PSG – Montpellier : Soirée parfaite au Parc pour « l’un des plus beaux matchs » du Paris d’Enrique
FOOTBALL•Le PSG n’a fait qu’une bouchée du MHSC (3-0) et peut se tourner sereinement vers le match de Ligue des champions à MilanWilliam Pereira
Au Parc des Princes,
La science ne s’est pas encore penchée sur le sujet, mais sachez que le Parc des Princes a son microclimat. Pour preuve, on n’a jamais senti le PSG aussi serein et calme qu’en ce soir de novembre pourtant pris entre deux tempêtes, l’une passée et l’autre à venir. La soirée parisienne contre Montpellier avait tout de la promenade parfaite en famille, de celles dont on sort avec un large sourire comme Milan Skriniar en zone mixte.
Vendredi, tout allait si bien à Paname qu’Alexandre Ruiz n’a même pas réussi à trouver de question pour embêter Luis Enrique. Ce dernier était de toute façon de trop bonne humeur : « J’ai sans doute vu au Parc des Princes ce soir l’un des plus beaux PSG [depuis le début de la saison] », se satisfaisait l’Espagnol en conférence de presse. Bref, Paris a balayé le MHSC (3-0), est provisoirement premier de Ligue 1 et peut donc faire comme ses ultras pendant les dix dernières minutes de la rencontre, se concentrer sur le match de Ligue des champions à Milan.
Une fois ce constat posé, il faut avoir l’honnêteté de dire que Montpellier est venu faire du tourisme dans la capitale. 29 % de possession, deux tirs cadrés dont un à la 94e minute quand le stade se vidait déjà, et une approche tactique qui consistait à défendre à 11 et essayer de prendre Skriniar de vitesse avec des longs ballons en profondeur. Bon, pas de bol pour Der Zak, Enrique a titularisé Mukiele, environ trois fois plus rapide que la tractopelle slovaque (lui aussi très bon au passage), ce plan n’avait donc aucune chance d’aboutir. Le coach montpelliérain était d’ailleurs assez lucide dans son analyse globale de la rencontre.
« « On a joué un adversaire plus fort qui nous a dominés dans tous les compartiments. Techniquement ils ont été bons, avec la vitesse qu’ils ont, ça a été difficile pour nous. Physiquement ils ont aussi été plus forts que nous, ils sont en capacité de répéter les courses à haute intensité, le ballon va vite, ils te punissent. » »
Le premier coup de semonce est signé Lee Kang-In, à la 10e minute, sur une action qui rappelle étrangement le but du Coréen face au Milan AC, avec Mbappé dans le rôle du feinteur à la place de Ramos, et Hakimi dans celui du passeur. Un big up au passage pour la douceur de la praloche envoyée au fond du but de Lecomte.
Le dernier but, signé Vitinha, répondra à la même logique : centre en retrait côté droit, un milieu de terrain placé aux 20 mètres et une conclusion chirurgicale en première intention. Si ce n’est pas l’œuvre du travail, on ne connaît rien au football. « On se connaît de mieux en mieux, analysait à chaud Ousmane Dembélé au micro de Prime Video. Ça fait 3-4 mois qu’on joue ensemble, qu’on s’entraîne ensemble. Il y a aussi beaucoup de consignes données par le coach qu’on essaye d’appliquer en match. » Entre les deux, le but de l’ado en forme Warren Zaïre-Emery sera le fruit d’une combinaison à l’image du passeur décisif, (Dembouz) : bordélique et géniale.
Mbappé s’enfonce dans son délire de meneur de jeu
Parlant de Dembélé, notons qu’il n’a toujours pas débloqué son compteur de buts au PSG malgré deux ou trois occasions, mais qu’il s’en cogne un peu. « Ça ne me pèse pas du tout. Aujourd’hui, je suis content du match que j’ai fait. Il me manque juste un but et voilà. » En attendant qu’il arrive, s’il arrive un jour, et rien n’est moins sûr, il est toujours aussi compliqué d’évaluer les performances d’un homme en mesure de dynamiter une défense et d’envoyer un centre dévissé sur le toit des Trois Obus dans une seule et même action.
Remarquez que c’est toujours mieux que Kylian « joueur créatif » Mbappé. Autoproclamé meneur de jeu, l’attaquant parisien continue de décrocher n’importe comment sans apporter grand-chose au schmilblik dans un rôle de maestro qui ne s’invente pas. Les grands numéros 10 n’ont pas été sacrifiés sur l’autel du foot moderne pour que d’autres, moins doués, s’amusent à les imiter, d’autant plus que son obstination l’éloigne de sa zone préférentielle. Allez, tout n’est pas tout noir : le jeu en remise dos au but de Mbappé s’améliore et son affinité technique naturelle avec Lee Kang-In est à surveiller. Auteur du premier but, le Coréen fait pour le moment l’unanimité. « C’est un joueur incroyable », dixit Skriniar. « Il a longtemps joué en Espagne donc je le connais bien, c’est un recrutement magnifique de Luis Campos, applaudit quant à lui Luis Enrique. L’avoir est une chance. Il est très attirant pour n’importe quel supporter, il est jeune, fait des efforts en attaque comme en défense, prend de très bonnes décisions et a une faim de jouer ». Bref, il n’est pas loin d’être parfait. Comme la soirée du PSG au Parc des Princes.