DérapageLe Consistoire juif condamne les propos « scandaleux » d’un imam

Antisémitisme : Le Consistoire juif condamne les propos « scandaleux » d’un imam

DérapageMardi matin sur RMC, l’imam Abdelali Mamoun a demandé « où sont » les quelque 1.500 « actes antisémites qu’il y a en France »
La Grande Mosquée de Paris a immédiatement rejeté les propos de l'imam Abdelali Mamoun.
La Grande Mosquée de Paris a immédiatement rejeté les propos de l'imam Abdelali Mamoun.  - C. Follain / 20 Minutes
20 Minutes avec AFP

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«Où sont » les quelque 1.500 « actes antisémites qu’il y a en France ? » Le Consistoire central israélite de France a condamné mardi les propos « scandaleux et inacceptables » d’un imam, qui s’est publiquement demandé « où sont » les actes antisémites recensés en France.

« Profondément outré », le Consistoire s’est insurgé dans un communiqué que cet imam de la Grande mosquée de Paris « se fasse le porte-voix de thèses complotistes, en laissant entendre que le recensement des actes antisémites ne correspondrait pas nécessairement à la réalité des faits ».

Mardi matin sur RMC, l’imam Abdelali Mamoun a demandé « où sont » les quelque 1.500 « actes antisémites qu’il y a en France ? ». « J’aimerais bien qu’on les dévoile pour que nous soyons solidaires » des juifs de France, a-t-il poursuivi.

Désavoué par la Grande mosquée de Paris

« Je ne dis pas que les chiffres sont faux mais ils ne sont pas dévoilés, pas apparents », a regretté cet imam de la Grande mosquée de Paris, souhaitant non « pas des preuves » mais « des éléments », tels que « telle synagogue a été profanée, tel cimetière a été profané, tel individu de confession juive a été agressé ».

Ces propos ont été rejetés par le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, qui s’est « inscrit en faux » contre les paroles de l’imam s’exprimant selon lui « à titre personnel ». « La Grande mosquée de Paris ne nie pas, ne minimise pas et ne relativise pas l’ensemble des actes antisémites survenus en France ces dernières semaines, et a une confiance totale dans les chiffres diffusés par le ministère de l’Intérieur », a-t-il ajouté, assurant que l’imam lui avait fait part de « son regret d’avoir été très confus, alors qu’il n’entendait pas remettre en cause les chiffres alarmants des actes antisémites en France ».

Le « venin du doute »

Se félicitant de cette mise à distance, le Consistoire a regretté que malgré tout « le venin du doute s’est instillé ». Un total de 1.518 actes et propos antisémites ont été recensés en France depuis le début de la guerre Israël-Hamas, a indiqué mardi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Dénonçant des « insinuations très choquantes », le ministre a précisé que 50 % de ces actes étaient des tags, affiches, banderoles, 22 % des menaces et insultes, 10 % une apologie du terrorisme, 8 % des atteintes aux biens, 6 % des comportements suspects, 2 % des coups et blessures et 2 % des atteintes aux lieux communautaires.