transparenceDes « profits opaques » dans le contexte de l’inflation dans l’alimentaire

Inflation : Des « profits opaques » dénoncés dans l’agroalimentaire et la grande distribution

transparenceQuatre importantes associations de consommateurs ont rappelé à Emmanuel Macron sa promesse d’un « accord sur la modération des marges » dans l’agroalimentaire et la grande distribution
Les associations de défense des consommateurs demandent aux autorités de rendre obligatoire une « transparence totale et immédiate sur les marges nettes par produits ».
Les associations de défense des consommateurs demandent aux autorités de rendre obligatoire une « transparence totale et immédiate sur les marges nettes par produits ». - Mourad ALLILI/ / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Quand la grande distribution et l’agroalimentaire manque de transparence, notamment vis-à-vis de leur marge, les associations de consommateurs tirent la sonnette d’alarme. Quatre d’entre elles interpellent Emmanuel Macron dans une lettre ouverte publiée mercredi, alertant sur des « profits opaques » des entreprises dans le contexte de forte inflation des prix alimentaires.

Les associations Foodwatch, Familles Rurales, UFC-Que Choisir et Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) ont demandé au président de la République de « faire toute la lumière sur la construction des prix alimentaires », appelant en outre à « mettre fin au plus vite aux marges excessives, qui sont dévastatrices tant pour les consommateurs que pour nos producteurs ».

Des profiteurs de crise ?

« D’un côté, des millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire en France », expliquent-elles dans un communiqué commun, alors que les prix en grandes surfaces ont augmenté de plus de 20 % en deux ans. « De l’autre, certains profitent de la crise », accusent-elles, estimant que « la marge de l’industrie agroalimentaire a atteint un niveau historique » tandis que celle de la grande distribution « a elle aussi augmenté sur certains rayons de première nécessité ». Le tout, « dans un climat d’opacité inacceptable sur la construction des prix ».

Elles demandent aux autorités de rendre obligatoire une « transparence totale et immédiate sur les marges nettes par produits » que réalisent « les géants de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution ». Elles « exigent » en outre des « mesures concrètes pour rendre impossibles les marges excessives sur les produits alimentaires essentiels, sains et durables », et la « suppression de la marge minimale garantie de 10 % pour la grande distribution [Seuil de revente à perte] ».

Un encadrement qui n’a pas atteint ses objectifs

Cet encadrement du « Seuil de revente à perte » (SRP) a été adopté dans le cadre de la loi Egalim 1 qui était censée protéger le revenu des agriculteurs. Il oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10 % plus cher que le prix auquel ils les ont achetés. Mais selon des travaux d’évaluation parlementaires, la mesure « ne semble avoir que très partiellement atteint son objectif » d’accroître la rémunération des producteurs agricoles.

Emmanuel Macron avait annoncé fin septembre vouloir trouver avec les grands industriels « un accord sur la modération des marges dans le secteur » avec des « contrôleurs qui procéderont à des vérifications », et son ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait précisé quelques jours plus tard que le gouvernement veillerait à ce que les marges des industriels demeurent « raisonnables ».