FrançaisD’où vient l’expression « avoir le seum » ?

Définition : D’où vient l’expression « avoir le seum » ?

FrançaisVos ados ont le seum ? Vous aimeriez bien les aider, mais encore faudrait-il comprendre de quoi ils parlent. 20 Minutes vous explique tout
Vincent Cassel dans « La Haine » de Mathieu Kassovitz.
Vincent Cassel dans « La Haine » de Mathieu Kassovitz.  - INTERFOTO USA/SIPA / SIPA
Frédéric Henry pour 20 Minutes

Frédéric Henry pour 20 Minutes

L'essentiel

  • Avoir le seum, c’est être frustré ou en colère.
  • Le mot vient de l’arabe.
  • Il s’est répandu dans les années 2010.

En 1995, La haine de Mathieu Kassovitz s’est imposé comme le film d’une génération. Si on voulait en faire un remake en 2025, il faudrait sans doute changer le titre en Le seum. Le seum, c’est donc la haine. Ou plutôt, « avoir le seum », c’est ce qu’on entendait dans les années 1990 par « avoir la haine ».

Un terme dérivé de l’arabe

Comme une bonne partie du slang des cités, le terme « seum » trouve ses racines de l’autre côté de la Méditerranée. En arabe, « sèmm » signifie littéralement « venin », mais est également employé au sens de « rage ». Lorsqu’il s’est imposé en France, le mot s’est donc ajouté au long catalogue des expressions qui veulent dire qu’on est frustré, énervé, dégouté, comme le sus-cité « avoir la haine » et ses cousins « avoir les boules », « avoir la rage » et « avoir la mort ». Le terme est attesté dès le milieu des années 2000, mais c’est son emploi fréquent dans des morceaux de rap qui le popularise au début des années 2010.

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Un succès un peu involontaire

Sa consécration, le « seum » la doit pourtant à une campagne de sensibilisation à l’alcool au volant. Vous connaissez le fameux Sam (« celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas ») ? En 2013, la Sécurité routière a eu la (toujours) mauvaise idée de séduire les jeunes en « parlant leur langue », avec un clip de rap intitulé Si t’as pas Sam, t’as le seum. Massivement tourné en dérision sur les réseaux sociaux, le morceau n’a probablement pas découragé grand monde de rouler bourré. Par contre, son « succès » a fini d’ancrer le mot « seum » dans le vocabulaire des ados.