complotTrois ans avec sursis requis contre l’ex-députée LR Laurence Arribagé

Toulouse : Trois ans de prison avec sursis requis contre l’ex-députée Laurence Arribagé

complotLa maire adjointe de Toulouse et deux autres prévenus sont soupçonnés d’avoir tenté de déstabiliser Corinne Vignon (LREM), l’adversaire de Laurence Arribagé (LR à l’époque), lors des Législatives de juin 2017. Ils seront fixés le 29 janvier
Le tribunal a aussi requis contre l'élue Laurence Arribagé cinq de privation des droits civiques. Elle pourrait perdre son siège au Capitole. (Illustration)
Le tribunal a aussi requis contre l'élue Laurence Arribagé cinq de privation des droits civiques. Elle pourrait perdre son siège au Capitole. (Illustration) - Pascal Pavani / / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Des réquisitions sévères. Trois ans de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende ont été demandés mercredi à l’encontre de l’ex-députée LR Laurence Arribagé, et actuelle maire adjointe Horizons de Toulouse, jugée à Paris pour avoir tenté de déstabiliser son adversaire LREM aux élections législatives de 2017, Corinne Vignon, au moyen d’une dénonciation calomnieuse. Le procureur a également requis cinq ans de privation de ses droits civiques, de vote et d’éligibilité. Le jugement a été mis en délibéré au 29 janvier.

L’élue comparaissait pour recels de dénonciation calomnieuse et de violation du secret professionnel, violation du secret professionnel et prise illégale d’intérêts. A ses côtés sur le banc des prévenus, l’ancien directeur régional adjoint des finances publiques d’Occitanie Marc Menvielle, aujourd’hui à la retraite, et l’ex-employeur de Corinne Vignon, Frédéric Sartorelli.

Vieux thèmes astraux

Ces trois personnes sont soupçonnées d’avoir orchestré un complot visant à déstabiliser la candidate LREM (devenu Renaissance) dans la 3e circonscription de la Haute-Garonne, en organisant une dénonciation pour « fraude fiscale » et « travail dissimulé » à son encontre, dans le but de ternir son image avant le second tour de scrutin.

Alors que Laurence Arribagé se trouvait en difficulté à l’issue du premier tour des législatives, Marc Menvielle avait déclenché en juin 2017 une enquête fiscale portant sur les activités d’astrologue amateure de Corinne Vignon, dont elle n’aurait pas déclaré les revenus.

Simultanément, celui-ci avait adressé un signalement judiciaire au parquet de Toulouse, sans vérifications préalables. C’est cet empressement, ainsi que le fait que Marc Menvielle ait négligé d’avertir le directeur régional des finances publiques, qui auraient alerté le parquet de Toulouse sur la possibilité d’une « manipulation ».

Echange de SMS

Finalement, les faits signalés, la facturation de trois thèmes astraux réalisés par Corinne Vignon en 2012 pour un montant total de 200 euros, ont été jugés « dérisoires » et l’enquête a été classée sans suite pour absence d’infraction.

Frédéric Sartorelli, l’ancien employeur de Corinne Vignon, avait quant à lui transmis à Laurence Arribagé des informations en rapport avec les activités d’astrologue de son adversaire. Prévenu en amont par Laurence Arribagé du déclenchement de la procédure, il avait ensuite pris contact avec la presse locale afin d’en diffuser la nouvelle.

En 2021, le parquet de Toulouse a ouvert une information judiciaire visant les trois personnes. Les enquêteurs avaient mis au jour des échanges de SMS entre Marc Menvielle et Laurence Arribagé, régulièrement tenue au courant de l’avancée des démarches entreprises pour jeter l’opprobre sur sa rivale électorale.

Trois ans de prison avec sursis ont été requis contre Marc Menvielle, ainsi que 20.000 euros d’amende et cinq ans de privation de droits civiques. A peine plus clémentes pour Frédéric Sartorelli, les réquisitions sont de deux ans de prison avec sursis, 15.000 euros d’amende et cinq ans de privation de droits civiques. Les deux hommes comparaissaient pour dénonciation calomnieuse, prise illégale d’intérêts et violation du secret professionnel.

La manœuvre n’avait pas empêché Corinne Vignon de sortir victorieuse des législatives de 2017 face à Laurence Arribagé, et d’être réélue en 2022.