états-unisRudy Giuliani condamné à verser 148 millions de dollars pour diffamation

Rudy Giuliani condamné à verser 148 millions de dollars pour avoir diffamé deux agentes électorales

états-unisL'ancien avocat de Donald Trump avait accusé une mère et sa fille d'avoir truqué les résultats de la présidentielle de 2020 dans leur bureau de vote de Géorgie avec une clé USB qui était en fait une pastille de menthe
Rudy Giuliani arrive au tribunal de Washington le 15 décembre 2023.
Rudy Giuliani arrive au tribunal de Washington le 15 décembre 2023. - Getty Images via AFP / GETTY IMAGES NORTH AMERICA
Philippe Berry

P.B. avec AFP

C’est le prix du complotisme. Rudy Giuliani a été condamné vendredi à verser 148 millions de dollars de dommages et intérêts à deux agentes électorales de Géorgie, Ruby Freeman et de sa fille Shaye Moss, pour les avoir diffamées. Dans la foulée, l'ex-avocat de Donald Trump a indiqué qu'il allait faire appel d'un verdict « absurde ».

Après la présidentielle de 2020, Rudy Giuliani avait affirmé à partir d’une vidéo de mauvaise qualité que ces deux employées s’étaient passé une clé USB « comme s’il s’agissait de doses d’héroïne ou de cocaïne » pour truquer les résultats de l’élection. Ses allégations avaient été démenties par les responsables républicains de l'organisation du scrutin. Selon Shaye Moss, la soi-disant clé USB était une pastille de menthe.

Ruby Freeman (droite) et sa fille Shaye Moss lors de leur témoignage devant le Congrès.
Ruby Freeman (droite) et sa fille Shaye Moss lors de leur témoignage devant le Congrès. - Jacquelyn Martin/AP/SIPA

Campagne de harcèlement

Dans le détail, le jury de Washington a accordé à chacune des deux femmes plus de 17 millions de dollars d'indemnités, 20 millions pour préjudice moral et un montant global de 75 millions de dommages-intérêts.

C’est un montant qui pourrait ruiner Rudy Giuliani. L'ancien maire de New York assure que ses fausses déclarations, effectuées dans le cadre de son rôle d'avocat de la campagne de Donald Trump, étaient protégées par le premier amendement sur la liberté d'expression.

Dans la foulée des accusations de Rudy Giuliani, reprises par Donald Trump, Ruby Freeman et Shaye Moss avaient été victime d'une vaste campagne de harcèlement, souvent à caractère raciste, et de menaces. Moss a notamment témoigné avoir été contrainte de déménager et de scolariser son fils à domicile.

Lisant une déclaration à la sortie du tribunal, Shaye Moss a décrit les années « dévastatrices » vécues par elle et sa mère à cause des « mensonges de Rudy Giuliani ». « La flamme allumée par Giuliani avec ces mensonges, qu'il a transmise à beaucoup d'autres pour attiser cette flamme, a changé tous les aspects de notre vie, nos domiciles, notre famille, notre travail, notre sentiment de sécurité et notre santé mentale », a-t-elle énuméré.