MobilitéLes « aberrations » du réseau des bornes de recharge pour voiture électrique

Voiture électrique : L’UFC-Que choisir pointe les « aberrations » du réseau des bornes de recharge

MobilitéCe lundi, l’association de consommateurs publie une étude sur les bornes de recharge pour voiture électrique. Face à un déploiement du réseau de bornes de recharge incohérent et des dérapages tarifaires, l’UFC-Que choisir fait des propositions
Une borne de recharge pour véhicule électrique à Toulouse.
Une borne de recharge pour véhicule électrique à Toulouse.  - FRED SCHEIBER/SIPA / SIPA
Célia Mamoghli

Célia Mamoghli

L'essentiel

  • L’UFC-Que Choisir dévoile ce lundi une étude sur les bornes de recharges pour voiture électrique.
  • L’association de consommateurs s’inquiète du retard de déploiement du réseau de bornes de recharge et craint de possibles « zones blanches ».
  • Elle souligne « des prix de recharge répondant à des critères opaques, voire abracadabrantesques ».

De l’électricité dans l’air chez l’UFC-Que choisir. Ce lundi, l’association de consommateurs dévoile une étude sur les bornes de recharges pour les voitures électriques. Celle-ci met en évidence des « failles dans le déploiement du réseau » et une « opacité du système de tarification ». L’UFC-Que choisir donne également des pistes à privilégier.

Les retards du déploiement

L’asso pointe dans son étude « le décalage entre la promotion gouvernementale des véhicules et la lenteur du déploiement du réseau de bornes ». En effet, l’objectif était de 100.000 points de recharge déployés en 2020, et il n’a été atteint qu’en mai 2023. Si « une accélération du déploiement a récemment été constatée », l’UFC-Que choisir émet des doutes sur le déploiement des 400.000 points de recharge en 2030.

Elle craint ainsi « la persistance de "zones blanches" de la recharge publique ». Et alerte : si la disponibilité des bornes de recharges ne s’améliore pas, cela pourrait entraîner à terme des engorgements de véhicules devant les bornes.

Une tarification opaque

Les possesseurs de voiture électrique le savent, il faut avoir une carte de recharge pour charger son véhicule. Carte qui donne accès à l’ensemble des réseaux de bornes de recharge. L’UFC-Que choisir regrette « l’absence de règles assurant aux consommateurs la possibilité de comparer les prix ». Ce qui conduit à « des aberrations tarifaires ».

Car « certains opérateurs pratiquent une tarification à la quantité d’électricité "consommée" (kWh), d’autres y associent des frais fixes, d’autres encore des frais de stationnement », détaille l’UFC-Que choisir. Et finalement, le consommateur ne peut comparer les prix facilement.

L’association de consommateurs a fait un test « pour la recharge d’un véhicule sur un échantillon de bornes en ville, sur route et sur autoroute ». Conclusion, « sur une même borne, les écarts de prix peuvent être substantiels » : un écart de 830 % a été constaté en ville avec un kWH dont le prix varie de « 0,39 à 2,12 euros selon l’opérateur ». Autre exemple donné par l’UFC-Que choisir, le prix de la recharge d’une Peugeot e-208 à Lyon sur une borne lente fluctue de « 7,35 euros à 68,77 euros selon l’opérateur ». Un plein à 69 euros, c’est « près de 10 fois plus cher qu’à domicile », conclut l’UFC-Que choisir.

Quelles pistes à privilégier ?

L’association demande « un cadre obligatoire de déploiement des bornes de recharge accessibles au public sur tout le territoire à destination de la mobilité quotidienne et de la mobilité longue distance ». Elle souhaite aussi « un affichage obligatoire, harmonisé et accessible des tarifs de la recharge électrique pour l’ensemble des bornes publiques ».

Pour faciliter la vie des utilisateurs, un paiement par carte bancaire sur les bornes « pour ne pas contraindre les consommateurs à passer par un opérateur de recharge » et « l’ouverture des données sur l’ensemble des prix pratiqués sur toutes les bornes de recharge du territoire ».