SOCIALL’usine d’engrais Yara en grève contre le plan de 139 licenciements

Loire-Atlantique : L’usine d’engrais Yara en grève contre le plan de 139 licenciements

SOCIALUne soixantaine de salariés se sont réunis mercredi matin devant l’usine Yara à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique) alors que « 80 à 90 % » des salariés sont en grève, selon les syndicats
Un rassemblement de salariés grévistes a eu lieu ce mercredi matin devant l'usine Yara à Montoir-de-Bretagne.
Un rassemblement de salariés grévistes a eu lieu ce mercredi matin devant l'usine Yara à Montoir-de-Bretagne. - D. Meyer/AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

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«Notre choix : l’environnement et l’emploi », mais « Yara a choisi le licenciement ». Voilà le message d’une bannière accrochée à la grille de l’usine, près d’un feu de palettes et de pneus. Une soixantaine de salariés grévistes se sont réunis ce mercredi matin devant l’usine Yara à Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique). Ils sont mobilisés contre la suppression de 139 postes sur 171 envisagée par le fabricant d’engrais depuis début novembre.

Cette usine, classée Seveso « seuil haut », a plusieurs fois été mise en cause pour des non-conformités. Yara avait été sommée en juin de payer une amende de 519.900 euros, en raison de rejets trop importants de poussières dans l’atmosphère. L’amende correspondait à la liquidation partielle d’une astreinte administrative journalière prise à l’encontre de Yara France en juin 2020. L’État lui a adressé plusieurs mises en demeure, dont la première remonte à 2011.

Un projet alternatif réclamé

L’entreprise justifie le projet de licenciement par une forte baisse de la consommation du type d’engrais fabriqué à Montoir-en-Bretagne, dit NPK composé, « divisée par quatre en vingt ans » d’après elle. Yara souhaite transformer l’usine « en terminal d’importation et en unité de pointe de mélange et d’imprégnation d’engrais sur mesure ».

« Il y a une pression au niveau environnemental. Il y a des solutions techniques, des travaux à faire, mais il faut pour cela un investissement financier. Ils n’en veulent pas », a déclaré Philippe Nicolas, délégué CGT, salarié de l’usine depuis trente-trois ans. « La réponse à un enjeu écologique ne peut pas être la casse sociale. Il faut investir pour produire dans des conditions qui respectent la loi », a affirmé le député LFI Matthias Tavel, venu soutenir les grévistes. Selon des représentants des syndicats CGT et CFDT sur place, « 80 à 90 % » des salariés de l’usine sont en grève ce mercredi.

« On va licencier 139 personnes puis faire venir des engrais d’ailleurs, peut-être d’autres pays ? Il faut un projet alternatif », a expliqué Fabienne Guillard, déléguée CFDT, salariée de l’usine depuis vingt-neuf ans. « Notre objectif, c’est zéro licenciement », a-t-elle ajouté. L’usine est à l’arrêt depuis le mois d’octobre en raison d’une casse et « le personnel s’oppose depuis l’annonce du plan à la reprise de son activité », selon Philippe Nicolas.