footballA-t-on vraiment envie de voir Lionel Messi remporter son 8e Ballon d’or ?

Ballon d’or 2023 : Est-ce qu’on a vraiment envie de voir Lionel Messi sacré pour la 8e fois ?

footballL’Argentin est le grand favori de la cérémonie qui aura lieu ce lundi soir à Paris
Y'A PLUS DE PLACE SUR LA CHEMINEE !
Y'A PLUS DE PLACE SUR LA CHEMINEE ! - AFP or licensors / AFP
Nicolas Camus

Nicolas Camus

L'essentiel

  • Lionel Messi est le grand favori pour remporter le Ballon d’or cette année, ce qui serait le huitième de sa carrière.
  • Sa victoire en Coupe du monde, pendant laquelle il a inscrit sept buts, est évidemment un argument de poids dans la candidature de l’Argentin.
  • L’évolution des critères de vote, avec la priorité aujourd’hui donnée aux « performances individuelles et au caractère décisif et impressionnant des prétendants », auraient aussi pu permettre à Erling Haaland ou Kylian Mbappé de l’emporter.

La cérémonie du Ballon d’or, ses petits fours, son concours du plus beau nœud pap’, ses happenings parfois un peu gênants… et Lionel Messi qui repart le trophée sous le bras à la fin de la soirée. Parce que oui, l’Argentin semble encore être l’heureux élu cette année. Pour la huitième fois de sa carrière, il va monter sur l’estrade, sourire timide, sous le regard attendri d’Antonella et des enfants, pour se voir remettre le mastodonte doré de 15 kg. Un classique indémodable.

L’image fera sûrement plaisir à une majorité de passionnés, mais de notre côté, on avoue une certaine lassitude. Messi est un joueur unique, on est d’accord, l’un des meilleurs de l’histoire, peut-être même le meilleur, après tout. Mais est-ce qu’on est obligé de lui offrir un dernier Ballon d’or parce qu’il a gagné la Coupe du monde ? Il a enfin remporté la compétition ultime, en plus en inscrivant sept buts, il a fini le jeu, et honnêtement l’idée nous a réjouis, une fois passée notre déception de soldat de la France du Général.

Le reste du temps ? Des buts et (surtout) des passes décisives avec le PSG, oui, mais sans commune mesure avec ses années Barça, une élimination en 8e de finale de la Ligue des champions et surtout une influence très en deçà des attentes dans les matchs qui comptaient. Dans cette même équipe, Kylian Mbappé a fait bien plus, avec ses 41 buts TTC et une régularité supérieure dans l’excellence. Sans compter sa Coupe du monde monstrueuse, dont il a terminé meilleur buteur (8) grâce à son triplé d’anthologie en finale.

Certes, il a raté le plus important au bout, mais il faut aussi rappeler que les critères de vote ont changé. Depuis l’année dernière, ce sont « les performances individuelles et le caractère décisif et impressionnant des prétendants » qui doivent être pris en compte en priorité, devant « le palmarès accumulé » et « la classe du joueur ». « Le plus important, c'est quoi ? Brûler la rétine et être impactant ? Je pense que oui, je corresponds à ces critères », avait d’ailleurs lâché le Kyks en fin de saison dernière.

Haaland ? « S’il ne l’obtient pas, c’est un scandale »

De ce point de vue, on peut également évoquer le cas Erling Haaland. Le Norvégien a l’inconvénient de ne pas avoir disputer le Mondial, mais il facture 52 buts en 53 matchs avec Manchester City, dont 12 en Ligue des champions, où il a largement contribué à la première victoire de l’histoire de son club. Au passage, on notera que gagner un Ballon d’or grâce à des stats inhumaines au détriment d’un champion du monde, ça s’est déjà vu : c’était en faveur de… Messi, en 2010, vainqueur devant les Espagnols Iniesta et Xavi.

En Premier League, certains ont fait leur choix. L’attaquant de West Ham Michail Antonio, par exemple. Dans le podcast de la BBC « The Footballer’s Football », auquel il participe tous les 15 jours, le Jamaïcain se veut on ne peut plus clair : « Messi a remporté sa première Coupe du monde, c’est un facteur important, mais vous ne pouvez pas ignorer une équipe qui a réalisé un tel triplé (C1-Premier League-Cup) et ce que Haaland a apporté à cette équipe, en battant des records. Il mérite ce Ballon d’Or. S’il ne l’obtient pas, c’est un scandale. »

La France (du foot) vote Messi

Pour nous appuyer dans notre réflexion, on peut toujours compter sur ce qui se fait de mieux en termes de râlage : nous, les Français. Selon un sondage Odoxa réalisé pour Winamax et RTL, paru samedi, Messi n'arrive qu'en troisième position (12%), derrière Haaland (19%) et Mbappé (46%). Et rien à voir avec le fait qu'il soit de chez nous, c'est promis.

Ce n'est pas la même chanson quand on sonde un peu le milieu. Voici quelques réponses à des messages envoyés à diverses personnalités du monde du foot, joueurs, entraîneurs ou consultants, pour leur demander si Messi méritait ce Ballon d’or. Juste oui ou non, avec une petite phrase d’explication (attention il y a un piège à la fin) :

  • Florent Ogier, défenseur et capitaine de Clermont Foot : « Oui. Ses stats en club restent malgré tout exceptionnelles avec Paris. Et puis cette Coupe du monde gagnée, en grande partie grâce à lui, rendrait logique le fait qu’il soit sacré. Au global, sur cette année, personne d’autre ne peut prétendre l’avoir à sa place. Il y a eu des buteurs, mais des joueurs à la fois aussi importants pour leur club et pour leur pays, non. »
  • Jean-Marc Furlan, entraîneur de Caen : « Oui. Parce qu’il a gagné la Coupe du monde. »
  • Kevin Diaz, ancien joueur, consultant RMC et directeur sportif des Lusitanos : « Oui. Car il a gagné la Coupe du monde au terme d’une carrière légendaire. Je n’aurais pas été contre le donner à Haaland, mais Messi ça ne me choque pas. »
  • [Bonus > Alex Vizorek, humoriste expert en seum : « Non. Ça intéresse qui le Ballon d’or ? Le simple fait qu’il n’y ait jamais eu de joueur belge lauréat discrédite totalement ce prix. »]

Bon, pas grand monde pour s’indigner si ça devait bien être pour lui, on le concède. Finalement, c’est Pep Guardiola qui a raison. Le Catalan, qui a longtemps entraîné Messi au Barça avant de profiter aujourd’hui de la machine à buts Haaland à City, est bien placé pour arbitrer le débat. Son point de vue ? « Le Ballon d’or devrait avoir deux sections. Une pour Messi, et après on regarde pour les autres », disait-il la semaine dernière en souriant.

Un peu ce qu’on suggérait en creux il y a deux ans, après avoir vu le septième depuis les fauteuils moelleux du Théâtre du Châtelet. Ou il y a quatre ans, quand on annonçait le sixième. Au moins cette fois, ça devrait vraiment être le dernier. Sauf si on décide de mettre en place un critère « joueur de MLS ». Nous, de mauvaise foi ? Jamais.

Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à apporter votre voix à notre petit sondage express

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