Mort de Nahel« Injustice » et « dégoût » pour Nahel dans les rangs des manifestants

Mort de Nahel : « Pas de justice, pas de paix »… Des manifestants réunis après la remise en liberté du policier

Mort de NahelMercredi, la remise en liberté du policier de 38 ans qui a ouvert le feu et tué Nahel en juin dernier avait été annoncée
Une pancarte lors de la manifestation organisée dimanche 19 novembre 2023.
Une pancarte lors de la manifestation organisée dimanche 19 novembre 2023. - Lewis Joly/AP/SIPA / AP/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Ils étaient près de 500. Dans le calme dimanche, à Nanterre (Hauts-de-Seine), plusieurs personnes se sont rassemblées à l’appel de la mère de Nahel, quelques jours après la remise en liberté du policier auteur du tir mortel sur l’adolescent en juin. « Il m’a tué mon fils », a déclaré la mère de Nahel, en larmes. « Le matin, quand je me réveille, je n’ai plus sa voix, je n’ai plus la tête de mon fils, je n’ai plus le sourire de mon fils », a-t-elle ajouté, vêtue d’un t-shirt blanc « Justice pour Nahel ».

« Pas de justice, pas de paix », clamaient les manifestants entre différentes prises de parole, a constaté une journaliste de l’AFP. Le visage masqué, des amis de Nahel se sont exprimés pour critiquer la remise en liberté du policier, décidée mercredi. « N’oubliez pas Nahel ! », a lancé au micro un des amis de l’adolescent. « C’est toujours les mêmes qui meurent de refus d’obtempérer », a également dénoncé l’un d’eux, tandis que d’autres brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit « La police tue ». Le rassemblement s’est ensuite dispersé dans le calme aux alentours de 17 heures. Trois personnes ont été interpellées en marge de la manifestation, a indiqué la préfecture de police.

Une remise en liberté qui dérange

La justice a ordonné mercredi la remise en liberté du policier de 38 ans qui a ouvert le feu et tué Nahel, 17 ans, au volant de son véhicule, le 27 juin dernier, lors d’un contrôle routier dans les rues de Nanterre. La mort de l’adolescent a déclenché plus d’une semaine de violences, affrontements avec les forces de l’ordre et pillages dans de nombreuses villes de France, les plus graves émeutes survenues dans le pays depuis 2005. Le policier reste mis en examen pour meurtre et a été placé sous contrôle judiciaire.

Dimanche, Shaïnez, 16 ans, est venue avec sa mère protester contre cette décision. Elles vivent dans la cité Pablo Picasso et sont voisines de la mère de Nahel. « On est obligées de se battre, de venir pour lui », dit Shaïnez, révoltée par la remise en liberté « incompréhensible » du policier. « Nahel, on ne le reverra pas, et le policier sera avec sa famille pour les fêtes, c’est de l’injustice », a-t-elle déclaré à l’AFP.

« Un meurtre est un meurtre, quel que soit le statut »

Imane, étudiante de 19 ans à la faculté de Nanterre qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, confie, elle ressentir du « dégoût » après la libération du policier. Elle ajoute s’être déplacée pour « rappeler qu’un meurtre est un meurtre, quel que soit le statut » du mis en cause.

Plusieurs manifestants portaient également des pancartes disant « 435-1, la loi tue », référence à l’article du Code de la sécurité intérieure (CSI) qui régit les conditions dans lesquelles les policiers et gendarmes peuvent faire usage de leur arme. Présent au rassemblement, le député LFI Thomas Portes a répété que son groupe voulait l’abrogation de cet article de loi adopté en 2017.

En partenariat avec Make.org, la Mairie de Paris organise un grand débat public, les « Dialogues parisiens », sur le sujet « Bien grandir à Paris ». Pour participer, il suffit de faire ses propositions sur le formulaire suivant :


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