AMENDEA Lyon, trois militants écolos condamnés à payer près de 80.000 euros

Lyon : Trois militants écologistes condamnés à payer près de 80.000 euros pour avoir aspergé de peinture la préfecture

AMENDEL’action symbolique du collectif Dernière Rénovation voulait attirer l’attention sur la crise climatique et notamment sur la rénovation thermique des bâtiments
Des militants écologistes ont été condamnés pour avoir aspergé de peinture la façade de la préfecture du Rhône (Illustration)
Des militants écologistes ont été condamnés pour avoir aspergé de peinture la façade de la préfecture du Rhône (Illustration) - ROMUALD MEIGNEUX/SIPA / Sipa
20 Minutes avec AFP

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Trois militants de Dernière Rénovation, qui avaient aspergé de peinture la façade de la préfecture du Rhône en mars pour dénoncer l’inaction climatique du gouvernement, ont été condamnés mardi à payer 76.000 euros pour participer aux frais de réparation, un montant « jugé astronomique » par le collectif. L’action symbolique voulait attirer l’attention sur la crise climatique et notamment sur la rénovation thermique des bâtiments.

« De par sa sévérité, ce jugement place la justice lyonnaise du mauvais côté de l’Histoire », a estimé le mouvement écologiste dans un communiqué, indiquant que les prévenus envisageaient « sérieusement de faire appel de cette décision ».

Une décision « abrupte »

Outre cette somme, les trois militants, deux hommes et une femme âgés de 30 à 34 ans, ont aussi été condamnés par le tribunal de Lyon à 1.000 euros d’amende avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon. Une décision qualifiée « d’abrupte » par les trois militants condamnés. Le collectif Dernière Rénovation estime aussi « que les demandes de réparation des parties civiles demeurent hautement contestables au regard des éléments qui ont été présentés lors du procès ».

A l’issue de cette action menée le 22 mars, la préfecture, selon ses avocats, avait produit une facture de 130.000 euros pour effectuer les travaux de réparation, notamment nécessaires au nettoyage de la façade classée à l’inventaire des monuments historiques. « La peinture orange sur les pierres n’a jamais fait baisser la température » avait ironisé le procureur, estimant que « tout cela est de nature à décrédibiliser la lutte contre le réchauffement climatique ».

« Je me suis rendu compte que pour faire changer les choses, il fallait en venir à la désobéissance civile », avait déclaré à la barre un des trois prévenus lors de l’audience début décembre. « Je n’ai jamais voulu dégrader le bâtiment », avait dit un autre, son avocat s’interrogeant quant à lui sur la note globale des travaux « alors que la peinture avait disparu dans les 48 heures après les faits ».