énergieAprès un an de sobriété, Strasbourg ne veut pas la mettre en veilleuse

Après un an de sobriété énergétique, Strasbourg la bonne élève ne veut pas la mettre en veilleuse

énergieAprès un an de sobriété énergétique pour faire face à la flambée des prix, Strasbourg et l’Eurométropole sont parvenues à faire des économies importantes et ne souhaitent pas s’arrêter en si bon chemin
La nouvelle extension écologique du centre administratif de Strasbourg , sera bientôt livrée. Strasbourg le 27 novembre 2023.
La nouvelle extension écologique du centre administratif de Strasbourg , sera bientôt livrée. Strasbourg le 27 novembre 2023. - G. Varela / 20 Minutes / 20 Minutes
Gilles Varela

Gilles Varela

L'essentiel

  • Face à la flambée des prix de l’énergie et l’urgence climatique, la ville et l’Eurométropole de Strasbourg ont renforcé depuis septembre 2022 un plan de sobriété énergétique.
  • Un premier bilan, après une année d’exécution, montre que les objectifs d’économies d’énergie qui avaient été fixés ont été atteints et même dépassés.
  • Tout en s’attaquant à présent au bâtiment du centre administratif place de l’Etoile, véritable passoire énergétique qui représente à lui seul 11 % de la consommation du bâti appartenant à Strasbourg, un grand plan de rénovation énergétique des groupes scolaires va être renforcé.

Du réchauffement climatique à une extinction de l’éclairage public nocturne ou bien encore une température en hiver limitée à 19 degrés dans les bâtiments publics de l’Eurométropole de Strasbourg, il n’y a eu qu’un pas. Un petit pas pour les Strasbourgeois mais un grand pas pour les finances des deux collectivités alsaciennes, la ville et sa métropole ayant évité ainsi, grâce à un panel de mesures tous azimuts, de perdre 4,3 millions d’euros sur sa facture d’énergie sur l’année écoulée. Mais avec tout de même une facture qui s’élève à 24 millions d’euros.

Une belle dépense en moins et un bilan « très encourageant, allant même au-delà des objectifs qui ont été dépassés », a indiqué lundi l’exécutif de la ville et de l’Eurométropole de Strasbourg lors d’un premier bilan, présenté lundi après une année d’application du plan renforcé de sobriété énergétique lancé en septembre 2022. Des pertes évitées « qui permettront par exemple de financer des projets du quotidien », a indiqué Syamak Agha Babaei, premier adjoint de la maire de Strasbourg et vice-président de l’Eurométropole en charge du budget et des finances. « Dépenser moins d’argent pour l’énergie, c’est pouvoir être plus en lien, en soutien aux habitants et aux habitantes dans le cadre du service public du quotidien », a encore souligné l’élu.

Malgré des coûts qui ne cessent de flamber, ces économies substantielles ont aussi « un effet positif sur la planète, souligne la maire écologiste de Strasbourg Jeanne Barseghian. Cette baisse de consommation d’énergie (électricité, gaz, chauffage urbain), représente tout de même de 14 % d’économies sur la période de septembre 2022 à mai 2023 pour les deux collectivités, soit 4.000 tonnes de CO2 qui n’ont pas été émises. » Plus clairement, cela équivaut à un milliard de kilomètres en train ou 25.000 fois le tour de la Terre, image Jeanne Barseghian.

Sobriété obligée

Une stratégie de sobriété énergétique qui s’inscrit pleinement dans « le Plan Climat qui s’est fixé comme objectif la réduction des consommations énergétiques de 40 % à l’horizon 2030, dont 30 % réalisées grâce à des travaux de rénovation et 10 % aux mesures de sobriété énergétique », a rappelé la Ville. Une économie que l’on doit à un ensemble de mesures. Températures réglées à 19 degrés dans les bâtiments administratifs, à 14 degrés dans les gymnases et 21 degrés dans les locaux de la petite enfance, mais encore le déploiement des réseaux de chaleur, majoritairement alimentés par des énergies renouvelables, le tout surveillé par la mise en place de 800 sondes et tout un dispositif d’ajustement. Du chauffage mais aussi la réduction du nombre d’illuminations de Noël de 20 % et la limitation des plages d’ouvertures des marchés, ou bien encore l’extinction de l’éclairage public la nuit de 1 heure à 5 heures du matin…

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Et pour montrer l’exemple, l’Eurométropole de Strasbourg s’est attaquée à une véritable épine énergétique dans le pied, le centre administratif, véritable passoire énergétique dont la totale rénovation va être lancée et s’étendra sur six ans. Il faut dire que ce gigantesque bâtiment datant des années 1970 est de loin le plus énergivore du parc immobilier de l’Eurométropole, soit 11 % de la consommation énergétique. Ces travaux titanesques, pour un montant prévisionnel de 95 millions d’euros HT, visent à diminuer les consommations électriques significativement. « de moins 21 % et d’au moins 75 % pour la consommation en chauffage », a assuré la présidente de l’Eurométropole Pia Imbs.

Pour l’heure, Strasbourg va mettre le paquet pour rénover les 33 sites dont elle est propriétaire avec un budget de 90 millions d’euros, notamment pour la rénovation énergétique de groupes scolaires, et s’apprête à livrer en 2024, la toute nouvelle et écologique extension de l’accueil public du centre administratif. Un nouveau pas vers une sobriété tant convoitée…