récap'Le Kremlin fait de l’œil à la Serbie au 663e jour de la guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : Les camions font la queue et le Kremlin fait de l’œil à la Serbie

récap'« 20 Minutes » fait le point pour vous tous les soirs sur l’avancée du conflit en Ukraine
Cette vue aérienne prise le 10 novembre 2023 près de la ville de Chelm montre des camions d'entreprises de transport polonaises alors qu'ils bloquent l'accès au poste frontière polono-ukrainien à Dorohusk, en Pologne, pour protester contre la concurrence « déloyale ».
Cette vue aérienne prise le 10 novembre 2023 près de la ville de Chelm montre des camions d'entreprises de transport polonaises alors qu'ils bloquent l'accès au poste frontière polono-ukrainien à Dorohusk, en Pologne, pour protester contre la concurrence « déloyale ». - Damien SIMONART / AFP / AFP
Marion Pignot

M.P. avec AFP

L'essentiel

  • La Russie a lancé son « opération militaire » en Ukraine le jeudi 24 février 2022. Tous les soirs, 20 Minutes vous propose son récap du conflit russo-ukrainien.
  • Une déclaration marquante, un chiffre-clé, les tendances de fond… Voici les informations essentielles pour mieux comprendre une guerre d’une ampleur inédite sur le sol européen.
  • Ce lundi, le Danemark a annoncé qu’il allait participer à la donation de la Suède de chars légers suédois CV90 à l’Ukraine, pour un montant de 241 millions d’euros.

Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs, à 19h30. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de la journée.

Le fait du jour

Les transporteurs polonais ont repris lundi le blocage du plus grand passage de fret à la frontière avec l’Ukraine (à Dorohusk), pour exiger la réintroduction des permis d’entrée dans l’Union européenne pour leurs concurrents ukrainiens. Environ 1.800 camions faisaient la queue au point de passage de Dorohusk au moment de la reprise de la protestation, la file d’attente s’étendant sur près de 46 kilomètres, selon la police polonaise.

La semaine dernière les autorités locales de Dorohusk ont interdit le blocage mais cette décision a été levée par un tribunal autorisant les routiers à poursuivre leur mouvement lancé début novembre. Les gardes-frontières ukrainiens ont confirmé la reprise du blocage dans un communiqué. Les organisateurs polonais « prévoient de ne laisser passer qu’un seul camion par heure » par ce poste frontière, ont-ils précisé sur Telegram.

L’UE avait renoncé au système de permis d’entrée pour camions ukrainiens, il y a près de deux ans, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et selon les routiers polonais cette mesure nuit à leurs revenus.

La phrase du jour

« Les terroristes m’ont déclaré terroriste. » »

Tels sont les mots de l’écrivain Boris Akounine, qui vit en exil depuis en 2014, placé sur la liste des personnalités « terroristes et extrémistes » de la Russie. Akounine s’était prononcé en 2014 contre l’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée. Le 24 février 2022, il avait déploré sur Facebook le déclenchement « d’une guerre absurde ». « La folie a gagné », écrivait-il alors. « La Russie est dirigée par un dictateur mentalement dérangé et, pire encore, elle obéit à sa paranoïa », dénonçait encore l’homme de lettres.

Le chiffre du jour

241. Le Danemark va participer à la donation de la Suède de chars légers suédois CV90 à l’Ukraine, pour un montant de 1,8 milliard de couronnes (241 millions d’euros), a annoncé lundi Copenhague. L’enveloppe comprend également des pièces détachées, des munitions et un accord de maintenance après livraison. Le Danemark a déjà octroyé une aide bilatérale à l’Ukraine de quelque 2,7 milliards d’euros pour l’aide militaire et d’environ 375 millions d’euros pour l’aide civile.

La tendance du jour

Dimanche soir, le président serbe Aleksandar Vucic, souvent accusé de faire le jeu du Kremlin en Europe et en poste depuis 2017, a revendiqué la victoire de son parti (SNS, droite nationaliste) aux élections législatives, un scrutin qui faisait office de référendum sur sa personne. Et le Kremlin « s’est félicité » de cette victoire en Serbie, pays « amical » et « fraternel » selon Moscou. « Nous espérons que la trajectoire d’un renforcement de l’amitié et de notre coopération […] se poursuivra », a déclaré à la presse le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, voient d’un mauvais œil les bonnes relations entre la Russie et la Serbie, où une partie de la population soutient Moscou et partage sa vision critique de l’Otan. Il est vrai que Moscou et Belgrade entretiennent des relations historiques et la Serbie, qui aspire à rejoindre l’UE, avait condamné aux Nations Unies l’assaut russe de l’Ukraine, tout en refusant de prendre part aux sanctions contre Moscou.

En même temps, Belgrade compte sur le soutien de la Russie – et de la Chine – au Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher le Kosovo, son ancienne province qui a proclamé en 2008 son indépendance, d’obtenir une place au sein de l’organisation internationale.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Début novembre, le directeur prorusse des services de renseignement serbes (BIA), Aleksandar Vulin, avait démissionné de son poste, quatre mois après avoir été visé par des sanctions américaines pour son implication présumée dans le « crime organisé transnational ». Washington l’avait aussi accusé d’avoir aidé la Russie à étendre son influence dans les Balkans, au détriment de la sécurité régionale.