immigrationUnis pour demander à Emmanuel Macron le retrait de la loi immigration

Projet de loi immigration : Une « tache indélébile sur nos principes républicains »… Ils demandent à Macron son retrait

immigrationLes leaders de la CFDT et de la CGT, des responsables d’associations de lutte contre la précarité ou de défense des droits des étrangers et des universitaires demandent dimanche à Emmanuel Macron le retrait du projet de loi immigration
Emmanuel Macron, le 13 décembre 2023 à Paris.
Emmanuel Macron, le 13 décembre 2023 à Paris. - Michel Euler/AP/SIPA / SIPA
Gilles Varela

G.V. avec AFP

A la veille de l’examen du texte par des députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP), ils ont tenu à rappeler leur opposition au projet de loi immigration. Leaders de la CFDT et de la CGT, responsables d’associations de lutte contre la précarité ou de défense des droits des étrangers, universitaires, demandent ce dimanche à Emmanuel Macron le retrait du projet de loi immigration, « tache indélébile sur nos principes républicains ». Les signataires demandent « solennellement au président de la République de ne pas céder à cette spirale de la surenchère de propositions attentatoires aux droits fondamentaux des personnes ».

Des syndicats mais aussi les responsables de la Cimade, de la Fondation Abbé-Pierre, de la LDH, de France Terre d’Asile, de l’Uniopss (associations du secteur social), ainsi que François Héran, professeur au Collège de France, et Camille Schmoll (directrice de recherches à l’EHESS). Ces derniers jugent que les mesures qui servent de base à la CMP, issues du texte voté par le Sénat, « portent atteinte à nombre de nos principes républicains, en matière d'inconditionnalité d’accès aux soins ou au logement, de respect de la dignité, de refus d’entériner des logiques de préférence nationale ».

Un « vent mauvais » en France et en Europe

Les signataires considèrent comme autant de « compromissions » ou de « marchandages » des mesures comme le conditionnement des prestations sociales à cinq ans de présence régulière en France, le rétablissement du délit de séjour irrégulier, la suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), le durcissement de l’accès aux titres de séjour ou encore la promesse d’accroître les expulsions.

Dénonçant le « vent mauvais » en France et en Europe, le « poison grandissant de la haine et du rejet de l’autre », les signataires jugent que « la seule issue viable est aujourd’hui de retirer ce projet de loi ». « On est à un moment grave pour les personnes étrangères et pour notre pays. Jusqu’au bout, il faut pouvoir interpeller. Ce qui se joue là ce sont des choses fondamentales pour nos principes républicains », résume Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade.