ASILELe Conseil de l’Europe inquiet de l’accord Italie-Albanie sur les migrants

Migrants : L’accord entre l’Italie et l’Albanie sur des centres d’accueil inquiète le Conseil de l’Europe

ASILEL’Italie va ouvrir en Albanie, un Etat non-membre de l’UE, deux centres pour accueillir des migrants sauvés en mer
Le Premier ministre albanais Edi Rama avec son homologue italienne Giorgia Meloni, à Rome le 6 novembre 2023.
Le Premier ministre albanais Edi Rama avec son homologue italienne Giorgia Meloni, à Rome le 6 novembre 2023. - Francesco Fotia/AGF / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La question migratoire continue de diviser l’Europe. L’ouverture prévue en Albanie de centres d’accueil des migrants sauvés en mer par l’Italie inquiète le Conseil de l’Europe, qui a dit lundi redouter des violations des droits des réfugiés.

Rome et Tirana ont signé la semaine dernière un accord qui prévoit que l’Italie ouvre en Albanie, qui n’est pas membre de l’Union européenne, deux centres pour accueillir des migrants. Ces centres pourront accueillir jusqu’à 3.000 migrants à partir du printemps 2024, soit environ 39.000 par an, selon les prévisions du gouvernement italien de Giorgia Meloni.

Un accord avec « de nombreuses ambiguïtés légales »

Pour la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, ce « régime d’asile extraterritorial se caractérise par de nombreuses ambiguïtés légales ». Il risque « d’aboutir à un traitement différent entre ceux dont les demandes d’asile seront examinées en Albanie et ceux pour qui cela se déroulera en Italie », a estimé Dunja Mijatovic. Ces mesures « augmentent le risque pour les réfugiés, les demandeurs d’asile et les migrants de subir des violations des droits de l’Homme ».

L’Italie, confrontée à un afflux de migrants depuis janvier (145.000 contre 88.000 en 2022 sur la même période), a fait appel à la solidarité de ses partenaires européens, sans grand résultat jusqu’ici.

A Rome, l’opposition au gouvernement de Giorgia Meloni s’est élevée contre la signature de cet accord. Celui-ci a été conclu « en conformité avec les normes juridiques internationales régissant les droits des demandeurs d’asile », a pour sa part assuré le ministre albanais de l’Intérieur, Taulant Balla. L’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a de son côté appelé au « respect du droit international relatif aux réfugiés », tandis que la Commission européenne a indiqué avoir demandé des « informations détaillées » au gouvernement italien.