SentenceUn à deux ans de prison ferme après des émeutes à Montargis

Montargis : Un à deux ans de prison ferme pour six jeunes hommes qui ont participé aux émeutes

SentenceDes heurts avaient éclaté après la mort de Nahel, dans la nuit du 29 au 30 juin
La ville de Montargis, le 1er septembre 2023, deux mois après les émeutes des 29 et 30 juin et alors qu'une quarantaine de boutiques sont toujours en attente de réparations.
La ville de Montargis, le 1er septembre 2023, deux mois après les émeutes des 29 et 30 juin et alors qu'une quarantaine de boutiques sont toujours en attente de réparations.  - PATRICK GELY/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les six jeunes hommes ont participé aux émeutes de la nuit du 29 au 30 juin dans le centre de Montargis, suite à la mort de Nahel. Le tribunal correctionnel de cette ville du Loiret les a condamnés vendredi soir à 12 à 24 mois de prison ferme.

Cinq des six jeunes hommes, déjà en détention, restent en prison à l’issue de l’audience. L’un d’entre eux, le seul à n’avoir jamais été condamné par la justice jusqu’à vendredi, dispose d’une peine aménagée à domicile. Le septième prévenu a lui été entièrement relaxé. Le ministère public avait requis entre 18 mois et quatre ans de prison à l’encontre des sept jeunes hommes.

Une ville « vandalisée de manière organisée »

Après avoir rappelé l’ampleur des destructions qui ont touché Montargis, le procureur de la République de la ville Jean-Cédric Gaux a souligné « le nihilisme violent » et « l’absence de revendication politique » des émeutiers, décrivant une ville « vandalisée de manière organisée ». « Pas une fois, il n’a été fait mention de Nahel » lors des émeutes, a relevé le magistrat.

Les jeunes hommes, âgés de 19 ans à 22 ans, étaient jugés notamment pour vols aggravés, dégradations aggravées et destruction par moyen dangereux. Certains étaient aussi poursuivis pour des violences sur des policiers, sans ITT toutefois. Au total, selon le procureur, ce sont trois immeubles qui ont été détruits par incendie, 80 boutiques dégradées, dont six pillées, par 200 émeutiers, lors de la nuit du 29 au 30 juin dans la sous-préfecture du Loiret. Le commissariat local a ainsi traité 146 plaintes.

Confondus par l’ADN ou les caméras

Lors de l’audience, plusieurs des jeunes hommes ont reconnu avoir participé aux émeutes. Un seul a toutefois expliqué avoir voulu exprimer sa « colère contre le système », « un peu comme les gilets jaunes ». « J’avais une colère en moi. J’y suis allé par curiosité, je me suis laissé entraîner. Je n’ai pas réfléchi, j’ai suivi », a déclaré ce jeune homme, ajoutant avoir « honte » de ses actes. Un seul a nié avoir été présent. Les autres ont expliqué n’avoir pas dégradé.

« Je suis descendu par bêtise. Ça sortait du commun », a ainsi déclaré l’un des jeunes hommes. « J’étais sous contrôle judiciaire. Quand j’ai vu la tournure, je suis rentré chez moi », a raconté un autre. Tous, pourtant, ont été identifiés par leur ADN ou par des images de vidéosurveillance, parfois contestées. Six des sept jeunes hommes présentent un casier judiciaire. Pour leur défense, plusieurs avocats ont regretté des réquisitions « hors-sol et complètement disproportionnées », ou encore « qui tendent vers la cruauté ». Tous ont en tout cas déploré des enquêtes parcellaires, ne levant pas la totalité des doutes sur les actes des prévenus le soir des émeutes.