expérimentationA Bordeaux, le Grand Parc vers un « territoire zéro chômeur longue durée »

Bordeaux : Qu’est-ce que le « Territoire zéro chômeur longue durée », que le quartier du Grand Parc va tester en 2024 ?

expérimentationLe quartier, qui accueille 10.522 habitants et connaît un taux de chômage de 15,9 %, travaillait depuis 2020 sa candidature à ce dispositif
Le quartier du Grand Parc à Bordeaux devrait être habilité « Territoire zéro chômeur longue durée » en 2024.
Le quartier du Grand Parc à Bordeaux devrait être habilité « Territoire zéro chômeur longue durée » en 2024. - Mickaël Bosredon / 20 Minutes
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Le quartier du Grand Parc à Bordeaux devrait rejoindre début 2024, l’expérimentation « Territoires zéro chômeur longue durée » ont annoncé la préfecture de la Gironde et la mairie de Bordeaux.
  • Cette expérimentation vise à proposer un emploi rémunéré au smic « à toutes les personnes qui en sont privées durablement depuis au moins douze mois ».
  • Sur le projet du Grand Parc, les emplois devraient se situer dans les secteurs de l’alimentaire, les services aux habitants, les espaces verts et l’économie circulaire.

Le quartier du Grand Parc à Bordeaux devrait rejoindre début 2024, l’expérimentation « Territoires zéro chômeur longue durée ». Deux communiqués, de la préfecture de la Gironde et de la mairie de Bordeaux, ont annoncé que « tous les voyants sont désormais au vert » pour que cette initiative se réalise dès le premier trimestre 2024. Voici ce qu’il faut savoir sur cette expérimentation.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Qu’est-ce qu'un « territoire zéro chômeur longue durée » ?

Le projet « Territoires zéro chômeur de longue durée » (TZCLD) a été porté pour sa phase de démarrage par ATD Quart Monde, puis repris par l’association TZCLD, créée en 2016. Cette expérimentation vise à « proposer un emploi à toutes les personnes qui en sont privées durablement depuis au moins douze mois » explique la préfecture de la Gironde. Cela va consister dans un premier temps à recenser les personnes éloignées du travail depuis plus d’un an, et de croiser leurs besoins avec ceux de la commune ou du quartier. Il leur sera alors proposé un contrat à durée indéterminée, rémunéré au smic, avec un temps de travail choisi et une activité adaptée à leurs compétences, dans « des activités utiles au territoire, non concurrentes et sur des besoins encore non satisfaits. » L’objectif est de « résorber fortement le chômage de longue durée. »

Pourquoi le quartier du Grand Parc ?

En raison de son profil sociologique, et parce que le taux de chômage y est élevé : le quartier accueille 10.522 habitants, connaît un taux de chômage de 15,9 % et est composé de 90 % de logements sociaux. La ville de Bordeaux et ses partenaires ont construit, dès 2020, un projet de candidature pour que le quartier du Grand Parc devienne un nouveau TZCLD. Pour le maire de Bordeaux Pierre Hurmic, « avec l’obtention de cette expérimentation, nous allons pouvoir créer au Grand Parc des activités vertueuses qui répondent aux besoins du quartier et donner corps au droit à l’emploi pour des centaines de personnes au chômage depuis plus d’un an ».

Depuis quand existe cette initiative ?

La première loi d’expérimentation a été adoptée en 2016, et concernait une dizaine de territoires ou communes de 5.000 à 10.000 habitants. Cinquante nouveaux territoires ont rejoint le dispositif, à la faveur d’une deuxième loi adoptée par l’Assemblée nationale le 30 novembre 2020. L’expérimentation vise à atteindre environ 85 territoires d’ici à 2026. « Le service communication de l'association annonce que, fin 2023, « 2.526 emplois ont été créés à ce jour dans le cadre de ce dispositif ». Celui-ci « a démontré son impact positif sur les personnes en recherche d’emploi », assure le préfet de Nouvelle-Aquitaine, puisque « sans ce dispositif, moins de 56 % d’entre elles auraient été recrutées. »

Quel est le profil des personnes embauchées ?

D’après un rapport de la Dares (l’institut statistique du ministère du Travail) publié en avril 2021 sur le profil des 1.000 personnes embauchées à ce stade, les femmes représentent 55,8 % des emplois tandis que plus de la moitié des bénéficiaires ont moins de 42 ans (25,8 % ont 33 ans ou moins et seulement 20,9 % d’entre eux ont 52 ans ou plus). Enfin, 28,3 % n’ont aucun diplôme, 21,9 % ont un CAP ou un BEP et 10,3 % ont un niveau bac+1 ou +2.

Quelles sont les entreprises qui peuvent embaucher ?

Les emplois sont proposés par des « entreprises à but d’emploi (EBE) » qui sont des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) conventionnées, et dont la fonction première est de produire des emplois supplémentaires manquants sur le territoire et adaptés aux personnes privées durablement d’emploi habitant le territoire. « Soit l’entreprise est créée de toutes pièces après la labellisation du territoire, ou plus rarement il s’agit d’une entreprise adossée à un entreprise qui existe déjà » explique-t-on au service communication de l’association TZCLD.

Quels types d’emplois peuvent être proposés ?

Il s’agit souvent d’emplois dans les services aux associations (animations, ateliers thématiques, épiceries solidaires…), aux collectivités (entretien des espaces verts, petits travaux, encadrement pour les cantines…), d’activités liées à la transition écologique (bois, garages solidaires…) ou de l’aide administrative aux entreprises et autres services de conciergerie. Sur le projet local du Grand Parc, les pôles d’activités privilégiés seront l’alimentaire, les services aux habitants, les espaces verts et l’économie circulaire.

Comment le dispositif est-il financé ?

Par l’Etat et les départements. L’Etat a toutefois annoncé une baisse de dotations l’été dernier, qui a provoqué le mécontentement des partenaires du dispositif, puisqu’il a abaissé auprès des entreprises de 102 % à 95 % du Smic (dont 15 % pris en charge par les départements) son financement pour un équivalent temps plein. Par ailleurs, le budget de fonctionnement alloué au dispositif a également fait l’objet d’une passe d’armes avec le gouvernement. Annoncé dans un premier temps à 69 millions pour l’exercice 2024, celui-ci aurait dû être de 89 millions d’euros au regard de l’évolution du dispositif en 2023, selon l'association TZCLD. Une rallonge de dix millions d’euros a finalement été obtenue.

Sujets liés