aux urnesImmigration, chocolatine… Quels référendums pourrait-on imaginer ?

Rencontres de Saint-Denis : Quels référendums peut-on imaginer ? Immigration, cannabis, chocolatine… Voici nos pronos

aux urnesLe chef de l’Etat ouvre la voie à un élargissement du référendum. L’occasion pour « 20 Minutes » d’imaginer quelques pistes de thématiques qui pourraient être (ou non) posées aux Français
Emmanuel Macron et des idées de référendum. Photomontage maison.
Emmanuel Macron et des idées de référendum. Photomontage maison. - Stephane Lemouton / POOL/SIPA / SIPA
Thibaut Le Gal

Thibaut Le Gal

L'essentiel

  • Emmanuel Macron organise ce vendredi un nouvel épisode des « rencontres de Saint-Denis ».
  • Le président de la République a invité les responsables de partis à réfléchir « sur les pistes d’évolution du référendum », pour permettre de l’utiliser plus facilement.
  • 20 Minutes a donc imaginé les thématiques qui pourraient être soumises aux Français.

Les portes « resteront ouvertes » jusqu’au bout. Pour l’Elysée, pas question de remettre en cause le nouvel épisode des « rencontres de Saint-Denis » qui se tient ce vendredi, malgré les nombreuses défections. Mardi, c’est le patron des Républicains, Eric Ciotti, qui a annoncé qu’il ne serait pas du rendez-vous, déjà boudé par La France insoumise et le Parti socialiste.

Le menu se voulait pourtant consensuel : réfléchir « sur les pistes d’évolution du référendum » pour permettre de l’utiliser plus facilement. Alors, pour aider Emmanuel Macron et ses invités à ce remue-méninges, 20 Minutes a imaginé des thématiques qui pourraient être soumises aux Français.

Le référendum le plus demandé : l’immigration

Le projet de loi immigration du gouvernement vient d’être voté au Sénat, et arrive en décembre à l’Assemblée nationale, non sans susciter la controverse. Les Républicains, le Rassemblement national et Reconquête souhaitent, eux, consulter les Français sur ce sujet. La semaine passée, un sondage OpinionWay montrait d’ailleurs que 78 % y étaient favorables. Mais sur quelle question ? « On ne va pas poser la question aux Français ''pour ou contre l’immigration''… », disait Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, à Mediapart mardi. Mais « on aurait pu, par exemple, décider de présenter le projet de loi du gouvernement », imaginait-il.

Probabilité 3/5 : Vu les nombreux débats actuels sur le projet de loi, on voit mal l’exécutif s’accorder avec les oppositions sur la question qui serait soumise au vote.

Le référendum le plus délicat : la fin de vie

Là encore, le projet de loi est aussi attendu que sensible. Le gouvernement planche sur ce sujet depuis début avril et la fin de la consultation citoyenne dédiée. Mais les contours du texte sont encore flous. Si un plan de développement des soins palliatifs semble acté, les conditions de l’accès au suicide assisté ne sont pas encore tranchées. Dans une lettre envoyée le 5 novembre aux chefs de parti, le chef de l’Etat suggérait l’idée de modifier la Constitution pour permettre d’organiser un référendum sur les sujets de société, « comme la fin de vie parfois évoquée ». Chiche ?

Probabilité 2/5 : Bon, plusieurs ministres ont écarté cette semaine tout référendum sur ce texte, privilégiant un examen au Parlement en 2024.

Le référendum le plus facile : la réforme institutionnelle

Lors de son premier quinquennat, Emmanuel Macron avait échoué à faire aboutir une réforme des institutions de la Ve République. Le président souhaitait notamment introduire une dose de proportionnelle pour les législatives, réduire le nombre de parlementaires ou limiter le nombre de mandats dans le temps.

Probabilité 4/5 : Ce référendum serait peut-être le moins risqué pour le chef de l’Etat, car une majorité de Français se dit régulièrement favorable au besoin de renouvellement démocratique.

Le référendum le plus générationnel : la légalisation du cannabis

Le sujet est porté depuis plusieurs années par des élus de gauche, mais aussi quelques-uns dans la majorité. Une mission parlementaire d’information s’était penchée en 2021 sur la réglementation du cannabis, et le rapporteur avait alors évoqué l’idée de consulter les Français.

Probabilité 1/5 : En août dernier, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a de nouveau suggéré l’idée, mais l’exécutif n’a jamais semblé réceptif à cette possibilité…

Le référendum le plus poilu : la condition animale

Et pourquoi pas une consultation sur nos amis les bêtes ? En 2020, un référendum d’initiative partagée (RIP) avait été lancé sur la condition animale, notamment l’interdiction de l’élevage en cage, de la chasse à courre ou des spectacles avec des animaux sauvages. L’initiative, portée par Xavier Niel ou Hugo Clément, avait recueilli le soutien de 146 parlementaires, pas suffisant pour aller au bout de la procédure.

Probabilité 2/5 : Le bien-être animal est dans l’air du temps, et une préoccupation majeure des Français. Mais l’exécutif ne semble pas vraiment prêt à réglementer davantage sur ces questions.

Le référendum le plus tabou : la peine de mort

Depuis son abolition en 1981, la peine de mort est régulièrement relancée dans le débat public. L’opinion des Français sur cette question semble très fluctuante depuis quarante ans. Ces dernières années, son rétablissement est souhaité par un Français sur deux en moyenne dans les sondages.

Probabilité – 1/5 : Le retour de la peine de mort n’est porté par aucun responsable politique aujourd’hui. Même Eric Zemmour, qui se disait à titre personnel favorable pendant la présidentielle, n’envisageait pas son rétablissement.

Le référendum le plus polémique : pain au chocolat ou chocolatine ?

La question fracture la France depuis belle lurette : faut-il dire « pain au chocolat » ou « chocolatine » ? En mars 2019, une enquête Ifop indiquait que 84 % des Français utilisaient le terme « pain au chocolat » pour nommer la fameuse viennoiserie. Puisque quelques grincheux n’ont pas vraiment accepté ces résultats, l’idée d’un référendum pourrait clore une fois pour toutes ce vieux débat.

Probabilité 0.5/5 : Franchement, on aimerait y croire, ne serait-ce que pour voir un débat télé entre députés et boulangers. Mais on voit mal Emmanuel Macron risquer la guerre civile là-dessus.

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