votre vie, votre avisFini les courses avec les titres-restaurants ? Nos lecteurs ont eu peur

Titres-restaurants : « Honteux », « ignoble »… Nos lecteurs ont eu très peur face à la limitation annoncée

votre vie, votre avisPayer ses courses avec des titres-restaurants sera finalement toujours possible en 2024. Nous avions interrogé nos lecteurs dans la journée
La liste des aliments payables via titres-restaurants pourrait être réduite au 1er janvier 2024.
La liste des aliments payables via titres-restaurants pourrait être réduite au 1er janvier 2024. - Tumisu / Pixabay
Jean Bouclier

Jean Bouclier

L'essentiel

  • A la base, le paiement via titres-restaurants allait être restreint à compter du 1er janvier 2024.
  • Fini les pâtes, le riz, la viande, le poisson, seuls les produits consommables directement seraient éligibles. Comme avant.
  • Mais le gouvernement a finalement décidé de prolonger le dispositif actuel. Qu’en disaient nos lecteurs avant cette annonce ?

Retour à la case départ ? Finalement non ! Alors qu’au 1er janvier 2024, la dérogation pour les titres-restaurants allait s’achever, le gouvernement a fait machine arrière. La ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, a annoncé ce mardi soir sur M6 qu’elle resterait en l’état l’an prochain. Mise en place en 2022 pour lutter contre l’inflation, cette dérogation permet de payer en supermarché, avec ces tickets, de nombreux produits comme les pâtes, le riz, la viande, le poisson, les œufs, etc. Des produits non consommables directement que les salariés peuvent cuisiner pour chez eux ou pour apporter leur repas au bureau.

On filait donc, début janvier, vers le système d’avant : des titres-restaurants permettant uniquement d’aller au restaurant (logique) et de payer des produits consommables directement : pain, sandwichs, salades, conserves, fruits… Qu’en pensaient nos lecteurs et lectrices avant l’annonce gouvernementale ?

« Vous allez me supprimer cela pour manger de la bouse ? »

« Ignoble », « inadmissible », « honteux »… Un rapide coup d’œil aux dizaines de témoignages reçus dans la journée nous a montré que la fin de cette dérogation aurait été très mal vécue. D’abord parce qu’il s’agit d’un vrai coup de pouce pour le pouvoir d’achat. « Utiliser ces tickets au supermarché m’a permis de réduire considérablement le ressenti de l’augmentation des prix », nous a ainsi dit Matthieu. « C’est une grande aide dans le budget alimentaire », abondait Sophie, tout comme Cédric, qui met tout son budget « TR » dans les courses. Cela sert aussi la solidarité familiale, à l’instar de Marie : « Je partage ma carte avec ma mère pour l’aider un peu. »

Et que dire de la qualité de repas ? D’abord la version soft, via Mohamed : « le système actuel permet à de nombreuses personnes de faire des courses décentes et surtout variées en terme nutritionnel ». Et la version moins filtrée, avec Boris : « vous allez me supprimer cela pour manger de la bouse en boîte pleine de graisse et de sel et me faire grossir ! ? », s’emportait-il. Dans la même veine, Chris se demandait : « il faudrait savoir ce qu’ils veulent : qu’on mange plus sainement ou pas ? »

« Dans "titres-restaurants", il y a "restaurants" »

Et qu'auraient-ils fait si cette dérogation était passée à l’as début janvier ? Car les tickets permettent aujourd'hui d’acheter viandes et poissons. Mariella envisageait de « se restreindre encore plus que d’habitude ». « Je n’en mangerai plus du tout », regrettait Carole. Et Cécile ironisait : « Je vais faire une croix dessus, super ! » Et aller au restaurant ? « S’ils pensent que cela va nous inciter à y aller plus souvent, je crois qu’ils font fausse route ! », prédisait Corinne. Pas de sortie non plus pour Marie, qui allait laisser « l’argent s’accumuler au lieu d’être dépensé ».

Une décision encore plus radicale émergeait de la part de Fabien : si la dérogation des titres-restaurants avait été arrêtée, il aurait tout simplement demandé à son employeur de les suspendre. « Je les refuserai, comme l’ensemble des salariés de notre société », prévenait même Christine.

Notre dossier sur l'inflation

En final, tous étaient furax. Tous ? Non, car on a trouvé quelques défenseurs du système originel dans la bataille. C’est le cas de Jérôme, qui nous a dit : « c’est simple, cela s’appelle "titres-restaurants" et pas "bon d’achat chez Auchan". Ce sera plus juste vis-à-vis de ceux qui n’en ont pas. » Un argument repris par Matthieu : « dans "titres-restaurants", il y a "restaurants" ». Il pourra le ressortir dans un an.

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