escapadeEnvoyé « au bout du monde », Philippe Etchebest fend l’armure sur M6

Envoyé « au bout du monde » aux îles Marquises, le chef Philippe Etchebest fend l’armure sur M6

escapadeDans une nouvelle émission diffusée ce jeudi à 22h55 sur M6, le chef Philippe Etchebest part à la découverte des îles Marquises et montre un nouveau visage aux téléspectateurs
Le chef Philippe Etchebest part au « bout du monde » à la rencontre des Marquisiens et de leur cuisine.
Le chef Philippe Etchebest part au « bout du monde » à la rencontre des Marquisiens et de leur cuisine.  - BONNE PIOCHE / M6
Clio Weickert

Clio Weickert

L'essentiel

  • Ce jeudi à 22h55, M6 diffuse « Un chef au bout du monde avec Philippe Etchebest », une nouvelle émission à mi-chemin entre le voyage et la découverte culinaire.
  • Au programme ? Le chef nous emmène aux îles Marquises, en Polynésie française, à la découverte de ses habitants, de leur culture millénaire et de leur cuisine. Lors d’un second épisode, il se rendra aux Etats-Unis, à la Nouvelle Orléans.
  • L’occasion également pour la chaîne de dévoiler un autre visage de Philippe Etchebest, à mille lieues du personnage fort en gueule de « Top Chef » et de « Cauchemar en cuisine ».

Vous en avez un peu soupé du Philippe Etchebest gueulard et bourru qui secoue les puces des restaurateurs en détresse et des jeunes cuistots en herbe ? Ce jeudi à 22h55 après Cauchemar en cuisine, M6 diffuse le premier numéro de Un chef au bout du monde avec Philippe Etchebest, dans lequel le juré star de Top Chef montre un tout autre visage. Au menu ? Lors de chaque épisode (deux sont prévus pour le moment), le chef part à la découverte d’une nouvelle région du monde, de ses habitants et bien entendu, de leur cuisine.

Pour cette première escapade, direction les îles Marquises, en Polynésie française, à plus de 22 heures d’avion de la métropole. Une destination qui n’a pas été choisie au hasard. « J’avais la sensation qu’il lui fallait des terres et des territoires avec beaucoup de caractère et d’identité pour qu’il y ait un jeu de miroirs. Pour que ça l’attire et que ça l’excite, a expliqué le producteur Alexandre Soullier lors d’une conférence de presse mi-octobre. Je savais que celui-ci avait quelque chose de très particulier : la beauté, la force, des communautés humaines encore très authentiques, ce qui devient de plus en plus rare. »

A la pêche de bonites en pleine mer, à la chasse de moutons sauvages sur un îlot inhabité ou encore en pleine construction d’un four traditionnel en pleine terre… Pendant 52 minutes, on découvre un Philippe Etchebest loin de ses fourneaux habituels et de son personnage fort en gueule.

« Ce que j’ai vécu correspond à mon état d’esprit »

Dès les premières minutes de l’épisode, le ton est donné. Apaisée et douce, la voix (en off) du chef, accueille le téléspectateur et lui présente le programme de ce premier voyage au cœur de paysages à couper le souffle. Une tonalité inédite et presque méconnaissable. « C’est un vrai changement mais c’est bien ma voix, confirme Philippe Etchebest. C’est beaucoup plus posé, c’est ce qu’il fallait à ce documentaire. » Fini les coups de sang du chef et les larmes des cuistots. Dans Un chef au bout du monde, il est question de découvertes et de partages. « On le voulait en tant que conteur, il est là pour nous raconter quelque chose », ajoute le producteur de l’émission.

Au gré de ses rencontres, le chef se penche sur l’histoire millénaire de cet archipel, sa culture et la rudesse du quotidien de ses quelque 9.000 habitants. A l’image de cette chasse au mouton sauvage aussi incertaine que dangereuse à laquelle il participe aux côtés du téméraire marquisien d’adoption Marvin. « Ce que j’ai vécu correspond à mon état d’esprit. J’ai aimé et j’aurais très bien pu vivre là-bas, estime le chef. Ce rapport de force qu’il peut y avoir avec la nature, la difficulté, la dureté… Le travail, ça ne me fait pas peur. J’aime les choses dures parce que tout se mérite. Tout ce que j’ai aujourd’hui, je l’ai gagné par mon travail, j’en suis très fier. »

En fil rouge de ce premier voyage, on retrouve également un message auquel tient particulièrement Philippe Etchebest : la protection de l’environnement, la cuisine responsable et le respect des ressources et de la saisonnalité. « Les Marquisiens ont un profond respect pour la nature et sont redevables de ce qu’elle leur donne, note-t-il. C’est un discours qu’on devrait tous avoir au fond de nous, finalement. Ils sont pêcheurs, chasseurs, cueilleurs, par nécessité, pour vivre. Pas par plaisir. Ça reste des messages simples et normaux mais aujourd’hui je crois que la normalité devient exceptionnelle. J’étais vraiment raccord avec eux. La nature nous aide à exister, c’est grâce à elle qu’on est là aussi et il faut y faire attention et la protéger. »

« Je ne suis pas là pour imposer mon style »

En quête de nouvelles saveurs, Philippe Etchebest découvre aux côtés des Marquisiens des spécialités polynésiennes (notamment le « fafaru », de l’eau marinée à la langouste qui le met en PLS) et des nouvelles façons de cuisiner. Le meilleur ouvrier de France endosse exceptionnellement le rôle de l’apprenti, sans trop de peine ou presque. Difficile pour le chef (qui a fait le voyage avec ses couteaux professionnels) de se retenir de donner ses conseils sur la façon la plus sécuritaire pour découper un filet de poisson. « Je ne suis pas là pour imposer mon style », affirme-t-il pourtant lors de la conférence de presse. « Mais il y a l’envie de partager aussi, c’est un échange », souligne-t-il.

Pour Alexandre Soullier, la volonté était aussi de « le sortir de sa zone de confort ». Il développe : « Ce qui m’intéressait était de twister le personnage pour le grand public, qui le connaît à travers le prisme d’émissions à succès. Là, vous allez découvrir un Philippe Etchebest que vous ne soupçonniez pas ou peu. D’autres facettes de sa personnalité et de son histoire personnelle aussi. Ses leviers, ses motivations, sa sensibilité… »

Tantôt ému, déstabilisé ou même apeuré, le juré de Top Chef fend l’armure. « Je sors un peu de ce qu’on a l’habitude de voir de moi mais c’est ce que j’avais envie de faire aussi. Ça permet de me découvrir différemment. Là, ce sont les choses que j’aime, les choses de la vie. Ça ne veut pas dire que je ne fais pas des choses vraies dans les autres trucs, bien au contraire, mais je sors du cadre de mon rôle de chef de cuisine. Moi, j’aime bien changer », affirme-t-il.

Ne vous attendez pas pour autant à découvrir un Philippe Etchebest complètement métamorphosé. Il se met beaucoup plus à nu (et même torse nu), mais reste néanmoins fidèle à ce qui a séduit les téléspectateurs de M6 : un chef franc du collier et authentique. Et qui n’a pas la langue dans sa poche, aux Marquises ou dans une cuisine.