footballKylian Mbappé voulait gagner, les autres un peu moins et ça l’a agacé

Borussia Dortmund – PSG : Kylian Mbappé voulait gagner, les autres un peu moins et ça l’a agacé

footballL’attaquant est apparu agacé au coup de sifflet final, après avoir poussé en vain ses coéquipiers à aller de l’avant dans les dernières minutes pour l’emporter et terminer premiers du groupe
Kylian Mbappé pas très content au coup de sifflet final du match entre le Borussia Dortmund et le PSG (1-1), lors de la 6e journée de Ligue des champions, le 13 décembre 2023.
Kylian Mbappé pas très content au coup de sifflet final du match entre le Borussia Dortmund et le PSG (1-1), lors de la 6e journée de Ligue des champions, le 13 décembre 2023.  - Martin Meissner/AP/SIPA / SIPA
Nicolas Camus

Nicolas Camus

L'essentiel

  • Le PSG n’a pu faire mieux qu’un match nul mercredi soir sur la pelouse du Borussia Dortmund (1-1). Un résultat qui lui permet de se qualifier pour les 8e de finale, mais qui le laisse à la deuxième place du groupe.
  • Kylian Mbappé a affiché sa frustration au coup de sifflet final, après avoir tenté de secouer ses coéquipiers pour aller chercher la gagne quand son entraîneur au contraire leur disait de calmer le jeu.
  • Cet agacement peut aussi lire à travers les performances décevantes du PSG dans ce premier tour, où l’attaquant n’aura pas réussi à peser comme il en a l’habitude.

De notre envoyé spécial à Dortmund,

La grimace n’a échappé à personne. C’était sûrement le but, d’ailleurs, quand on connaît un peu le personnage. Kylian Mbappé est apparu très frustré mercredi soir au coup de sifflet final qui entérinait le match nul du PSG sur la pelouse du Borussia, et par la même occasion la deuxième place du club parisien. Depuis dix minutes, le vice-capitaine tentait par de grands gestes de secouer ses coéquipiers pour aller chercher la gagne – et donc la première place –, mais ces derniers n’étaient pas tout à fait dans le même état d’esprit et ne l’ont jamais servi dans la profondeur alors qu’il multipliait les appels, préférant garder la gonfle bien au chaud, comme le leur avait demandé Luis Enrique.

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On a vu en effet le coach espagnol, le long de la ligne, mettre plusieurs fois les mains à plat en direction de ses joueurs pour leur signifier de calmer un peu le jeu. Ce qu’il a parfaitement assumé en conférence de presse : « Je n’ai pas vu le score [du match entre Newcastle et le Milan AC] jusqu’à la 85e minute. Après, on savait que les Milanais menaient et que ça nous qualifiait, alors j’ai demandé à nos joueurs de contrôler un peu plus la balle, de prendre moins de risque. »

Petit bras ou pas ?

Petit bras, alors que le capot des défenseurs allemands commençait sérieusement à fumer au bout d’un match passé à courir derrière les flèches parisiennes et qu’un petit but aurait pu changer le printemps européen du club ? Le Kyks semble penser que oui, et on peut se poser la question après avoir entendu les grands discours de Luis Enrique et Marquinhos la veille sur le thème « on est Paris, on veut gagner partout, on vient pour terminer premiers ». Le défenseur brésilien l’a d’ailleurs reconnu après la rencontre, « la qualif était le deuxième objectif qu’on avait, le premier était d’aller chercher la première place ». Alors, pourquoi baisser pavillon comme ça en fin de match ?

La trouille, assez probablement. Les Parisiens ont passé une partie de leur soirée éliminés et reversés en Ligue Europa, et on n’est pas obligés de les croire quand ils disent qu’ils n’étaient pas au courant de ce qui se tramait à St James’Park. Alors après s’être trouvés si près du vide, ils se sont dit que ce serait dommage de tout gâcher dans les dernières minutes. « Il ne fallait pas encaisser de but, c’était la première chose, la plus importante », défend Gigio Donnarumma, qui en a encore sauvé des belles face aux Allemands. « C’est déjà bien de se qualifier, après les situations compliquées qu’on a vécues », avait dit juste avant son président Nasser Al-Khelaïfi au micro de Canal.

Luis Enrique ne peut qu’acquiescer, lui qui a senti le vent du boulet force 8 sur sa nuque pendant toute la rencontre. « Finir deuxièmes dans ce groupe difficile, c’est un succès », a-t-il soufflé après la rencontre. A sa décharge, avec un Barcola plus chanceux, un Kolo Muani plus inspiré ou un Lee Kang-In plus adroit, l’Asturien n’aurait pas eu besoin de se faire des nœuds au cerveau comme ça. Les Parisiens, s’ils ont aussi laissé quelques boulevards derrière dont aurait pu profiter le Borussia, ont eu un wagon d’occasions pour plier le match et confisquer la première place avant la pause.

Un agacement qui laissera des traces ?

C’est peut-être ça, aussi, qu’a exprimé Mbappé en fin de rencontre. Censé porté son équipe dans ce genre de match couperet, le crackito est encore resté muet à l’extérieur, malgré une occase plus grosse que lui sauvée on se demande encore comment par Süle et trois caviars dilapidés par Kolo Muani et Hakimi. A un quart d’heure de la fin, il a aussi cru être le héros attendu quand il a trompé Kobel avec sang-froid avant que la vidéo ne détecte un hors-jeu et renvoie l’ascenseur émotionnel tout en bas.

Est-ce que cet agacement perceptible aura des répercussions sur le PSG dans les jours ou les semaines à venir, ou n’est-ce qu’une petite bouderie sans lendemain ? Luis Enrique a pris soin de déminer, en tout cas. « C’est normal que les joueurs soient frustrés, on a eu cinq chances de marquer, cinq ! Quand un joueur est frustré, c’est mon rôle de gérer cette tension », a déclaré l’Asturien.

Mardi, L’Equipe assurait que l’avenir de Mbappé, dont le contrat s’achève en juin prochain, n’était pas directement lié au parcours européen du club. On peut penser en revanche que son entente avec le coach incarnant le nouveau projet mis en place l’été dernier va peser. Il vaudrait mieux pour tout le monde que les deux hommes tirent dans le même sens.