Droits des femmesLa Cour suprême du Texas empêche un avortement d’urgence

Etats-Unis : La Cour suprême du Texas s’oppose à un avortement d’urgence

Droits des femmesLe fœtus est atteint de trisomie 18, anomalie chromosomique associée à des malformations graves, et la vie de la mère est en danger
Le 459e tribunal de district du comté de Travis avant une audience d'urgence dans l'affaire Kate Cox contre l'Etat du Texas, à Austin, aux Etats-Unis, le 7 décembre 2023.
Le 459e tribunal de district du comté de Travis avant une audience d'urgence dans l'affaire Kate Cox contre l'Etat du Texas, à Austin, aux Etats-Unis, le 7 décembre 2023. - SUZANNE CORDEIRO / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

La vie et la fertilité de la mère sont en danger. Mais la Cour suprême du Texas lui a tout de même interdit de bénéficier d’un avortement d’urgence, vendredi. Le procureur général Ken Paxton avait saisi la Cour suprême texane pour faire suspendre une décision de justice rendue jeudi, autorisant Kate Cox, 31 ans, à interrompre sa grossesse très risquée.

Une décision rare dans cet Etat qui interdit l’avortement sauf très rares exceptions, une des législations les plus strictes en la matière aux Etats-Unis. « Sans tenir compte du fond, la Cour suspend administrativement la décision du tribunal de district » qui permettait à Kate Cox, 31 ans d’avorter, a décrit le Centre pour les droits reproductifs (CRR) qui représente Kate Cox devant la justice. Le CRR a diffusé une copie de la décision du tribunal.

Des « soins médicaux urgents »

L’instance a indiqué que la requête de Kate Cox resterait devant la Cour pour examen. « Bien que nous espérons toujours que la Cour rejettera en fin de compte la demande de l’Etat et qu’elle le fera rapidement », explique Molly Duane. L’avocate principale du CRR dit craindre que la décision de justice, reportée, soit synonyme de refus.

« Il s’agit de soins médicaux urgents. Kate est déjà enceinte de 20 semaines. C’est la raison pour laquelle les gens ne devraient pas supplier [d’obtenir] des soins médicaux devant un tribunal », a-t-elle déclaré. « La loi texane interdit les avortements volontaires », avait souligné le procureur général Ken Paxton, affirmant que la juge avait « abusé de son pouvoir » sans « aucune preuve » alors que « l’expert médical du Texas a estimé que Kate Cox ne remplissait pas les conditions nécessaires pour bénéficier de l’exception médicale ».

Une juge accusée d’être « militante »

Dans sa requête, Ken Paxton, un républicain ultraconservateur, avait appelé la Cour suprême du Texas à « suspendre » cette décision. Kate Cox avait eu la confirmation la semaine dernière que son fœtus était atteint de trisomie 18, anomalie chromosomique associée à des malformations graves. Lors de l’audience d’urgence jeudi, la juge Maya Guerra Gamble lui avait accordé la possibilité d’avorter.

Dans un communiqué, assorti d’une lettre adressée à des hôpitaux texans, Ken Paxton avait déjà mis en garde jeudi contre « les potentielles implications de long terme » si ces établissements autorisaient l’avortement. Qualifiant la juge de « militante », il avait affirmé que sa décision en faveur de la plaignante ne protégerait ni ces hôpitaux, « ni aucune autre personne, d’être tenus pour responsables au civil et au pénal pour violation des lois texanes sur l’avortement ».