PortraitsQui sont les prisonniers palestiniens libérés dans le cadre de l’accord ?

Guerre Israël – Hamas : Qui sont les prisonniers palestiniens libérés dans le cadre de l’accord ?

PortraitsDepuis vendredi, 39 otages ont été rendus et 117 prisonniers ont quitté les geôles de l’Etat hébreu
Guerre Israël-Hamas : Nached Dawabcha, 17 ans, retrouve sa famille après avoir été détenu par Israël pendant 7 semaines
Diane Regny

D.R. avec AFP

L'essentiel

  • De nouvelles libérations d’otages aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus en Israël sont attendues lundi au quatrième et dernier jour de trêve dans la bande de Gaza.
  • Depuis vendredi, 39 otages ont été rendus et 117 prisonniers ont quitté les geôles de l’Etat hébreu.
  • Mais qui sont ces détenus palestiniens ? « 20 Minutes » se penche pour vous sur quelques portraits.

L’accord conclu entre Israël et le Hamas prévoit la libération d’un otage pour trois prisonniers palestiniens. Il prévoit ainsi l’échange de 50 otages contre 150 prisonniers détenus en Israël. Jusqu’ici 39 otages ont été rendus et 117 prisonniers ont quitté les geôles de l’Etat hébreu. Mais qui sont ces détenus palestiniens ? Tour d’horizon de quelques figures qui ont profité de l’accord pour renouer avec la liberté.

Israa Jaabis, la grande brûlée

Israa Jaabis est probablement la prisonnière libérée la plus connue. La femme de 39 ans avait été condamnée à onze ans de prison pour avoir fait exploser une bonbonne de gaz qu’elle transportait dans le coffre de sa voiture à un barrage en 2015, blessant un policier.

Sa photo dans un tribunal israélien, levant ses doigts atrophiés, le visage en partie brûlé, est régulièrement brandie pour illustrer les souffrances des prisonniers palestiniens. « J’ai honte de parler de réjouissance alors que toute la Palestine est blessée », a-t-elle affirmé, aux côtés de son fils Moatassem, 13 ans. Israël accuse la trentenaire d’avoir voulu commettre un attentat-suicide, tandis que les médias propalestiniens comme Wafa – Palestine News Agency affirment que les soldats israéliens ont ouvert le feu sur son véhicule, provoquant l’explosion d’une bonbonne de gaz qu’elle transportait.

La prisonnière palestinienne Israa Jaabis (à gauche) arrive à son domicile à Jérusalem-Est, annexé illégalement par Israël en 1967, le 26 novembre 2023.
La prisonnière palestinienne Israa Jaabis (à gauche) arrive à son domicile à Jérusalem-Est, annexé illégalement par Israël en 1967, le 26 novembre 2023. - Oren ZIV / AFP

Marah Bakir, celle qui avait tenté de poignarder un policier

Marah Bakir a été libérée vendredi. La jeune femme avait été arrêtée sur le chemin de l’école il y a sept ans pour avoir tenté de poignarder un policier à Jérusalem. Incarcérée en février 2016, elle ne devait pas sortir avant 2025. « Ma fille est faible, elle n’a pas mangé depuis hier », se désole Fatina Salman. Marah Bakir ne quitte pas sa mère dans la maison familiale du quartier de Beit Hanina de Jérusalem-Est. Le débit saccadé, cette Palestinienne de 24 ans dont huit en prison enchaîne les interviews devant les caméras. « Je suis heureuse mais ma libération s’est faite au prix du sang des martyrs », affirme-t-elle, évoquant les 15.000 morts de Gaza, aux deux tiers des femmes et des enfants, selon le gouvernement du Hamas.

La liberté « loin des quatre murs de la prison », c’est « magnifique », dit-elle, un voile bleu fleuri sur la tête. « J’ai passé la fin de mon enfance et mon adolescence en prison, loin de mes parents et de leurs câlins, mais c’est comme ça avec un Etat qui nous oppresse et ne laisse aucun de nous tranquilles ». Son téléphone n’en finit pas de sonner : des proches, des amis qui tiennent à dire un mot au plus vite. Puis sa mère lui apporte un verre d’eau et siffle la fin de la séquence médiatique. « Désolée, laissez-la se rafraîchir un peu ».

Marah Bakir, à droite, une ancienne prisonnière palestinienne libérée par les autorités israéliennes, est accueillie dans sa maison familiale située dans le quartier de Beit Hanina à Jérusalem-Est, le vendredi 24 novembre 2023.
Marah Bakir, à droite, une ancienne prisonnière palestinienne libérée par les autorités israéliennes, est accueillie dans sa maison familiale située dans le quartier de Beit Hanina à Jérusalem-Est, le vendredi 24 novembre 2023. - Mahmoud Illean/AP/SIPA

Le plus jeune et la plus âgée

La plus âgée des libérés de l’accord est une femme de 59 ans, Hanan Salah Abdallah Barghouti. Elle a été arrêtée en septembre pour des « activités liées au Hamas, dont des transferts d’argent ». « La situation des femmes prisonnières ne cesse d’empirer depuis le 7 octobre. Nous sommes isolées, dans nos cellules, nous ne sortons que pour aller prendre nos douches. Nous n’avons plus accès à la cantine, donc très peu de nourriture », a-t-elle regretté auprès de France Info.

Le plus jeune s’appelle Adam Abouda Hassan Gheit. L’adolescent de 14 ans est originaire de Jérusalem-Est, occupée et annexée illégalement par Israël. Il a été arrêté en mai pour « sabotage (…), agression contre un agent de police et jet de pierres ».

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