vengeanceOn lui vole son encas, un salarié coupe le chauffage en représailles

« Venez avec des gants »... On lui vole son sandwich, il coupe le chauffage au bureau

vengeanceMiguel a peu goûté au vol de son sandwich. En « répression », ce salarié aux services généraux d’une entreprise francilienne a coupé le chauffage. Après deux jours et demi de tractation, il a cédé, non sans un certain sens du spectacle
L'ambiance et l'atmosphère étaient fraiches quand Miguel a décidé de couper le chauffage, fâché de s'être fait voler son sandwich.
L'ambiance et l'atmosphère étaient fraiches quand Miguel a décidé de couper le chauffage, fâché de s'être fait voler son sandwich.  - Canva / Canva
O.O

O.O

Il a fini par céder, après deux jours et demi de bras de fer. Sous pression de sa hiérarchie et de ses collègues, Miguel a remis le chauffage, qu’il avait coupé par vengeance après s’être fait voler un sandwich. Vol, ressentiment, punition collective sur fond de pause déjeuner manquée, cette histoire enferme les ingrédients d’un bon thriller d’entreprise, à consommer en face de la machine à café. Tout remonte à vendredi dernier, avec au cœur de l’intrigue, un sandwich au poulet.

Pour Miguel, la vengeance est un plat qui ne se mange pas, et c’est bien là le noeud du problème. Vendredi, ce salarié des services généraux d’une entreprise de région parisienne, a connu une mésaventure. En ouvrant le frigo de la cafétéria, son sandwich au pain suédois, fraîchement acheté à la boulangerie est porté disparu. Pire, son emballage éventré gît dans la poubelle.

Affamé et énervé, il prend la décision en concertation avec lui-même de couper le chauffage de son étage, sans préavis. Une quarantaine de collaborateurs sont impactés, et quelques dizaines de minutes après ce craquage, le froid se met à envelopper les locaux. Assez pour émouvoir une petite équipe de quatre salariés, qui monte un groupe « On se les gèle » sur la messagerie d’entreprise.

« On me vole mon suédois et je dois accepter sans broncher ? »

Certains messages diffusés sur les réseaux sociaux par l’un de ses collègues disent tout de l’intensité du conflit. « Il se passe que Miguel a coupé le chauffage par pur caprice », témoigne une salariée dans le groupe. Réponse immédiate de l’intéressé, intégré au groupe pour assurer sa défense. « Par pur caprice donc ? On me vole mon suédois et je dois accepter sans broncher ? »

Absent vendredi, Pascal* arrive lundi dans un bureau sinistré, à l’ambiance fraîche. Les écharpes et les gants sont de sortie pour les soldats du présentiel, tandis que d’autres fantassins ont sagement opté pour le télétravail. En ouvrant son ordinateur avec sa « souris froide », il est empêtré dans une avalanche de messages.

« Je suis directement allé le voir, on se taquine d’habitude, mais là il était déterminé et énervé, confie le salarié, contacté par 20 Minutes. Miguel veut que la personne se dénonce avant de remettre le chauffage. Il m’a dit qu’il faisait ça pour éduquer les gens. »

« Les sages pardonnent, mais n’oublient pas »

Les premières menaces ne semblent pas avoir de prise sur Miguel. On l’intime de remettre le chauffage sous peine de prévenir la hiérarchie ? Même pas peur. « Il n’est plus l’heure de négocier, je ne sens plus mes doigts », prévient une autre salariée. « Le PDG est en déplacement, il a été prévenu mais ça n’a rien changé dans l’immédiat », précise Pascal. « Jusqu’à ce que la personne se dénonce, venez avec des gants », assure Miguel, qui s’est bien gardé de couper le chauffage dans son propre bureau.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

« Normalement, les services généraux sont là pour dépanner les autres, il a mal pris que quelqu’un s’en prenne à lui, analyse Pascal. Mais, en même temps, il y avait déjà eu un vol de nourriture. On lui avait demandé d’agir, et à l’époque, il avait rigolé. »

Après deux jours et demi de tractation, Miguel est revenu à la raison, et a réactivé le chauffage mardi dans la matinée. Non sans un dernier baroud d’honneur. Un message d’une dizaine de lignes teintée d’une colère froide comme le fameux encas suédois.

« Il est vraiment regrettable que nous en soyons arrivés à ce différend, écrit-il d’abord, avant de menacer de fermer les toilettes en cas de nouvel incident. Et là je vous souhaiterais bien du courage pour m’arrêter. Les sages pardonnent, mais n’oublient pas. » On prend le pari que les RH aussi sauront se souvenir de cette initiative.