FOOTBALLOM – OL, une nouvelle soirée de foot gâchée par des « abrutis »

OM-OL : Une nouvelle soirée de football gâchée par des « abrutis » après l’attaque du car des Lyonnais

FOOTBALLLe match entre l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais, pour la 10e journée de Ligue 1, a été reporté après l’attaque du bus des Lyonnais par des supporteurs marseillais
Le bus de l'Olympique Lyonnais avec la vitre avant droite brisée par des jets de projectiles de la part des supporteurs marseillais avant le match entre l'OM et l'OL au stade Vélodrome.
Le bus de l'Olympique Lyonnais avec la vitre avant droite brisée par des jets de projectiles de la part des supporteurs marseillais avant le match entre l'OM et l'OL au stade Vélodrome.  - Christophe SIMON / AFP
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Le match entre l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais, comptant pour la 10e journée de Ligue 1, a été reporté après l’attaque du car lyonnais par des supporteurs marseillais.
  • Le car du staff de l’OL et des cars de supporteurs ont été attaqués par des supporteurs marseillais avant leur entrée dans le stade Vélodrome, l’entraîneur Fabio Grosso ayant été blessé à la tête.
  • Pablo Longoria, le président de l’OM s’est dit « en colère et dégoûté » par ces agissements tout en apportant son soutien à Fabio Grosso.
  • Sept personnes ont été interpellées, dont deux pour jets de projectiles tandis que l’OL a annoncé que le club allait porter plainte.

Au stade Vélodrome,

Encore une drôle de soirée gâchée par une poignée « d’inconscients et d’irresponsables ». « L’Olympico » entre l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais, pour le compte de la 10e journée de Ligue 1, n’a pas pu se jouer dimanche soir après l’attaque du car des Lyonnais par des supporteurs marseillais. Les Rhodaniens n’ont pas souhaité jouer face à l’état de santé de Fabio Grosso, blessé à la tête après des jets de projectiles. 20 Minutes vous raconte le déroulé de cette soirée au goût d’inachevé, et de « honte ».

L’attaque du car lyonnais par des supporteurs marseillais

A peine entrés dans les travées du stade Vélodrome, vers 19h15, nous avons compris que la soirée n’allait pas se dérouler normalement. Le car de l’Olympique Lyonnais, garé à l’entrée avec la vitre avant droite complètement brisée, venait d’être attaqué, une trentaine de minutes plus tôt, sur le Prado, par quelques supporteurs isolés. Très vite, des images de l’entraîneur de l’OL, Fabio Grosso, avec le visage ensanglanté ont commencé à fuiter. « Une fois la vitre cassée, d’autres projectiles l’ont touché, juste au-dessus de l’œil. Il y a eu des bouteilles de bière, qui l’ont atteint sur le front, au-dessus de l’œil », a détaillé John Textor, le président lyonnais, après coup.

Ce sont ensuite les cars des supporteurs lyonnais, dont 600 avaient été autorisés à faire le déplacement, qui ont eux aussi été attaqués quelques minutes plus tard. Quelques blessés légers sont à déplorer du côté des supporteurs lyonnais. « Ce sont des circonstances qui sont totalement inadmissibles, a dénoncé de son côté Pablo Longoria, le président de l’OM. Tout d’abord je veux adresser mes premières pensées à Fabio Grosso, je suis allé le voir. Ce qui lui est arrivé est inadmissible, ce sont des inconscients. Je suis en colère, je suis dégoûté. Ça n’a pas sa place ni dans le football ni dans la société. »

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Les Lyonnais ont d’abord voulu jouer, avant de se raviser

Une réunion de crise s’est immédiatement tenue entre les autorités, les deux clubs et la Ligue pour décider de la tenue du match, ou pas. Les Marseillais voulaient jouer, comme l’a confié Pablo Longoria en zone mixte. La préfecture de police était aussi favorable à la tenue de la rencontre face à une telle affluence et des possibles difficultés d’évacuation du stade. Les Lyonnais ont, dans un premier temps, voulu jouer le match, avant de changer d’avis. « Le premier message, c’était qu’ils voulaient jouer. Le staff voulait jouer, notre coach voulait jouer, même s’il était un peu incohérent à ce moment-là. Puis il a subi un examen médical, et pendant ce temps, l’opinion des joueurs a commencé à changer. Ils ont vu le coach passer dans le vestiaire et il était clair qu’il n’était pas lui-même, qu’il n’avait pas récupéré », a détaillé son président John Textor. La rencontre a finalement été reportée par la LFP, et le stade a pu être évacué « sans le moindre incident », s’est félicité la préfecture de police.

Des réunions avaient eu lieu entre les ultras des deux clubs

Les autorités avaient autorisé le déplacement de 600 supporteurs de l’Olympique Lyonnais, après de nombreuses réunions entre avec les deux clubs. La préfète de police, Frédérique Camilleri s’est présentée devant la presse très remontée après ces incidents :

« « Quand on passe des semaines à préparer un match, à discuter, y compris avec les ultras des deux camps et que derrière on se dit qu’on va pouvoir assister à un match de foot, il est absolument scandaleux et honteux que ces personnes-là en décident autrement à l’extérieur du stade. On aura à en tirer les conséquences. J’aimerais pouvoir dire que cet événement, au moins, nous fasse prendre conscience qu’on ne peut plus continuer comme ça. Il va falloir que chacun se sente concerné. Si ce match n’a pas eu lieu ce n’est pas parce qu’il n’y a pas eu de travail en commun entre les équipes, ce n’est pas parce que les supporteurs des deux équipes ont choisi de ne pas se parler. Au contraire, je crois que c’est une première. Mais parce que des abrutis en ont décidé autrement à l’extérieur. » »

Des gestes de singes et des saluts nazis dans le parcage lyonnais

Le match n’a finalement pas eu lieu, mais les supporteurs lyonnais ont quand même rejoint leur parcage peu après 20 heures. Durant les quarante-cinq minutes d’attente avant de savoir si le match allait pouvoir se jouer, certains d’entre eux se sont livrés à des gestes autrement condamnables. De nombreuses photos et vidéos montrent des supporteurs de l’OL se livrant à des saluts nazis en direction des supporteurs de l’OM regroupé dans le virage nord. Certains ont également mimé la gestuelle des singes en s’adressant aux supporteurs adverses.

Sept interpellations, l’Olympique Lyonnais va déposer plainte

A l’issue de cette triste soirée, la préfecture de police a annoncé l’interpellation de sept personnes, dont deux pour des jets de projectiles présumés. Dans un communiqué, l’OL a regretté « que ce type de situation se reproduise chaque année à Marseille » tout en estimant qu'« une nouvelle étape vers le pire a été franchie ». Le club « va déposer plainte ces prochains jours et accompagnera toute personne qui souhaitera faire de même ».

Quid du report du match et des sanctions ?

Dans son communiqué annonçant le report du match, la Ligue de Football Professionnel précise qu' « il appartiendra désormais à la Commission des Compétitions de se prononcer sur le sort de cette rencontre par application de l’article 544 du règlement des compétitions ». Les attaques du car de l’effectif lyonnais et de ceux de leurs supporteurs ont eu lieu à l’extérieur du stade Vélodrome, les responsabilités sont donc plus du ressort des autorités publiques que de l’Olympique de Marseille. Et les Lyonnais sont repartis dans leur car réparé de cartons et de ruban adhésif en guise de fenêtre, sans savoir quand ils joueront ce match face à l’OM.

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