FrançaisD’où vient l’expression « se tenir à carreau » ?

Définition : D’où vient l’expression « se tenir à carreau » ?

FrançaisVoici une locution aussi courante que mystérieuse. « 20 Minutes » revient avec vous sur ses origines possibles, au nombre de quatre
D’où vient l’expression « se tenir à carreau » ?
D’où vient l’expression « se tenir à carreau » ? - Al Grillo/AP/SIPA / Public domain
Frédéric Henry pour 20 Minutes

Frédéric Henry pour 20 Minutes

L'essentiel

  • L’expression « se tenir à carreau » a quatre origines possibles.
  • Elle signifie « se tenir tranquille ».
  • Dans cette expression, « carreau » est toujours au singulier.

«Toi, tu as intérêt de te tenir à carreau ! » Quel enfant n’a pas déjà entendu cette semonce lorsqu’il était temps de se tenir tranquille ? Et qui ne s’est pas demandé à quel carreau il fallait bien se tenir ? Rassurez-vous, les linguistes eux-mêmes en débattent encore…

Combien de carreaux ?

Déjà, mettons les points sur les « i » : on se tient à carreau et non à carreaux. Les carreaux, c’est comme les carrés de chocolat : un seul suffit.

L’hypothèse médiévale

Avant le Famas et l’AK47, les soldats devaient se débrouiller avec les arbalètes, arme obsolète s’il en est. La flèche de cet engin se nommait « carreau ». S’agissait-il de se tenir prêt à enfiler le carreau sur son arme pour tirer ou de se faire discret pour éviter les carreaux de l’adversaire ? Personne n’en est bien certain.

L’hypothèse révolutionnaire

La Révolution française fut une période riche en procès. Alors, le public était cantonné à un sol dallé (donc, composé de carreaux), d’où il lui était impossible de s’exprimer.

L’hypothèse du jeu de cartes

Une expression chère aux joueurs de cartes d’antan eût été « qui se garde à carreau n’est jamais capot », autrement dit, tel Parker Lewis, qui cache et surveille bien son jeu ne perd jamais.

NOTRE DOSSIER LANGUE FRANÇAISE

L’hypothèse de l’argot policier

C’est peut-être l’explication la plus crédible : « se tenir à carreau » serait dérivé de « se carrer », c’est-à-dire rester planqué chez soi. Un terme employé par les policiers et les gangsters dès le XIXe siècle.