INFO « 20 MINUTES »Le médecin Louis Fouché condamné à trois mois d’interdiction d’exercer

Covid-19 : Louis Fouché, médecin figure des anti-vaccins, condamné à trois mois d’interdiction d’exercer

INFO « 20 MINUTES »Le médecin marseillais a annoncé son intention de faire appel. L’Ordre des médecins lui reproche des propos tenus sur la pandémie de Covid-19
En 2020, Louis Fouché s'était opposé au port du masque généralisé dans la population.
En 2020, Louis Fouché s'était opposé au port du masque généralisé dans la population. - Capture d'écran YouTube / Capture d'écran YouTube
Mathilde Cousin

Mathilde Cousin

L'essentiel

  • Louis Fouché, médecin anesthésiste-réanimateur marseillais, a été condamné à trois mois d’interdiction d’exercer la médecine par l’Ordre régional des médecins de PACA-Corse.
  • Le médecin s’était opposé à certaines mesures sanitaires contre le Covid-19, telles que la vaccination avec les vaccins à ARN messager.
  • Louis Fouché a annoncé son intention de faire appel.

Trois mois d’interdiction d’exercer la médecine. C’est la condamnation prononcée le 13 novembre par l’Ordre régional des médecins de PACA-Corse à l’encontre de Louis Fouché, a appris 20 Minutes. Ce médecin anesthésiste-réanimateur marseillais s’était élevé pendant la crise du Covid-19 contre le port généralisé du masque et les vaccins à ARN-messager. Il avait également défendu l’usage de l’hydroxychloroquine pour lutter contre le Covid-19.

Cette condamnation intervient après une plainte déposée par l’Ordre national des médecins. L’Ordre national, qui est une instance de régulation de la profession, reprochait au médecin marseillais d'« avoir tenu dans la presse des propos en contradiction avec les recommandations sanitaires prescrites pour lutter contre la pandémie de Covid-19 ».

Autres griefs exprimés par ses confrères : avoir « fait la promotion de traitements non éprouvés pour lutter contre ce virus » et avoir « porté des accusations à l’encontre d’autres médecins ». Enfin, l’Ordre lui reproche de s’être abstenu « de s’opposer à l’utilisation de son interview dans la vidéo Hold Up ». Ce film, qui était sorti en novembre 2020, entendait dénoncer les « mensonges » autour du Covid-19, mais contenait des affirmations erronées.

Un manque de prudence et de retenue dans certains propos, selon l’Ordre

L’Ordre régional a écarté une partie des griefs exprimés par l’Ordre national dans sa plainte. « Il ne ressort d’aucune des pièces du dossier que le Dr F. n’aurait pas assuré des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science à ses patients », motive l’Ordre régional. En revanche, cette instance a bien estimé que la participation de Louis Fouché à Hold Up ainsi que certains de ses propos reprochant à des médecins de vacciner avec les vaccins à ARN messager contre le Covid-19 étaient contraires au respect du Code de la santé publique.

L’Ordre régional estime également que Louis Fouché a manqué de prudence et de retenue avec certains propos : « Les propos du Dr F., constatés dans plusieurs vidéos d’entretiens accordés à des médias ou réseaux sociaux, selon lesquels, notamment, l’action des autorités relèverait d’une "narration gouvernementale de la peur" et d’une "tyrannie technosanitariste", les chiffres relatifs à la surmortalité due au Covid-19 seraient "faux", […] ou encore son engagement dans le collectif "RéinfoCovid" pour sortir du "déferlement totalitaire actuel", sont marqués à tout le moins d’un manque de retenue et de prudence de nature à le faire regarder comme s’étant alors écarté de son obligation de se mettre au service de la collectivité dans le cadre de l’action sanitaire poursuivie alors par les pouvoirs publics pour lutter contre l’épidémie. »

Depuis octobre 2021, à sa demande, Louis Fouché n’exerce plus à l’hôpital de la Conception, à Marseille, et n’est plus salarié de l’AP-HM, la structure qui régit les hôpitaux publics marseillais. Selon nos informations, le médecin exerce actuellement en tant que contractuel.

Louis Fouché a annoncé le 15 novembre sur Sud Radio son intention de faire appel. Il dénonce des griefs infondés et une plainte « initiée en représailles de sa liberté d’expression ».