récap'Viktor Orban joue la carte du bluff au 660e jour de la guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : Viktor Orban joue la carte du « rançonnage », Volodymyr Zelensky se montre combatif

récap'« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit en Ukraine
Volodymyr Zelensky (à droite) serre la main de Viktor Orban (à gauche) avant le début d'une séance plénière du sommet de la Communauté politique européenne, le 5 octobre 2023 en Espagne.
Volodymyr Zelensky (à droite) serre la main de Viktor Orban (à gauche) avant le début d'une séance plénière du sommet de la Communauté politique européenne, le 5 octobre 2023 en Espagne. - AFP / AFP
Marion Pignot

M.P. avec AFP

L'essentiel

  • La Russie a lancé son « opération militaire » en Ukraine le jeudi 24 février 2022. Tous les soirs, « 20 Minutes » vous propose son récap du conflit russo-ukrainien.
  • Une déclaration marquante, un chiffre-clé, les tendances de fond… Voici les informations essentielles pour mieux comprendre une guerre d’une ampleur inédite sur le sol européen.
  • Ce vendredi, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a appelé à la levée, dès janvier, du blocage d’une aide de 50 milliards d’euros de l’UE à l’Ukraine.

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 19h30. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.

Le fait du jour

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a appelé ce vendredi à la levée, dès janvier, du blocage d’une aide de 50 milliards d’euros de l’Union européenne à l’Ukraine en raison du veto du Premier ministre hongrois Viktor Orban (lire plus bas). « Nous nous attendons à ce que toutes les procédures juridiques nécessaires soient terminées en janvier 2024, ce qui nous permettrait de recevoir les fonds en question dès que possible », a déclaré le ministère dans un communiqué.

Dans son allocution diffusée sur les réseaux sociaux, le président Volodymyr Zelensky s’est montré combatif. « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour rendre l’Ukraine forte et faire en sorte que, l’année prochaine, nous puissions tous être confiants : confiants dans l’appui en matière de défense, de macrofinance et dans le soutien politique », a-t-il assuré. De son côté, le Kremlin a estimé que la Hongrie « défendait » ses intérêts, « contrairement à de nombreux pays européens » et qu’une adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie déstabiliserait l’UE.

La phrase du jour

« J’attends de Viktor Orban dans les prochains mois qu’étant respecté, ses intérêts légitimes étant pris en compte, il se comporte en Européen et ne prenne pas en otage nos avancées politiques. » »

Tels sont les mots d’Emmanuel Macron, prononcés à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles. « La Hongrie a été respectée durant ce Conseil, elle a une voix portée par son Premier ministre, elle défend ses intérêts (…) Ce respect implique des responsabilités », a martelé le président français lors d’une conférence de presse.

Le chiffre du jour

26. C’est le nombre de personnes qui ont été blessées après qu’un responsable local a fait exploser des grenades lors d’une réunion municipale à Keretsky dans la région de Zakarpattia (ouest de l’Ukraine). Les autorités ont ouvert une enquête pour terrorisme. Parmi les 26 personnes blessées, six sont dans un état grave.

La tendance du jour

Un grand show hongrois pour plus de fonds européens ? Une fois de plus, Viktor Orban a tonné lors du sommet crucial sur l’Ukraine, brandissant menaces de blocage et vétos de circonstance. Vendredi, le premier ministre hongrois a subordonné toute levée de veto au versement de « la totalité des fonds » européens à la Hongrie encore bloqués, soit 21 milliards d’euros, en raison de la situation de l’Etat de droit dans ce pays.

Pour l’expert international François Heisbourg, qui résume tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, le dirigeant hongrois se livre à un « rançonnage » : « il veut continuer à ''traire la vache bruxelloise'' et comme c’était devenu difficile avec toutes les procédures concernant l’Etat de droit, il le fait à travers la menace de bloquer les grandes décisions. »

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

« En cas de divergence avec ses alliés, le chantage est en fait son seul outil » mais ce n’est pas forcément « une stratégie payante », considère Daniel Hegedus, chercheur au centre de réflexion German Marshall Fund. « Mais jeudi il a cédé » sur l’adhésion de l’Ukraine, relève un diplomate européen. De la même manière, il ne s’est jamais mis en travers des trains de sanctions européens contre la Russie depuis le début de la guerre, « quoiqu’on dise de sa proximité avec Vladimir Poutine ».

Pour Daniel Deak, chercheur à l’institut hongrois progouvernemental du XXIe siècle, la Hongrie n’est toutefois « pas non plus toute seule » sur l’Ukraine. Plusieurs grands pays approuvent sa position « sans oser le dire ouvertement en raison des pressions américaines et des médias ».

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