factureCombien va coûter l’incendie qui a arrêté la ligne B du métro rennais ?

Rennes : Combien va coûter l’incendie qui a causé l’arrêt de la ligne B du métro ?

factureLa note pourrait être salée mais elle devrait être prise en charge par les assurances de la métropole et des exploitants
Un incendie a sérieusement endommagé un poste d'alimentation électrique de la ligne B du métro à Rennes, occasionnant une indisponibilité au moins jusqu'au 18 décembre.
Un incendie a sérieusement endommagé un poste d'alimentation électrique de la ligne B du métro à Rennes, occasionnant une indisponibilité au moins jusqu'au 18 décembre. - Keolis / Keolis
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Endommagée par un incendie dans un poste électrique, la ligne B du métro de Rennes est à l’arrêt au moins jusqu’au 18 décembre.
  • La facture des dégradations et des réparations devrait être prise en charge par les assureurs de la métropole, de Keolis et de Siemens Mobility.
  • Un geste commercial pour les abonnés lésés n’est pour l’heure pas envisagé par la collectivité.

On ne sait pas encore ce qu’il s’est passé. Le 18 novembre, un incendie s’est déclaré dans un local électrique situé sur le parking du garage atelier de la ligne B du métro de Rennes. Inauguré il y a un peu plus d’un an, l’équipement automatique mis au point par Siemens Mobility fonctionnait plutôt bien jusqu’ici, affichant même un taux de disponibilité de 97 % qui la plaçait dans le top 10 mondial. Mais ça, c’était avant. Anéanti par les flammes, le réseau électrique du beau métro est hors-service depuis dix jours. Et ce n’est pas fini. D’après Keolis, la réouverture de la ligne n’interviendra pas avant le 18 décembre au mieux.

Un incendie toujours mystérieux

On ne sait pour l’instant pas grand-chose. Keolis peut déjà affirmer que le feu n’est pas d’origine criminelle mais bien accidentel. « Nous savons qu’il y a eu un freinage d’urgence peu avant l’incendie, mais nous ne savons pas si cela a un lien. Nous poursuivons nos investigations », explique Ronan Kerloc’h, directeur de Keolis Rennes. Les flammes auraient été actives pendant « plusieurs minutes » avant l’arrivée des pompiers, alertés par le PC sécurité du réseau Star. D’après l’exploitant, les soldats du feu auraient mis vingt minutes à maîtriser le sinistre. Les dégâts sont importants, notamment sur les réseaux électriques qui alimentent la traction des 25 rames de la ligne B. Le réseau dit « faible », qui gère notamment l’automatisme des stations, a également été endommagé.

Quelle facture pour la collectivité ?

Le coût global de la construction de la ligne B du métro avait été annoncé à 1,3 milliard d’euros. Un montant conséquent que la métropole rennaise devra rembourser jusqu’en 2049. Les dégâts de l’incendie vont-ils peser sur les comptes publics ? « Il n’y aura pas d’impact sur les finances de la collectivité. Tout sera couvert par les différentes assurances », promet le directeur de Keolis Rennes. La bataille s’annonce féroce pour déterminer la responsabilité de chacun, alors que l’origine du feu n’est toujours pas démontrée.

La ligne B du métro de Rennes a été inaugurée le 20 septembre 2022. Exploitée par Keolis, elle a été conçue par Siemens Mobility et transportait environ 100.000 voyageurs par jour avant son arrêt.
La ligne B du métro de Rennes a été inaugurée le 20 septembre 2022. Exploitée par Keolis, elle a été conçue par Siemens Mobility et transportait environ 100.000 voyageurs par jour avant son arrêt. - C. Allain/20 Minutes

Le vice-président de Rennes Métropole, Matthieu Theurier, reconnaît cependant qu’il y aura « un impact sur les recettes ». « La ligne B représente plus de 25 % des voyages de notre réseau. Oui, il y aura un impact, mais il est un peu tôt pour le chiffrer. »

Interrogé sur un éventuel geste commercial lié à l’arrêt total de la ligne pendant au moins un mois, l’élu écologiste s’est montré plus évasif. « Notre énergie, nous l’utilisons pour résoudre le problème au plus vite. En fonction du temps d’indisponibilité, on regardera. On entend les demandes, on les étudiera », assure l’adjoint de Nathalie Appéré.

Pour se consoler, le réseau Star peut se tourner vers les chiffres de fréquentation de ses bus, qui sont régulièrement pris d’assaut par les voyageurs. Des lignes ont bien été renforcées mais la cohabitation reste parfois compliquée. Certains habitués de la ligne B ont trouvé une solution plus sportive en ayant recours aux vélos en libre-service. A la peine depuis quelques années, le réseau Vélostar a vu sa fréquentation progresser de 40 % depuis dix jours.