusqu’à 2 milliards d’euros entre 2024 et fin 2025
Le 30 octobre 2018, à Paris (8e). Le logo Sanofi, sur l'immeuble du groupe pharmaceutique, rue de la Boétie.
Le 30 octobre 2018, à Paris (8e). Le logo Sanofi, sur l'immeuble du groupe pharmaceutique, rue de la Boétie. - Clément Follain / 20 Minutes / Clément Follain / 20 Minutes
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Sanofi va se séparer de sa division Santé grand public (Doliprane, Mucosolvan…) en la cotant séparément en Bourse en 2024 pour se concentrer sur de nouveaux relais de croissance dans les médicaments innovants qu’il veut financer grâce à un plan d’économies.

Le géant pharmaceutique français a décidé de faire de la Santé grand public « une entité commerciale mondiale autonome au sein du groupe » à travers « la création d’une entité cotée en Bourse dont le siège sera en France », a-t-il annoncé à l’occasion de la présentation de ses résultats trimestriels.

Sanofi vise jusqu’à 2 milliards d’économie

« Sous réserve des conditions du marché, la séparation pourrait être réalisée au plus tôt au quatrième trimestre 2024 après consultation des partenaires sociaux », souligne le groupe. En parallèle, Sanofi vise des économies pouvant aller jusqu’à 2 milliards d’euros entre 2024 et fin 2025 et assure que « la majeure partie sera ré-allouée au financement de l’innovation et des moteurs de croissance ».

Après ces annonces, l’action de Sanofi a plongé de plus de 15 % à la bourse de Paris, son plus gros plongeon en séance depuis 1997. Ces projets font aussi hurler les syndicats qui doivent participer à une réunion avec la direction à 10h00. « C’est le tarif ! Tous les deux ans, depuis 2008, on a des plans d’économies entre 1 et 2 milliards d’euros » et « depuis 2008, c’est 16 usines et centres de recherche qui ont disparu de l’Hexagone, tout ça c’est le résultat des plans d’économies », enrage Jean-Louis Pérenne de la CGT Sanofi. « Mais nos gouvernants continuent de faire des ponts d’or à Sanofi » notamment en crédit d’impôt car « nos dirigeants n’aiment que les actionnaires », se désole-t-il.

Accélérer les investissements en R & D

« Nous renforçons nos investissements en R & D et franchissons des étapes pour devenir un "pure player" biopharmaceutique, tout en optimisant encore davantage notre structure de coûts », a déclaré Paul Hudson, directeur général de Sanofi.

L’objectif pour Sanofi, qui a arrêté la recherche sur le secteur très concurrentiel du diabète et du cardiovasculaire pour aller de plus en plus vers les produits de spécialité, est d’accélérer dans l’innovation et de se concentrer sur les maladies rares, l’immunoinflammation, l’hématologie, les vaccins et certains domaines de l’oncologie.

Pour innover, Sanofi a augmenté de plus d’un milliard par an ses dépenses en R & D depuis 2019 et l’arrivée du britannique Paul Hudson aux manettes. Les segments de biopharmacie comprennent la médecine de spécialité, la médecine générale ainsi que l’activité vaccins tandis que l’activité Santé grand public couvre les compléments alimentaires et divers produits vendus sans ordonnance. On y trouve Mucosolvan contre la toux, Allegra pour la rhinite, la marque Novanuit pour le sommeil, mais aussi le très populaire paracétamol Doliprane pour soulager la douleur.

Un chiffre d’affaires en recul

Au troisième trimestre, cette entité présente dans 150 pays avec plus de 11.000 employés, s’affiche en hausse de 4,6 %, soutenue par les produits liés à la digestion et aux allergies, représentant 1,245 milliard d’euros, soit un plus de 10 % de son chiffre d’affaires. Le chiffre d’affaires trimestriel du groupe a reculé de 4,1 % à 11,964 milliards d’euros, mais à taux de change constants les ventes s’affichent en hausse de 3,2 %. La rentabilité, elle, ne fléchit pas avec un bénéfice net en hausse de 21,6 % à 2,525 milliards d’euros.

Du côté de la biopharmacie, les ventes ont progressé de 3,1 % (à 10.719 millions d’euros), soutenues par la forte performance du blockbuster Dupixent (immunologie, médecine de spécialités), dont le champ de commercialisation ne cesse de s’élargir alors que les ventes de médecine générale et des vaccins ont elles enregistré une baisse respectivement de 6,6 % et de 0,6 %.