L’UE veut stopper les publicités ciblées sans consentement de Meta

Données personnelles : L’UE monte au créneau sur les publicités ciblées de Meta et d’Instagram

protectionUn régulateur européen demande à Meta de bannir « tout traitement des données personnelles destiné à des publicités comportementales » sans engagement contractuel de l’usager pour autoriser la pratique
20 Minutes avec AFP

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Bruxelles tente d’agir face aux mastodontes du web. Le Comité européen de la protection des données (EDPB) a annoncé mercredi qu’il demandait au régulateur des données d’Irlande, où se trouve le siège européen de Meta, de prendre des mesures « sous deux semaines » pour bannir « tout traitement des données personnelles destiné à des publicités comportementales » sans engagement contractuel de l’usager pour l’autoriser.

La pratique, qui consiste à collecter et analyser les données de milliards d’internautes pour leur soumettre des publicités soigneusement personnalisées, est au cœur des modèles économiques des géants du web mais se trouve contrecarrée par le règlement européen sur les données (RGPD).

L’EDPB a adopté vendredi dernier « une décision urgente et contraignante » pour étendre une interdiction de la pratique décidée par la Norvège aux trente pays de l’Espace économique européen (les 27 Etats membres de l’UE, Norvège, Islande, Liechtenstein).
Cette décision « contraignante » a été signifiée lundi au géant technologique américain, qui risque de lourdes amendes en cas de non-conformité. La décision n’équivaut pas à un bannissement du marketing ciblé, mais celui-ci doit faire l’objet d’un consentement éclairé des utilisateurs.

Meta condamnée à une amende record en mai dernier

Or Meta avait annoncé lundi son intention de proposer à partir de novembre des formules d’abonnement payantes à ses utilisateurs européens qui ne souhaitent pas voir leurs données utilisées, précisément en vue de se conformer aux réglementations de l’UE.

Les utilisateurs de Facebook et Instagram qui ne consentent pas à ce que le groupe américain récolte leurs données à des fins de ciblage publicitaire pourront ainsi accéder aux plateformes sans publicité, moyennant un abonnement mensuel à partir de 9,99 euros. Les autres usagers non-abonnés « auront le choix de continuer à utiliser gratuitement » les deux réseaux sociaux mais en acceptant la collecte de leurs données et des publicités personnalisées.

L’UE lutte depuis des années contre le pistage des internautes sans leur consentement, d’abord avec le RGPD adopté en 2016, puis avec le règlement sur les marchés numériques (DMA), entré en vigueur cet été. En mai dernier, Meta avait écopé d’une amende record de 1,2 milliard d’euros du régulateur irlandais, agissant au nom des Vingt-Sept, pour avoir enfreint le RGPD en transférant vers les Etats-Unis des données personnelles d’usagers : la quatrième amende infligée au géant californien dans l’UE en six mois.