Au Palais des festivals et des congrès de Cannes,

La température monte d’un cran dans les étages du Palais des festivals. Les loges s’animent et les esprits s’échauffent. On entend des éclats de voix, des applaudissements. Il y a des embrassades. Slimane vient de tomber dans les bras de Vitaa. Et leurs staffs sont en transe. Le chanteur, qui représentera la France à l’Eurovision l’an prochain, vient de décrocher le NRJ Music Award de l'« artiste masculin francophone de l’année ». Un peu plus tôt, sa complice était déjà sacrée dans l’autre catégorie reine de la cérémonie, ce vendredi à Cannes. Un carton plein.

Un coup double pour l’ancien binôme, main dans la main de 2018 à 2022 avec l’album VersuS. Et une première en leur nom propre obtenue après plusieurs prix déjà glanés à deux. Pour celle qui avait été révélée par son duo avec Diam’s, Confessions nocturnes, et qui déroule une déjà longue carrière, c’est une consécration. « Je suis venue ici pour la première fois en 2007, a-t-elle rappelé sur scène, la voix troublée par l’émotion. Et c’est en 2007 que j’ai rencontré mon public, qui m’a porté, qui m’a comprise tout de suite et qui me permet d’être encore là seize ans après ». Slimane, lui, (n')enchaîne les tubes (que) depuis 2016 et sa victoire à The Voice. Chacun célèbre son nouveau trophée. Un peu à l’écart ce vendredi soir.

Et de dix pour BigFlo & Oli, qui ne s’arrêtent pas de « savourer »

Ils ne répondront pas aux questions des journalistes dans l’immédiat, ont fait savoir leur maison de disques. Oli, sans Big Flo, déjà parti attraper un avion, s’y est de son côté prêté de bonne grâce après plusieurs allers-retours entre la scène et les backstages du centre de congrès de la Croisette, les bras chargés de deux statuettes dorées. Deux de plus. Ils en avaient déjà huit.

Les frangins toulousains qui remplissent les stades ont à nouveau décroché les prix du « groupe francophone de l’année » et du meilleur clip. Celui de Dernière, tourné avec une (belle) brochette de sportifs de haut niveau, a fait mouche. « On a fait un gros bisou à Antoine Dupont [le capitaine de l’équipe de France de rugby, occitan lui aussi] parce qu’il est dedans », s’amuse Oli.

Le duo, qui pense chacune de ses vidéos, se régale. Dans la durée. « Ça fait plusieurs années qu’on a la chance d’être récompensés. Tout ça paraissait pourtant loin de notre univers, nous les deux frères de Toulouse, devant notre TV, raconte Olivio [son vrai prénom]. On est passé de l’autre côté de l’écran. Et, aujourd’hui, on essaie toujours de réaliser la chance qu’on a de vivre de la musique avec un marché qui est quand même particulier. Plus ça dure, plus on savoure ».

Santa dans les airs et la génération réseaux sociaux en vedette

Comme les spectateurs de la cérémonie, bien installés dans les fauteuils du Grand auditorium, à Cannes. Ils ont pu profiter des trois heures du show de TF1 en avance cette année. L’émission, diffusée ce vendredi à partir de 21h10 sur la une, avait été enregistrée « dans les conditions du direct » un peu plus tôt dans l’après-midi. L’option retenue pour cette 25e édition devait permettre à la production de s’éviter certains désagréments dans le contexte sécuritaire actuel en France. Qu’importe, les téléspectateurs, eux, n’y auront vu que du feu.

Le numéro aérien de Santa – la voix (niçoise) du groupe Hyphen Hyphen, mis en boîte mercredi Soir. Les prestations enflammées de la suédoise Loreen et des Italiens de Maneskin. Celle, tout en douceur de Louane, au piano pour son Secret, sacré « Chanson française de l’année ». Le retour à la chanson d’Isabelle Adjani, en duo avec Gaëtan Roussel. Les messages en vidéo des lauréats internationaux (big up à Diddy, Puff Daddy pour les plus vieux, récipiendaire d’un NRJ Music Award d’honneur)… La cérémonie, plus que jamais recentrée sur l’Europe, « pas mal de gens ayant décidé de ne pas voyager » dans « ce contexte un peu anxiogène », comme l’expliquait à 20 Minutes le coordinateur de l’événement, a touché à tout.

Avec un accent sur cette jeune génération d’artistes, de plus en plus portée par les réseaux sociaux. Le NRJ Music Award de la « révélation francophone de l’année » est d’ailleurs revenu au Suisse Nuit incolore, Théo Marclay de son vrai nom, lui-même découvert sur les plateformes pendant le confinement. Joseph Kamel, également en lice dans cette catégorie, est, lui, reparti bredouille. 20 Minutes l’avait retrouvé sur une des terrasses du Palais des festivals, en train de prendre l’air après sa prestation sur Celui qui part. Avant même le verdict, il prédisait la victoire de son collègue helvète. Rien de grave. « Chanter dans cette cérémonie, être nommé, c’est déjà incroyable », confiait-il. Rendez-vous l’année prochaine ?