tractationsZelensky repart de Washington les mains presque vides

Guerre en Ukraine : Zelensky repart de Washington les mains presque vides

tractationsLe président ukrainien a évoqué des « signaux positifs » mais les lignes ne semblent pas avoir bougé entre les républicains réticents à faire un nouveau chèque de 61 milliards de dollars et la Maison Blanche
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky serre la main de Joe Biden dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 12 décembre 2023.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky serre la main de Joe Biden dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 12 décembre 2023. - Evan Vucci/AP/SIPA / SIPA
Philippe Berry

P.B. avec AFP

S’il espérait repartir avec une enveloppe de Noël, c’est raté. A Washington, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé, mardi, devant les élus du Congrès pour obtenir une nouvelle aide d’un montant de 61 milliards de dollars afin de soutenir l’effort de la guerre déclenchée il y a près de deux ans par la Russie.

Mais malgré des « signaux positifs » et les menaces de Joe Biden, les républicains ont fait la sourde oreille, entre ceux catégoriquement opposés à remettre la main à la poche, et ceux qui exigent des concessions majeures de la Maison Blanche sur la crise migratoire à la frontière sud. Un blocage qui sera « presque impossible » à résoudre avant les vacances parlementaires de Noël qui commencent vendredi, a averti le patron des républicains au Sénat, Mitch McConnell.

Zelensky n’a « pas fait bouger les lignes », selon un sénateur républicain

C’est la moitié la plus facile de l’équation. Certains sénateurs républicains, comme Mitch McConnell, sont favorables à continuer de soutenir l’Ukraine. Mais les conservateurs sont en position de force : ils peuvent bloquer les discussions d’un projet de loi s’ils serrent les rangs (car les 50 démocrates ont besoin de 10 républicains pour passer outre l’obstruction). Ils cherchent donc à obtenir des concessions de la Maison Blanche sur l’immigration et la sécurisation de la frontière avec le Mexique.

Zelensky « n’a pas fait bouger les lignes », a réagi l’influent républicain John Cornyn (Texas). Le sénateur de l’Ohio J.D. Vance, contre une nouvelle aide, n’a « pas changé » d’avis après la rencontre. « La Maison Blanche a besoin de peser dans les négociations », a insisté Mitch McConnell.

A la Chambre, le Speaker demande « des garanties »

Volodymyr Zelensky a échangé avec le nouveau Speaker républicain de la Chambre. Mike Johnson a parlé d’une « bonne rencontre » mais a demandé « des garanties » à la Maison Blanche. « Ce que l’administration Biden semble vouloir, ce sont des milliards de dollars supplémentaires sans supervision adéquate, sans réelle stratégie de victoire ».

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A moins d’un miracle de Noël, les tractations ne devraient pas aboutir d’ici vendredi. Elles devraient continuer en janvier mais risquent de se télescoper avec les négociations sur le budget. La rallonge budgétaire passée in extremis après l’élection de Mike Johnson expire en deux temps, le 17 janvier et le 2 février. Chaque camp pourra alors utiliser la menace d’un shutdown, une paralysie de l’Etat fédéral au coût politique élevé mais difficile à prévoir, pour tenter de remporter le bras de fer.

200 millions de dollars débloqués

Joe Biden a lancé un sombre avertissement en présence de Volodymyr Zelensky, en affirmant que le président russe Vladimir Poutine « comptait » sur le fait que l’aide américaine à l’Ukraine s’arrête. « Nous devons, nous devons lui prouver qu’il a tort », a martelé le président américain lors d’une conférence de presse commune à Washington avec son homologue ukrainien.

« L’Histoire jugera sévèrement ceux qui ont tourné leur dos à la cause de la liberté », a lancé le démocrate de 81 ans, architecte du soutien occidental à l’Ukraine depuis l’invasion par la Russie en février 2022.

Joe Biden a débloqué mardi 200 millions de dollars, mais il s’agit d’une goutte d’eau face aux 111 milliards de dollars déjà envoyés à l’Ukraine, et aux 60 milliards supplémentaires demandés. Volodymyr Zelensky a notamment réclamé des armes pour une meilleure défense anti-aérienne. Son plaidoyer final : « Il est très important d’envoyer avant la fin de l’année un signal très fort d’unité à l’agresseur ».