RUPTURE 2.0Sur Internet, rupture rime avec jalousie et dinguerie chez les jeunes

Réseaux sociaux : Après une rupture, 75 % des moins de 35 ans avouent utiliser des techniques pour rendre jaloux leur ex

RUPTURE 2.0D’après une étude de l’IFOP pour le site Lemon.fr, publiée ce jeudi, les ruptures amoureuses aujourd’hui se jouent également sur les réseaux sociaux
Petit exemple de relations épistolaires 2.0 sur Instagram.
Petit exemple de relations épistolaires 2.0 sur Instagram. - LF / Canva
Lina Fourneau

Lina Fourneau

L'essentiel

  • D’après une étude publiée ce jeudi matin par l’IFOP pour le site Lemon.fr, les jeunes doivent désormais apprendre à gérer les ruptures sur les réseaux sociaux.
  • 43 % des personnes interrogées admettent avoir déjà consulté le profil d’un ex et 21 % le regardent toujours régulièrement. 75 % des moins de 35 ans reconnaissent utiliser des techniques pour rendre jaloux leur ex.
  • Zoom sur les différents chiffres à retenir de cette étude.

«Pov : ton ex est ton fan numéro 1 ». Sur TikTok, une jeune Marseillaise remonte le fil des discussions avec son ancien copain. Sur chacune de ses stories publiées sur son Instagram, celui-ci réagit. « Trop forte ma chérie » lors d’une sortie au bowling. « Moi aussi je veux être sur la photo avec toi » pour un selfie devant son miroir. « Mama en bombe la ptite dame » devant une photo d’elle. Si, en commentaires, les internautes doutent de la véracité de ces messages, ces comportements n’ont rien d’anormaux sur les réseaux sociaux aujourd’hui chez les « digital natives ». D’après une étude publiée ce jeudi par l’IFOP pour le site Lemon.fr réalisée sur 1.000 jeunes Françaises et Français, les réseaux sociaux représentent un nouvel enjeu dans les relations amoureuses des 15-34 ans. Auparavant le lien pouvait se couper plus facilement après une rupture, il doit désormais s’articuler au gré des stories de l’ex-partenaire.

D’après le sondage, 64 % des jeunes interrogés pensent qu’il est possible de maintenir une relation d’amitié avec un ex, mais la moitié d’entre eux (35 %) avoue quand même une forme d’ambiguïté. Une ambiguïté qui peut également devenir une source de tensions dans leurs nouvelles relations, aussi bien dans la vraie vie que sur les réseaux sociaux. 80 % avouent être gênés de voir leur petit ami continuer à parler à leur ex en ligne et à conserver des photos d’eux. Le fait de voir son petit ami aimer les contenus de l’ancien conjoint gêne presque autant (76 %), tout comme le fait de suivre son ex sur les réseaux sociaux (74 %).

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Du stalking à la fuite des photos de nu

Si le nombre de jeunes gardant le contact avec leur ex (40 %) n’a pas tant augmenté par rapport à il y a une dizaine d’années, les réseaux sociaux accentuent la pratique, voire l’empirent. Après une rupture, 88 % des jeunes avouent avoir déjà suivi le profil de leur ex le premier mois de la rupture, dont 18 % au moins une fois par jour contre 42 % au moins une fois par semaine. Une pratique très ordinaire qui parfois peut se transformer en une habitude plus nocive. 63 % des personnes interrogées admettent avoir regardé si leur ex avait visionné leurs stories et 57 % ont déjà surveillé si leur ex était connecté en ligne. C’est un peu plus que la part de personnes qui scrutent si leur ex suit de nouvelles personnes (45 %) et de ceux qui demandent à leurs amis de visiter le profil de leur ex pour eux (44 %). Plus créatifs encore, 29 % admettent avoir créé un faux compte pour les espionner. La plupart étant des hommes.

Outre cette pratique très avancée de stalking, les ex ne sont pas sans ressources pour se faire regretter et pourquoi pas rendre l’autre jaloux de temps en temps. Après une rupture, 54 % avouent avoir mis volontairement des publications dans lesquelles ils apparaissaient heureux, 43 % font exprès d’aimer des photos de personnes aux physiques avantageux et 42 % ont déjà posté une publication montrant une forme d’intimité avec une autre personne. D’autres encore vont bien plus loin et utilisent les réseaux sociaux pour se venger. 26 % ont par exemple déjà dénigré leur ex pour leur faire une mauvaise réputation sur les réseaux sociaux. Pire encore, 25 % ont déjà envoyé une photo nue de leur ex à d’autres personnes. Une pratique majoritairement masculine (40 %).

Pour éviter ces pratiques un brin dangereuses, certains sont plus radicaux. 62 % expliquent avoir déjà bloqué leur ex et supprimer tout échange avec son compte alors que 31 % avouent avoir demandé à leurs amis de supprimer (ou de bloquer à leur tour) leur ex. Toutefois, avec le temps, l’étude montre que les pratiques tendent à diminuer sur les réseaux sociaux. Si les deux tiers des jeunes racontent avoir déjà stalké leur ex après leur rupture, la plupart ont coupé les contacts après plusieurs années et lors de nouvelles relations. Seuls 21 % d’entre eux continuent à suivre leur ex après plusieurs années.