ça chauffeLa France « stupéfaite » et « en colère » après les déclarations de l’Opep

COP28 : La France « stupéfaite » et « en colère » après les déclarations de l’Opep

ça chauffeL’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) demande à ses pays membres le rejet d’un accord ciblant les énergies fossiles à la COP28. Une position qui leur vaut des condamnations internationales
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a fait part de sa « colère », après les déclarations de l'organisation des pays exportateurs de pétrole demandant à ses pays membres le rejet d'un accord ciblant les énergies fossiles à la COP28.
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a fait part de sa « colère », après les déclarations de l'organisation des pays exportateurs de pétrole demandant à ses pays membres le rejet d'un accord ciblant les énergies fossiles à la COP28. - Chang Martin/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Après les propos du président de la COP28 flirtant avec le climatoscepticisme, c’est au tour des pays exportateurs de pétrole de défendre les énergies fossiles, en pleine COP28. Une position qui leur vaut la condamnation de plusieurs pays, dont la France. La ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a ainsi affirmé samedi être « stupéfaite » et a fait part de sa « colère », après les déclarations de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) demandant à ses pays membres le rejet d’un accord ciblant les énergies fossiles à la COP28.

« Je suis stupéfaite de ces déclarations de l’Opep. Et je suis en colère », a déclaré la ministre depuis Dubaï, rappelant que « les énergies fossiles sont responsables de plus de 75 % des émissions de CO2 » et « qu’il faut en sortir si on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré ». « La position de l’OPEP met en péril les pays les plus vulnérables et les populations les plus pauvres qui sont les premières victimes de cette situation », a-t-elle ajouté.

« Je compte sur la présidence de la COP pour ne pas se laisser impressionner par ces déclarations et pour porter un accord qui affirme un objectif clair de sortie des énergies fossiles », a aussi affirmé Agnès Pannier-Runacher.

Dans un courrier daté de mercredi, consulté vendredi par l’AFP et authentifiée par un pays membre destinataire, le secrétaire général de l’Opep Haitham al-Ghais « presse » ses membres et leurs délégations à la COP28 de rejeter proactivement tout texte ou toute formulation qui cible l’énergie, c’est-à-dire les combustibles fossiles, plutôt que les émissions de gaz à effet de serre.

La lettre est adressée aux 13 membres de l’Opep, dont l’Irak, l’Iran, les Émirats arabes unis, qui président cette année la conférence climatique des Nations unis, et l’Arabie saoudite, en première ligne pour s’opposer à la sortie des énergies fossiles.

Le courrier est aussi envoyé aux dix pays associés, comme le Mexique, l’Azerbaïdjan, la Russie ou la Malaisie, tous présents à Dubaï.

Le courrier a aussi reçu la condamnation de l’Espagne. « Je pense que c’est une chose assez répugnante de la part des pays de l’Opep de s’opposer à ce qu’on mette la barre là où elle doit être » sur le climat, a dit à Dubaï Teresa Ribera, la ministre espagnole de la Transition écologique, dont le pays assure la présidence semestrielle du Conseil de l’Union européenne.

« L’Union européenne va s’aligner avec de nombreux autres, une grande majorité de parties à cette conférence, pour s’assurer que nous obtiendrons un résultat significatif et productif sur la sortie des énergies fossiles, la transition énergétique, tout en assurant l’accès à l’énergie pour tous », a déclaré Teresa Ribera à des journalistes.

Le ministre canadien de l’Environnement, qui joue un rôle clef dans les discussions, s’est dit samedi « assez confiant » dans le fait d’avoir une mention des énergies fossiles dans le texte final.