Il y a un hicLes médecins inquiets du succès des calendriers de l’Avent alcoolisés

Noël : Bière, vin… Les calendriers de l’Avent alcoolisés, « c’est désastreux », dénoncent des médecins

Il y a un hicLa découverte d’une bouteille différente par jour incite à avoir une consommation « quotidienne », craignent les spécialistes
Au mois de décembre, certains s'offrent une bière différente par jour.
Au mois de décembre, certains s'offrent une bière différente par jour. - Canva / Canva
Xavier Regnier

X.R.

Thés, cosmétiques, casse-tête… Depuis plusieurs années, les calendriers de l’Avent se sont largement diversifiés, quitte à supplanter le traditionnel chocolat quotidien dans certains foyers. Et en même temps que les produits se multipliaient et que le budget grimpait, le public a changé. Exit les petites cases pour faire patienter les enfants jusqu’au 24 décembre, le calendrier de l’Avent est désormais un plaisir d’adulte pour affronter le début de l’hiver, voire un cadeau en avance.

Le marché a logiquement fini par attirer les brasseurs, puis d’autres producteurs d’alcools, en proposant de découvrir une bouteille par jour pour un prix variant de soixante à plusieurs centaines d’euros. Et ça marche ! Un peu trop même, alertent plusieurs médecins. « Ça encourage les personnes à avoir une consommation non seulement régulière, mais même quotidienne », déplore le professeur Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie (FFA), auprès de BFMTV.

« Il est important d’avoir des jours sans alcool »

En rapprochant leur alcool d’un « objet ludique » et d’un « univers enfantin », les producteurs banalisent la consommation, dénonce Franck Lecas, de l’association Addictions France, interrogé par 60 millions de consommateurs. Un coup marketing et une manière « supplémentaire d’ancrer sa consommation dans notre quotidien », mais une pratique « désastreuse en termes de santé publique », pour Mickaël Naassila, président de la Société française d’alcoologie. Découvrir une bouteille par jour pendant 24 jours consécutifs va ainsi complètement contre les recommandations des autorités sanitaires, tant sur la quantité d’alcool que sur la régularité.

« En addictologie, on combat justement le développement des habitudes et on martèle à quel point il est important d’avoir des jours sans alcool », insiste Mickaël Naassila. Mais Clara Wyler, fondatrice de la brasserie Duchemann, défend son produit auprès de BFMTV et veut balayer le « côté picole », invitant les consommateurs à conserver les bouteilles découvertes pour « le prochain apéro avec les copains ».