POLICE« Activables en moins de 30 minutes », les nouvelles CRS 8 se déploient

Violences urbaines : « Activables en moins de 30 minutes », les nouvelles CRS 8 se déploient

POLICEAprès Marseille lundi, une nouvelle unité de force mobile a été installée ce jeudi près de Nantes. Au total, quatre compagnies de ce type doivent être créées en France, sur le modèle de la très réactive CRS 8
La CRS 82 a été officiellement installée à Saint-Herblain près de Nantes, ce jeudi matin
La CRS 82 a été officiellement installée à Saint-Herblain près de Nantes, ce jeudi matin - J. Urbach / 20 Minutes / 20 Minutes
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Marseille, Saint-Herblain et Chassieu accueillent cette semaine trois nouvelles compagnies républicaines de sécurité (CRS). A l’instar de la CRS 8, elles ont la spécificité d’être mobilisables sept jours sur sept et 24 h sur 24.
  • Maintien de l’ordre et lutte contre les violences urbaines seront les principales missions de ces forces mobiles à projection rapide, qui viendront aussi assister les forces de police lors d' « opérations d’ampleur ».

Leur formation de trois semaines, axée sur le maintien de l’ordre, vient de s’achever. Et dès vendredi, ces 117 personnels qui composent la nouvelle CRS 82 seront sur le terrain. Comme lundi à Marseille et vendredi à Chassieu dans la métropole lyonnaise, une nouvelle compagnie de CRS s’est officiellement installée ce jeudi à Saint-Herblain près de Nantes. 20 Minutes fait le point sur ces unités « nouvelle génération ».

Pourquoi la création de ces compagnies ?

Pour répondre à l’augmentation des manifestations violentes et des violences urbaines, une unité de 200 fonctionnaires avait été créée il y a deux ans à Bièvres, dans l’Essonne, sous le nom désormais célèbre de CRS 8. Envoyée régulièrement partout en France depuis, comme à Nantes, à Marseille ou récemment à Nîmes, cette force mobile à projection rapide a fait des petits : le ministère de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui s’est félicité de son utilité, a demandé il y a un an l’implantation de quatre unités similaires dans différents endroits stratégiques du territoire. C’est ainsi qu’ont été imaginées les CRS 81 (Marseille), 82 (Nantes), 83 (Lyon) et la future 84 (Montauban).

Quelles sont leurs missions ?

Maintien de l’ordre et lutte contre les violences urbaines sont leurs principales missions. « L’objectif est qu’ils interviennent dans l’urgence, sur des situations qui peuvent être amenées à se dégrader, explique Pascale Dubois, directrice centrale des CRS qui avait fait le déplacement ce jeudi à Saint-Herblain. Cela peut être une manifestation qui dégénère, des violences, voire des émeutes… » Les autorités mettent en avant l’organisation particulière de ces unités, beaucoup plus réactives que les CRS classiques : « C’est un outil complémentaire et très attendu car elles ont un rayonnement d’action d’environ 300 km et sont activables en moins de 30 minutes, 7 jours sur 7, de jour comme de nuit », précise le préfet des Pays-de-la-Loire Fabrice Rigoulet-Roze. Ensuite, leur temps de mission ne doit en théorie pas excéder les 48 heures. « On inonde, on stoppe l’hémorragie, on stabilise, et on repart », illustre, cash, le commandant de la CRS 82 Marc Prodhomme.

Et le reste du temps ?

Lorsqu’il n’y a pas de situation d’urgence, ces fonctionnaires se déploieront dans toute leur grande région voire sur tout le territoire national si besoin, comme renfort aux autres directions de la police, dont la police judiciaire. Ils seront mobilisés sur « des opérations d’envergure » préparées et ciblées, notamment en lien avec les réseaux de stupéfiants et le trafic d’armes. Sans donner de détails, la nouvelle CRS nantaise, qui rayonnera majoritairement sur tout l’Ouest, mettra le cap ce week-end sur Brest pour sa première intervention. Une grande place sera enfin donnée « à leur temps de formation et d’entraînement », conclut Marc Prodhomme.

Ces unités sont-elles totalement opérationnelles ?

Soumis à un test décrit par certain comme très sélectif (conditions physiques, compétences techniques, profil psychologique, motivation), les candidats, déjà CRS pour la majorité d’entre eux, ne se sont pas précipités pour répondre à l’appel d’offres alors que d’autres ont été recalés. A tel point que les effectifs ne sont pas complets dans toutes les unités (117 fonctionnaires sur un objectif de 170 pour la CRS 82 par exemple) et que la quatrième, qui doit s’implanter à Montauban, a été retardée « à l’année 2024 si tout va bien », précise Pascale Dubois. Un nouvel appel, dans les mêmes termes, devrait être prochainement lancé pour tenter de compléter les effectifs.

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