jugementLes réactions politiques après la relaxe d’Eric Dupond-Moretti

Procès Dupond-Moretti : « Il en ressort plus fort », un « bras d’honneur »… Les réactions après la relaxe du ministre

jugementJugé pour prise illégale d’intérêts par la Cour de justice de la République (CJR), le garde des Sceaux a été déclaré « non coupable » et relaxé ce mercredi après-midi
Le Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti.
Le Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti. - Nicolas Tucat / AFP
Jean Bouclier

J.B. avec AFP

Pas de révolution de palais place Vendôme. Jugé pour prise illégale d’intérêts par la Cour de justice de la République (CJR), le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a été déclaré « non coupable » et relaxé ce mercredi après-midi.

Les juges de la CJR n’ont donc pas suivi les réquisitions de l’accusation, qui avait réclamé un an de prison avec sursis à l’encontre du ministre, accusé d’avoir profité de ses fonctions pour régler des comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir lorsqu’il était encore avocat.

La majorité soulagée

Comme attendu, les réactions politiques ont été nombreuses. A commencer par la Première ministre : « Le garde des Sceaux va pouvoir continuer à mener son action au sein de l’équipe gouvernementale, au service des Français. Je m’en réjouis », a réagi Elisabeth Borne sur X (anciennement Twitter). Même tonalité dans la majorité. « Voilà son honneur blanchi : il va en sortir plus fort (et) sa place au gouvernement reste toute intacte », a déclaré le patron des sénateurs macronistes, François Patriat. Dans le même temps, le député Modem Bruno Millienne s’est félicité que « justice [ait] été rendue », et son collègue Mathieu Lefèvre (Renaissance) s’est dit « plus que jamais aux côtés » d’Eric Dupond-Moretti « pour continuer à moderniser la justice de notre pays et à renforcer la réponse pénale ».

L’Elysée n’avait pas commenté la décision de la CJR dans l’immédiat, mais le soutien d’Emmanuel Macron s’est vu dans l’invitation envoyée au ministre de la Justice. Il était reçu depuis 16 heures par le président.

LFI veut supprimer la CJR

Comme attendu (bis), l’opposition a défavorablement accueilli la décision. Les députés du groupe LFI ont ainsi appelé, via communiqué, à la suppression pure et simple de la CJR. Une « juridiction d’entre-soi systématiquement partiale », disent-ils. Il s’agit d’un « bras d’honneur à l’idée de justice », a ajouté à l’Assemblée le député Ugo Bernalicis.

« Des parlementaires qui jugent un ministre, cela renvoie à l’image de l’entre-soi », a estimé pour sa part Arthur Delaporte, porte-parole des députés PS, selon qui « il aurait fallu qu’Eric Dupond-Moretti démissionne ». Côté écolo, Cyrielle Chatelain a pointé « le fait que des politiques puissent juger un autre politique ». Enfin, au RN, le porte-parole Thomas Ménagé dit « respecter cette décision ». Mais, accuse-t-il, Eric Dupond-Moretti n’est pas innocent : il « est politiquement coupable de la situation d’insécurité du pays, du laxisme ».

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