FOOTBALLLa tête à Dortmund, Paris assure le minimum et doit beaucoup à ses revanchards

PSG – Nantes : La tête à Dortmund, Paris assure le minimum et doit beaucoup à ses revanchards

FOOTBALLBradley Barcola, auteur de son premier but avec le PSG, et Randal Kolo-Muani, en mode « supersub » ont permis à leur équipe de battre Nantes samedi soir dans la douleur. Le match de Dortmund était déjà dans toutes les têtes
Bradley Barcola, l'une des rares satisfactions parisiennes
Bradley Barcola, l'une des rares satisfactions parisiennes - AFP / AFP
William Pereira

William Pereira

L'essentiel

  • Le PSG a remporté battu Nantes en L1 sans réellement se rassurer avant de se rendre à Dortmund, en Ligue des champions.
  • « Je crois que tout le monde avait déjà en tête le match de mercredi », a déclaré l’entraîneur Luis Enrique, admettant que ses joueurs n’étaient pas à 100 % samedi
  • L’entraîneur espagnol a néanmoins pu compter sur la classe de Barcola et l’abnégation de Kolo-Muani samedi soir

Au Parc des Princes,

On a souvent disserté sur les matchs de Ligue 1 du PSG précédant les grandes joutes européennes, souvent critiqué ce trait de caractère si désagréable, pour ne pas mentionner l’échéance à venir du côté de Dortmund. Après la victoire contre Nantes, Luis Enrique ne s’en cachait même pas : ses joueurs avaient la tête au Signal Iduna Park. « Je crois que tout le monde avait déjà en tête le match de mercredi, a déclaré l’Espagnol. On sait que c’était difficile, de jouer ce match à domicile, parce qu’on a un match aussi beau que celui qu’on a à Dortmund dans 4 jours. » Comble du malheur, l’adversaire du soir jouait également en jaune. Appelons ça le syndrome de l’ex qui vous a plaqué : vous faites tout pour la chasser de votre esprit mais chaque détail du quotidien vous fait penser à elle.

L’argument est aussi crédible que pratique, on peut le sortir à toutes les sauces. Kylian Mbappé n’a été bon que pendant une minute – la première, où il marque presque – bon, c’est parce qu’il avait la tête à Dortmund. Rien à voir avec un positionnement seul en pointe pas franchement convaincant, que son entraîneur renie évidemment. « Il a une totale liberté. Est-ce un joueur qui joue avant-centre ? Mais ça depend de chaque match ! Le rôle de Kylian est : liberté ». Idem pour Manuel Ugarte. L’Uruguayen ne met plus un pied devant l’autre… Le stakhanoviste qu’il est doit forcément saliver à l’idée d’en découdre chez les anciens mineurs de la Ruhr. Ce n’est certainement pas le signe d’une fin de hype.

Mis bout à bout, on obtient un puzzle de bonnes excuses qui permet d’effacer les éternels problèmes de ce PSG au lieu de s’interroger sur les difficultés éprouvées par l’équipe à faire lever les foules. Avec Enrique, il s’agira de toute manière toujours de positif. Un jour, on applaudit le nombre d’occasions, l’autre, on se dit que Nantes « c’est une bonne préparation pour un match de Ligue des champions ».

Se préparer à l’absence de Dembélé à Dortmund

Au vu de certains de ses choix, il apparaît en effet clair que le technicien parisien s’est projeté sur le déplacement de mercredi en Ligue des champions pour dégager un onze de départ contre Nantes. Le cas d’Ousmane Dembélé, qui sera suspendu contre son ancien club, est un bon exemple. « Le match de mercredi conditionnait celui d’aujourd’hui, et Ousmane ne peut pas jouer mercredi. Son côté est important pour nous parce que c’est un joueur unique ». Autrement dit il fallait s’entraîner à faire sans lui et s’adapter au couloir Hakimi-Kang-In Lee. Les deux hommes ont démontré samedi qu’ils savaient s’entendre sans toutefois se rendre inoubliables.

L’autre choix fort concernait évidemment la titularisation de Bradley Barcola, deux semaines après sa rentrée critiquée contre Newcastle et une semaine après sa sortie à la 10e minute contre le Havre à cause de l’expulsion de Gigio Donnarumma. Une option plus que payante dans la mesure où l’ancien Lyonnais a décidé de passer la soirée déguisé en Ronaldinho sur son côté gauche. Ses 50 premières minutes, ponctuées d’une délicieuse ouverture du score, sont une ode à la plus pure tradition des ailiers. De la percussion, du dribble, des appels de balle en profondeur et des combinaisons avec Vitinha, avec qui il parle le même football. C’est d’ailleurs d’un une-deux avec le Portugais que naît le premier but du PSG.

« « Je suis vraiment content parce que j’attendais ce but, a déclaré le jeune Parisien au micro de la chaîne du club. C’est vraiment une fierté de l’avoir inscrit, encore plus ici au Parc, c’est top. Quand j’ai reçu la balle, j’ai entendu Vitinha me proposer un une-deux, donc je lui ai donné le ballon puis il me l’a remis. Après, je suis parti et j’ai réussi à marquer. » »

Les hauts et les bas de Randal Kolo-Muani

Le plan Road to Dortmund de Luis Enrique a néanmoins été compromis par l’égalisation de Mostafa Mohamed sur corner, un but tombé du ciel dont le rôle était de rappeler aux impatients qu’Arnau Tenas ne mettra jamais de la vie Donnarumma sur le banc. Ousmane Dembélé est finalement rentré, de même que Marco Asensio et Randal Kolo-Muani. C’est de ce dernier que viendra la lumière, comme souvent quand il joue les supersub. « Il y a eu énormément de bas, c’est à moi de relever la tête, a déclaré RKM en zone mixte. Je la relève tout doucement, en me concentrant sur le travail tout simplement. Il y a de la concurrence, on est dans un grand club. C’est à moi de faire mes preuves. »

Toujours dans la bienveillance, l’attaquant français céderait presque sa place de titulaire à l’autre héros du jour. « Ce sera au coach de décider [qui commencera à Dortmund]. Barcola aussi a fait un très bon match, il peut commencer. Même si j’ai marqué, ça ne veut rien dire. Il y a énormément de qualité sur le banc. » Jocelyn Gourvennec est catégorique, c’est clairement ce qui a condamné son équipe. « Ce qui a fait mal c’est la rentrée de Kolo Muani, Asensio, Zaïre-Emery, Dembélé, ça fait beaucoup. » A méditer. Luis Enrique tient peut-être un truc pour aller emmerder le Borussia.