L’ABCD du « O »C'est la journée de l'orgasme et on met les points sur le « O »

« Est-ce que c’est normal de péter quand je jouis ? »... Nos dix questions sur l’orgasme

L’ABCD du « O »À l’occasion de la Journée mondiale de l’orgasme, « 20 Minutes » s’est interrogé sur le point culminant du sexe
L'orgasme est-il l'ABCD de la sexualité ou simplement l'un des ingrédients d'un plaisir qui le dépasse ? (PHOTO D'ILLUSTRATION)
L'orgasme est-il l'ABCD de la sexualité ou simplement l'un des ingrédients d'un plaisir qui le dépasse ? (PHOTO D'ILLUSTRATION) - Alexanksandr Korchagin/Canva / Canva
Diane Regny

Propos recueillis par Diane Regny

L'essentiel

  • Ce jeudi 21 décembre, c’est la Journée mondiale de l’orgasme, l’occasion de se pencher sur ce qui est souvent présenté comme LA ligne d’arrivée côté sexe.
  • Faut-il gueuler pour orgasmer ? Peut-on les enchaîner ? Les orgasmes féminins sont-ils plus puissants que les orgasmes masculins ?
  • 20 Minutes a posé pour vous dix questions sur l’orgasme à Masha Sexplique, éducatrice sexuelle et créatrice du compte Instagram éponyme.

Dans l’immense galaxie du sexe, toutes les étoiles semblent tourner autour d’un même soleil : l’orgasme. Capitaine orgasme, d’aussi loin que l’infini, tu descends jusqu’ici pour sauver tous les hommes – et les femmes ?

De ceux qui l’expérimentent plusieurs fois dans la même nuit à ceux qui errent dans un monde sans soleil, chacun semble en quête du même astre. Mais à quoi ressemble-t-il ? Est-il le même pour tous ? À l’occasion de la Journée mondiale de l’orgasme, 20 Minutes pose dix questions à Masha Sexplique, éducatrice sexuelle et créatrice du compte Instagram éponyme, sur ce sésame du sexe.

Commençons par les bases : quels sont les différents types d’orgasmes ?

En sexologie, on sépare les orgasmes en fonction de la zone qui les provoque. Il existe les zones érogènes les plus courantes : le clitoris (via simulation interne ou externe), le pénis, la prostate ou encore les tétons. Mais tout le corps est érogène. A partir du moment où l’excitation suffisante, un afflux sanguin supérieur permet au corps d’être beaucoup plus réceptif au toucher. Ainsi, le creux des bras ou le creux des cuisses peuvent faire jouir quelqu’un, alors que lorsqu’on pense à une zone érogène, peu de gens vont citer les bras (rires). Enfin, notre premier organe sexuel est le cerveau. A même technique, en fonction des partenaires, on n’éprouvera pas le même plaisir.

« Notre premier organe sexuel est le cerveau. » »

Comment le reconnaître ?

En général, on sait qu’on a un orgasme. Il est reconnaissable car il provoque des contractions involontaires du périnée, un relâchement de la tension sexuelle, une sensibilité accrue du gland (pénis ou clitoris), une fatigue et un grand plaisir. Il existe de grands orgasmes et de petits orgasmes. Ils se construisent avec la tension sexuelle. Si c’était une petite tension, c’est un petit relâchement de la tension sexuelle donc un petit orgasme. Tout ça dépend du contexte, du scénario que l’on a inventé et de tout un tas d’autres paramètres.

Le grand « O » est-il l’ABCD de la sexualité ?

Oui et non. C’est propre à chacun. On peut passer un super moment avec quelqu’un et prendre son pied comme jamais sans atteindre l’orgasme. L’orgasme n’est pas l’essentiel mais dès qu’il y a une souffrance, il est important de ne pas l’ignorer. A partir du moment où une personne nous dit : j’ai des orgasmes à chaque rapport mais ils ne me procurent pas de plaisir, il va falloir s’interroger, pour le bien-être de la personne. Pareil pour quelqu’un qui n’a jamais eu d’orgasme de sa vie, on ne va pas répondre : c’est pas bien grave, c’est pas essentiel l’orgasme !

Peut-on ne jamais avoir d’orgasme ?

Bien sûr qu’il est possible de ne jamais expérimenter d’orgasme à cause d’un manque de connaissance de soi, d’un manque de curiosité, du tabou… Les chiffres [des personnes qui ont expérimenté un orgasme] sont en hausse mais il faut noter les disparités homme-femme. Les couples de femmes jouissent quasi systématiquement ! Ce n’est pas un problème physiologique du clitoris. On dit souvent que les femmes ne connaissent pas leur corps mais c’est plutôt les hommes qui connaissent mal le corps des femmes. Si votre partenaire femme a des orgasmes réguliers dans sa sexualité en solo, c’est qu’il y a un problème de technique, de communication, de contexte… La question c’est aussi : est-ce qu’en tant qu’homme j’ai envie de faire jouir ma partenaire et de comprendre comment elle fonctionne ?

Est-ce possible de multiplier les orgasmes ?

Absolument. C’est bien plus facile pour une femme que pour un homme parce que la période réfractaire, c’est-à-dire la période qui suit un orgasme, est beaucoup moins intense chez les femmes. Il y a une sensibilité accrue au niveau du clitoris et une fatigue mais aussi la possibilité de ressentir de nouveau du plaisir rapidement. Beaucoup de femmes y parviennent avec un sex-toy à air pulsé, d’abord à vitesse minimale pour provoquer un premier orgasme, puis plus fort pour entraîner un second orgasme. Du côté des hommes, l’éjaculation fatigue beaucoup un pénis. Mais s’ils arrivent à avoir des orgasmes sans éjaculer, il est alors plus facile d’avoir des orgasmes à répétition.

Parce que chez l’homme, l’orgasme et l’éjaculation ne reviennent pas au même ?

Non, un homme qui éjacule n’a pas forcément eu d’orgasme et un homme qui n’éjacule pas, n’a pas forcément pas vécu d’orgasme. On n’a pas du tout de mal à faire la dissociation pour les femmes. On ne pense pas qu’une femme qui n’a pas eu d’émission fontaine n’a pas joui. C’est évidemment plus souvent corrélé chez les hommes mais ce n’est pas une règle absolue, loin de là. C’est pour cette raison qu’il est très intéressant de requestionner ça avec nos partenaires masculins.

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Faut-il prendre son temps pour atteindre l’orgasme ?

Il n’est ni normal ni anormal de prendre son temps. C’est une question d’envie : est-ce qu’aujourd’hui on désire prendre le temps ou faire un petit quickie rapide ? Toutefois, on ne peut que recommander de prendre son temps pour investiguer sa sexualité en profondeur et prendre le temps de faire monter cette tension sexuelle en nous et en l’autre. Mais le sexe commence avant d’entrer dans la chambre – ou la cuisine (rires). La communication est essentielle pour bien baiser. Peu importe s’il s’agit d’un coup d’un soir, d’un sex friend ou d’un mari.

L’orgasme féminin est-il plus puissant que l’orgasme masculin ?

Je pense que si on peut dire ça aujourd’hui c’est surtout parce que les hommes sont encore trop déconnectés de leur sensualité et de leur corps et ont un rapport plus mécanique au sexe que les femmes. Quand on entretient ce rapport-là à notre corps, les orgasmes sont moins forts. Les hommes plus connectés à leur corps, expérimentent des orgasmes plus forts et similaires à ceux des femmes. Moins on est mécanique, plus on s’approche de l’orgasme. Et on a malheureusement souvent en tête qu’il suffit de stimuler le pénis et voilà. Mais un homme n’est pas qu’un pénis.

Notre rubrique Tout Sexplique

Faut-il gueuler pour orgasmer ?

C’est propre à chacun. Certaines personnes expliquent que simuler les aide à jouir. Tout le monde a une réaction différente face à l’orgasme : certaines personnes crient, rient, pleurent voire s’évanouissent ! C’est un relâchement émotionnel. Il ne faut pas s’inquiéter de pleurer après l’orgasme. Toutefois, si on pleure systématiquement et qu’il y a une souffrance associée, il peut être intéressant de consulter un psychologue.

Vous animez ponctuellement des ateliers avec Vendredi nuit, comme « 10 secrets pour être un bon coup ». Quelle est la question la plus surprenante que vous ayez eue sur l’orgasme ?

C’est une question qui ne me surprend plus, c’est un intemporel qui revient assez souvent mais qui est cocasse : « Est-ce que c’est normal que je pète quand j’ai un orgasme ? » Ça peut arriver parce que le périnée se relâche. Si c’est systématique, c’est peut-être que le périnée est hypotonique et il peut être bien de consulter un kiné spécialisé dans la rééducation abdomino-périnéale.